Nos confrères du site VéloGessien "ont mis en ligne ce très beau reportage de Stade 2 sur la participation de Laurent Jalabert au dernier IronMan d’Hawaii":http://velogessien.over-blog.com/. À ne pas manquer, surtout pour l’humour de Jaja.
Nos confrères du site VéloGessien "ont mis en ligne ce très beau reportage de Stade 2 sur la participation de Laurent Jalabert au dernier IronMan d’Hawaii":http://velogessien.over-blog.com/. À ne pas manquer, surtout pour l’humour de Jaja.
On pourrait dire que La Flamme Rouge commence ce soir son bilan de la saison 2007 en revenant sur la saison de l’équipe CSC. Rappelons en premier lieu que l’équipe CSC s’est targuée, au début de la saison, d’avoir mis sur pied le programme anti-dopage le plus strict et le plus sérieux de toutes les équipes du ProTour. Suivi par une équipe médicale indépendante, on précisait que l’encadrement même de la CSC ne pouvait en aucune manière influencer le programme anti-dopage mis en place. Puis il y a eu l’affaire Bjarne Riis lorsque ce dernier, cédant à la pression de ses anciens équipiers – dont Zabel – qui passaient aux aveux quant aux pratiques dopantes chez T-Mobile en 1996, a avoué s’être bien dopé à l’EPO pour gagner le Tour la même année. On ne devait plus revoir Riis officiellement sur une course ProTour au volant d’une voiture CSC. Alors, quel bilan pour les coureurs de l’équipe? En fait, "un bilan plus que positif":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/oct07/oct29news2 (sans jeu de mots): 1- une étape de Paris-Nice (Alexandr Kolobnev) 2- une victoire d’étape et le général du Critérium International (Jens Voigt) 3- victoire sur Paris-Roubaix (O’Grady) 4- une victoire d’étape (Kurt-Asle Arvesen) et la deuxième place du général au Giro (Andy Schleck) 5- prologue du Tour de Suisse (Cancellara) 6- prologue (Cancellara), troisième étape (Cancellara) et 4e place au général (Sastre) du Tour de France 7- 2 étapes (Kurt-Asle Arvesen et Matti Breschel) et le général (Kurt-Asle Arvesen ) du Tour du Danemark 8- victoire au clm (Jens Voigt) et au général (Jens Voigt) du Tour d’Allemagne 9- champion du monde du clm à Stuttgart (Cancellara) 10- 4e place de la course sur route des Mondiaux de Stuttgart (Franck Schleck) La CSC a-t-elle moins gagné en 2007 que par les années précédentes ? Elle n’a certes pas remporté de grands tours comme en 2006 sur le Giro avec Ivan Basso. Mais elle a continué de performer à peu près au même niveau. Certaines choses ne changent pas dans le cyclisme, en dépit de l’instauration de programmes anti-dopage au sein même des équipes: les coureurs français ou étrangers dans des équipes françaises gagnent peu au niveau ProTour, et les coureurs d’ailleurs continuent de gagner régulièrement. On vous avoue qu’on s’y perd un peu. Quel bilan tirer de tout ca?
L’initiative nous rejoint sur plusieurs points, aussi nous en parlons aujourd’hui sur La Flamme Rouge. "Pierre-Olivier Boily, cet excellent cycliste provincial courant dans l’équipe Sleeman Clear":http://veloptimum.net/Pierre-OlivierBoily.html, lance "samedi prochain le 3 novembre sa microbrasserie à Sherbrooke":http://veloptimum.net/velonouvelles/7/ART/10oct/Velop27B.html, notre ville natale. À cet occasion, il organise une soirée de lancement ou les gens pourront déguster quatre bières de son cru: une pale ale, une weizen, une belge triple (nous sommes de grands amateurs de bière triple) ainsi qu’une impériale stout. Quelques nourritures de circonstance accompagneront cette dégustation. Rappelons que Pierre-Olivier Boily s’investit beaucoup dans le cyclisme, étant également le pilote du tandem qu’il partage avec Stéphane Côté sur des compétitions internationales paralympiques. L’événement débute à 17h au 80 rue du Dépôt à Sherbrooke, soit dans la vieille gare du centre-ville. La fin de saison étant là, il n’y a plus de raisons sportives pour ne pas participer à cette soirée! Pour notre part, c’est dommage, à une semaine près c’était bon!
