La récente agression dont ont été victimes les cyclistes québécois François Parisien et Éric Boily dans la région de Sutton m’interpelle ce soir car elle n’est pas isolée.
En effet, n’importe quel cycliste parcourant plus de 4000 kms par année aura vécu une ou des expériences similaires durant sa saison. Les cyclistes de l’Outaouais n’y échappent pas, certaines routes comme la 148 du côté de Luksville étant même soigneusement évitées de ceux-ci en raison des dangers que représentent ces chauffards au volant de leurs camions "pick-up" qui n’hésitent pas à vous frôler voire vous poursuivre, estimant que la route appartient aux automobilistes, pas aux cyclistes.
Il serait temps que le Ministère des transports cesse de ne porter son attention que sur la vitesse au volant et investisse un peu plus dans l’éducation des automobilistes québécois. Pas une semaine ne passe sans que notre confrère Guy Maguire de Véloptimum ne rapporte des accidents de cyclistes, parfois graves. Je n’oublie pas non plus l’accident qui coûta la vie, il y a environ 2 ans, à Robert Brisson, un père de famille… Y’en a marre! Surtout que n’importe quel cycliste en Outaouais reconnaîtra que si la situation n’est pas parfaite en Ontario, rouler dans cette province est nettement plus sécuritaire que du côté du Québec.
Bien sûr, les cyclistes sont parfois en tort. Bien sûr, les cyclistes ne sont pas exemplaires non plus. Certains violent les règles élémentaires de sécurité routière. Néanmoins, mon expérience me laisse croire que dans environ 75 à 85% des cas, ce sont les automobilistes qui sont fautifs à l’égard des cyclistes, pas l’inverse.
La faute la plus commune ? Les automobilistes d’ici ne savent pas comment doubler un ou des cyclistes. À quand une réelle campagne de sensibilisation des automobilistes à ce sujet ? C’est pourtant pas sorcier! En l’absence d’un véhicule venant en face, l’automobiliste n’a qu’à se déporter dans l’autre voie pour laisser un maximum de place au cycliste qu’il double. Lorsqu’un véhicule vient en face, il suffit de ralentir suffisamment derrière le cycliste pour d’abord laisser passer la voiture, puis de se déporter dans l’autre voie et doubler le cycliste. En Europe, la plupart des automobilistes n’hésiteront pas à rester 30 secondes derrière un cycliste, même à 20 à l’heure, afin d’attendre la chance de pouvoir le doubler en toute sécurité, une fois les voitures venant en face passées…
Que font les policiers témoins du doublement dangereux d’un cycliste par une voiture ? Rien. Combien de fois avons-nous vu la scène… Ne vous avisez cependant pas de rouler trop vite…
La bonne nouvelle dans tout ca ? C’est qu’à mesure que le sport cycliste et la randonnée cycliste se développent au Québec, de plus en plus d’automobilistes deviennent eux-aussi cyclistes d’occasion et seront donc plus attentifs au volant à l’égard des vélos. Mais il y a encore du chemin à faire…
La Flamme Rouge reprendra le service normal le 2 septembre prochain, ayant une semaine intense d’activités professionnelles du côté de Québec la semaine prochaine.