La Flamme Rouge revient ce soir sur la nouvelle du jour, c’est à dire le dévoilement du parcours du "Tour de France 2008":http://www.letour.fr/. Le départ du Tour 2008 sera donné de Brest, en Bretagne, le 5 juillet prochain avec une étape en ligne et non un prologue. Première rupture avec la tradition des 20 dernières années. Après quelques étapes de plaine seulement, on arrivera rapidement sur "un premier chrono, relativement court (29 kms)":http://www.letour.fr/2008/TDF/COURSE/fr/400/etape_par_etape.html. Deuxième rupture avec la tradition récente, ou le premier chrono survenait généralement après la première semaine de course ou les sprinters avaient le premier rôle. Le chrono par équipe n’est pas retenu non plus et ce, pour la deuxième année consécutive. En 2008, seules trois étapes séparent le départ du premier chrono, une indication claire que les organisateurs favorisent désormais une course à suspens ou tout peut changer d’un jour à l’autre. Sitôt le premier chrono passé lors de la 4e étape, la moyenne montagne arrive très rapidement, dès "la 6e étape avec la traversée du Massif central":http://www.letour.fr/2008/TDF/COURSE/fr/600/etape_par_etape.html. Si les cols ne sont pas ceux des Pyrénées ou des Alpes, nul doute qu’ils seront d’une difficulté suffisante pour créer une course de mouvement ou ceux qui oseront prendre l’initiative pourront s’illustrer. Le classement général ne sera donc jamais fixé, même à l’issue du premier clm. À chaque jour, le porteur du maillot jaune pourrait changer. La traversée des Pyrénées arrive dès la 9e étape. L’étape reine de cette traversée est assurément l’étape de "Pau à Hautacam":http://www.letour.fr/2008/TDF/COURSE/fr/1000/etape_par_etape.html, courte certes (154 kms) mais comportant le col du Tourmalet, ce qui créera une course très dynamique. La transition entre Pyrénées et Alpes sera en 2008 plus longue que d’habitude, avec trois belles étapes pour sprinters dans le sud de la France. Le temps pour les autres de souffler un peu avant d’attaquer la traversée des Alpes. Trois étapes importantes seront disputées dans le massif alpin, dont deux se terminent en altitude. "L’arrivée à Prato Nevoso":http://www.letour.fr/2008/TDF/COURSE/fr/1500/etape_par_etape.html est inédite et sera en ce sens intéressante, d’autant plus que l’étape est longue (216 kms). Deux jours plus tard, ce sera l’étape reine de ce Tour 2008: "210 kms entre Embrun et l’Alpe d’Huez via les cols du Galibier et de la Croix de Fer avant d’entamer la célèbre montée aux 21 virages":http://www.letour.fr/2008/TDF/COURSE/fr/1700/etape_par_etape.html. La veille, les coureurs auront dû affronter "le col de la Bonnette, toit du Tour 2008, lors d’une étape assez courte (157 kms) se terminant à Jausiers":http://www.letour.fr/2008/TDF/COURSE/fr/1600/etape_par_etape.html. Seul le final du Tour 2008 est classique avec "un dernier chrono la veille de l’arrivée, d’une longueur de 53 kms":http://www.letour.fr/2008/TDF/COURSE/fr/2000/etape_par_etape.html. Bref, c’est un parcours différent de ceux auxquels on nous avait habitué depuis 20 ans. Les difficultés sont clairement moins concentrées, étant mieux réparties sur les trois semaines de course. D’ailleurs, aucune étape de montagne sauf celle de l’Alpe d’Huez ne comporte plus de deux cols. Ce Tour 2008 ne comporte également aucun temps mort, aucun moment ou on pourra croire que le classement général sera "fixé". En ce sens, la course sera usante pour les favoris du général, ces derniers ne pouvant jamais relâcher leur attention. En 2008, le général pourrait fort bien se jouer lors d’une étape en apparence plus anodine comme celles du Massif central. Nul doute que les baroudeurs auront la part belle et que la course sera très ouverte, la distance à couvrir contre-la-montre étant également limitée. Autre rupture avec le passé, l’absence de bonifications en temps à l’arrivée des étapes. C’est un élément non négligeable et il faudra voir son impact sur la course. Pour le public, cela la simplifiera probablement. Bref, avec l’instauration du passeport biologique et l’absence de garantie absolue de participer à l’épreuve pour toutes les équipes (les invitations seront à la discrétion d’ASO), ce parcours 2008 nous enchante et devrait créer une course dynamique, pleine de rebondissements et passionnante à chaque jour. Il n’y a aucun temps mort, jamais plus de trois étapes consécutives ou le classement général aura peu de chances d’être modifié. Nos seuls regrets sont l’absence d’une grande étape de montagne dans les Pyrénées ainsi que le manque de clin d’oeil à l’histoire du Tour: pourquoi revenir encore vers Hautacam, vers le Tourmalet et vers une étape Bourg d’Oisans – St-Étienne? Pourquoi ne pas avoir choisi quelques parcours légendaires et peu couverts depuis 20 ans comme la trilogie de la Chartreuse entre Grenoble et Chambéry ou le triptique Marie-Blanque, Aubisque et Luz-Ardiden dans les Pyrénées? Hormis les cols du Tourmalet et Hautacam ainsi que l’étape Embrun – l’Alpe d’Huez, ce Tour est clairement en rupture avec les précédents. On peut y voir la volonté d’ASO de marquer une différence avec le passé récent du Tour, entaché par tous les scandales de dopage.
Après quelques jours de perturbation en raison d’une charge de travail inhabituelle, La Flamme Rouge reprend ce soir le fil de l’actualité cycliste internationale en vous proposant quelques brèves: 1 – la saison 2007 de cyclisme s’est terminée sur "la victoire de Damiano Cunego samedi dernier sur le Tour de Lombardie":http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&07lombardia. Décidemment, Cunego est un homme d’automne, ayant souvent connu le succès en octobre. Cunego s’est imposé sur son compagnon d’échappée dans le final, Riccardo Ricco, qu’on attendait aussi sur cette classique. La logique a été respectée. Signalons aussi la 3e place de l’Espagnol Samuel Sanchez qui confirme en quelque sorte ses résultats en 2007. Attention à lui en 2008. Le malchanceux de l’épreuve s’appelle Franck Schleck qui a chuté dans le final. Et on attendait franchement mieux de Paolo Bettini. 2 – lueur d’espoir dans le cyclisme: instauration du passeport biologique obligatoire pour tous les coureurs du ProTour, multiplication des contrôles hors-compétition, volonté de certaines compagnies pharmaceutiques de travailler avec les instances, bonne entente entre les organisateurs des trois grands tours, l’AMA et l’UCI, bref, tout cela est selon nous très positif et il convient de le souligner, après des années à avoir dénoncé ce qui n’allait pas dans le vélo. Du coup, on se met à rêver à des courses plus propres en 2008. Reste plus qu’à abolir les oreillettes chez les professionnels également (c’est fait chez les moins de 23 ans) et ce serait très bien. En tout cas un bon départ. 3 – cas Iban Mayo: c’est compliqué à expliquer! Mais en deux mots, la Fédé espagnole semblerait faire "n’importe quoi" dans ce dossier. Signalons simplement que contrairement à ce qui a été annoncé, le cas Mayo n’est pas encore clos, du moins pas pour l’UCI. 4 – le parcours du Tour de France 2008 sera dévoilé demain à 12h30 au Palais des Congrès de Paris. C’est toujours un moment intéressant. Nous savons déjà que la Grande Boucle 2008 partira de Bretagne, Brest pour être plus précis. Pas de prologue cependant, la première étape sera en ligne vers Plumelec. Les villes de Auray, de Saint-Brieuc et de St-Malo seront également le théâtre de départs ou d’arrivées au cours de ce séjour en terre bretonne, haut lieu du cyclisme français s’il en est. Pour le reste, il faudra attendre. Les fuites évoquent une visite à Cholet, puis les Pyrénées avec un jour de repos à Pau. Toulouse serait également visité. Chose certaine, le Tour tournera dans le sens inverse des aiguilles d’une montre l’an prochain. Les Alpes seraient abordées par Digne-les-Bains, dans le sud. On traverserait ensuite en Italie pour une arrivée inédite à Pratovenoso, une station de ski située non loin de Cuneo. Retour en France pour une arrivée à l’Alpe d’Huez ensuite, site visité en moyenne une fois tous les deux ans. Le final du Tour serait classique, avec le dernier clm le samedi avant l’arrivée sur les Champs Élysées le dimanche. Chose certaine, espérons que le Tour de France saura éviter un parcours comme celui de la Vuelta cette année, mortel d’ennui dans les deux dernières semaines en raison de la concentration des difficultés la première semaine et de trop nombreuses étapes de plaine par après. 5 – Équipe CSC 2008: Julich fera toujours partie de l’alignement et McGee a signé pour un an. Pour CSC, l’arrivée de McGee est positive, l’homme étant rapide dans les chronos et au sprint. Rappelons que CSC a perdu à l’intersaison David Zabriskie, parti chez les Américains de Slipstream. 6 – Équipe Astana 2008: c’est confirmé, Bruyneel sera à la barre avec comme leaders "Contador":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/oct07/oct24news et "Leipheimer":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/oct07/oct24news2. Sans commentaires…
Ca y est, on y est presque: c’est la fin de la saison de courses professionnelles en Europe ce week-end avec la tenue, samedi, du 101e Giro di Lombardia. Une fin de saison à l’image de son début: un des premiers événements de l’année fut l’affaire Basso, impliqué dans l’affaire Puerto. Cette fin de saison se caractérise par un nouveau coup dur pour le cyclisme et pour l’UCI: l’actuel leader du ProTour, l’Italien Danilo DiLuca, vient d’être également suspendu par l’UCI suite à la décision du CONI de le suspendre pour son implication dans l’affaire "Oil for Drug". Conséquemment, DiLuca est non seulement privé du Tour de Lombardie samedi mais aussi de son premier rang au ProTour. C’est donc Cadel Evans qui, vraissemblablement, remportera le trophée du ProTour 2007. L’Australien dispose en effet d’une avance de 36 points sur Alberto Contador, absent samedi en Lombardie, et de 37 points sur Valverde. Il faudrait que Valverde gagne la Lombardie et qu’Evans ne marque virtuellement aucun point pour pouvoir espérer gagner le ProTour, une mission difficile. Gageons cependant que Valverde terminera 2e de ce classement, ce qui n’est jamais mauvais pour renégocier un contrat à la hausse. Les "grands favoris de la Lombardie":http://www.cyclingnews.com/road/2007/oct07/lombardia07/?id=startlist seront bien évidemment des Italiens, Bettini et Cunego en tête. Bettini est en bonne condition, c’est évident, et Cunego, un homme de fin de saison, vient de remporter le GP Beghelli cette semaine. Il faut ajouter à ces noms celui du Luxembourgeois Franck Schleck, en forme et motivé pour cette course dont il a déjà terminé 2e. Attention aussi à quelques autres dont Evans, Simoni et surtout Ricco, 5e du GP Beghelli.
L’UCI accouche enfin d’une mesure intéressante dans la lutte contre le dopage: l’événement est assez rare pour qu’on le souligne ce soir! En effet, l’UCI a annoncé aujourd’hui qu’à partir de l’an prochain, un passeport biologique sera instauré pour l’ensemble des coureurs élite. Quelle bonne nouvelle! On généralise en effet le suivi longitudinal imposé depuis des années aux coureurs Français. Le passeport biologique contiendra des informations personnelles sur chaque coureur tant au niveau hématologique et stéroïdien. Il permettra de dresser un profil physiologique de chaque coureur, permettant d’établir une norme individuelle quant à cinq paramètres mesurés: hématocrite, hémoglobine, réticulocytes (jeunes globules rouges), hémoglobine plasmatique libre et un index de stimulation obtenu par une équation entre l’hémoglobine et les réticulocytes. Ce passeport individuel sera établi à partir d’au moins 10 contrôles sanguins et 4 urinaires par année et par coureur, possiblement davantage. Ces contrôles auront lieu à la fois lors de compétitions comme en période d’entrainement (contrôles inopinés). Fait intéressant, un coureur pourra être interdit de compétition (mais pas officiellement positif comme c’est actuellement le cas lors d’un taux d’hématocrite supérieur à 50%) même si ses paramètres sanguins sont à l’intérieur des normes fixées. L’interdit de compétition sera donc variable d’un coureur à l’autre et non arbitraire (50% et plus pour l’hématocrite) comme c’est le cas actuellement. Concrètement, cela signifie qu’un coureur présentant un taux d’hématocrite de 47% en juin alors que sa moyenne entre janvier et mai était de 40% pourra être interdit de compétition. Terminons en mentionnant que le passeport biologique devrait commencer à être efficace pour le prochain Tour de France puisque cela fera six mois qu’on suivra les coureurs. On commencera donc à avoir une meilleure idée de leurs paramètres physiologiques "normaux". Seul danger, espérons que les coureurs ne s’arrangeront pas pour maintenir dès janvier leurs paramètres physiologiques à un niveau plafond afin d’être tranquille… Un coureur pourrait en effet déduire qu’il lui suffit de présenter un taux d’hématocrite de 49% dès janvier pour être tranquille par la suite, à la condition de maintenir ce taux durant le reste de l’année. Cette situation n’est pas impossible, Geneviève Jeanson ayant récemment avoué s’être dopée "à l’année" durant sa carrière.
Ce soir, La Flamme Rouge vous propose de faire le point sur ce qui se passe actuellement à "l’Agence Mondiale Antidopage":http://www.wada-ama.org/fr/ (AMA). Ce ne sont pas de bonnes nouvelles… *Contexte*: Un nouveau président de l’AMA devra être choisi lors de la conférence mondiale antidopage les 15, 16 et 17 novembre prochain à Madrid. L’actuel président, le Canadien Richard "Dick" Pound, à la tête de l’agence depuis sa création en 1999, est en effet arrivé au terme des mandats prévus par "les statuts de l’agence":http://www.wada-ama.org/rtecontent/document/constitutive_instrument_foundation_Fr.pdf. Il faut également savoir qu’il est prévu dans les statuts de l’AMA une règle d’alternance, son président devant tour à tour être issu du Mouvement olympique (milieu sportif), puis des autorités publiques (gouvernements). Pound appartenant au Mouvement olympique (ancien nageur), il était donc prévu que la présidence incombe désormais à une personnalité des autorités publiques. *Acte 1*: Le Français Jean-François Lamour, double-champion olympique de sabre (Los Angeles 1984 et Séoul 1988) mais aussi ancien ministre des sports en France, s’est positionné depuis plusieurs mois comme candidat sérieux pour la succession de Pound. Il était, jusque récemment, le seul candidat en lice. Sa candidature était très sérieuse, l’homme étant à la fois issu du Mouvement olympique et des autorités publiques, un atout de taille selon nous pour le poste de président de l’AMA. *Acte 2*: Lors d’une réunion du comité éxécutif de l’AMA fin septembre, un candidat surprise s’est pointé: l’ancien ministre des finances australien, un certain "John Fahey":http://en.wikipedia.org/wiki/John_Fahey_%28politician%29, totalement inconnu du monde du sport voire de la lutte contre le dopage. D’ou sort-il? Quel est son background? Quelle est son expérience dans les affaires du sport? Nous l’ignorons. *Acte 3*: Le comité éxécutif de l’AMA a récemment décidé de changer la donne et de ne pas attendre l’élection prévue en novembre à Madrid mais bien d’imposer une primaire (premier suffrage) devant les seuls représentants des autorités publiques siégeant au Conseil de Fondation. Le milieu sportif s’est donc vu écarté du processus. Lamour s’est opposé à la tenue de cette primaire, estimant qu’elle contrevenait au statut de l’AMA. Dans sa réponse, Pound a signifié à Lamour que malheureusement, rien dans les statuts de l’AMA ne pouvait s’opposer à la tenue d’une telle primaire. *Acte 4*: Lamour a estimé n’avoir aucune chance dans cette primaire face à ce qu’il appelle le monde anglo-saxon et sa vision particulière de la lutte contre le dopage, sachant bien qu’un bloc constitué des représentants des États-Unis, de la Nouvelle-Zélande et de l’Afrique du Sud voterait en faveur de l’Australien John Fahey. Au lieu d’aller au casse-pipe, Lamour a donc décidé non seulement de se retirer de la course à la présidence, mais aussi de remettre sa démission comme actuel vice-président de l’AMA. *Acte 5 (à venir)*: Désormais seul candidat, l’Australien Fahey devrait logiquement être élu sans problème à la présidence de l’AMA lors de la conférence de Madrid en novembre prochain. *Que conclure de tout ca?* Plusieurs choses très inquiétantes. Il faut tout d’abord comprendre que Lamour incarnait la position européenne contre le dopage, une position volontariste, entreprenante et donc dérangeante pour les autorités du sport. Il faut se rappeler que la France fut le premier pays à adopter le suivi longitudinal et qu’ASO a déjà clairement pris position pour une lutte contre le dopage dans le cyclisme plus agressive. Cette position dérange visiblement de nombreuses organisations influentes dans le sport dont le Comité International Olympique qui auraient tous une vision nettement plus permissive voire utilitariste du dopage, vision qualifiée "d’anglo-saxonne" par Lamour. En gros, le message de ces organisations serait "il faut lutter contre le dopage certes, mais jamais au point de mettre en péril l’image, l’économie et le développement du sport". Visiblement, la réputation de Lamour et les positions qu’il aurait pu adopter en tant que président de l’AMA inquiétaient. Pour le contrer, on lui a présenté un candidat surprise et on lui a imposé une primaire inattendue. Avec beaucoup de lucidité, Lamour a préféré se retirer tout en offrant aux pays européens de créer leur propre AMA européenne. Il faudra voir si ce souhait se transformera en réalité dans les prochains mois. Ces récents événements pourraient également jetter un doute sur les positions même de Dick Pound, un homme qui n’a pourtant pas la langue de bois et qui a milité, ces dernières années, pour une lutte efficace contre le dopage, dérangeant beaucoup dans le monde du sport, notamment l’UCI et Lance Armstrong. Pound aurait-il dû défendre plus fermement la candidature de Lamour? La vérité, c’est que Pound ne peut probablement pas faire grand chose. Le choix du prochain président ne dépend pas de lui mais bien du Conseil de Fondation. Il ne pouvait probablement pas modifier les statuts de l’AMA pour empêcher la tenue d’une primaire. Et déjà, de nombreux observateurs évoquent que le départ de Pound est une occasion rêvée pour tout ceux que l’AMA dérange afin d’affaiblir cette institution qui menace la survie même du sport professionnel. Les lobbys seraient très, très puissants… Pour Jean Pitallier, président de la Fédération Française de Cyclisme, la situation serait même pire: regrettant le retrait de la candidature de Lamour, un homme qui avait une vision très engagée dans la lutte contre le dopage, il affirme qu’il est possible qu’Hein Verbruggen soit celui qui, en coulisse, aie fomenté les récents événements afin d’éliminer Lamour et d’affaiblir l’AMA. Ancien président de l’UCI, Hein Verbruggen demeure l’actuel président de la puissante AGFIS (Association Générale des Fédérations Internationales de Sport) et à ce titre, aurait pu influencer le cours des choses. Rappelons que Verbruggen a toujours eu des positions très laxistes envers le dopage dans le cyclisme, se souciant d’abord et avant tout de préserver l’image et les revenus tirés du sport. La création du ProTour n’en est-elle pas la preuve incontestable? Cette position est aujourd’hui reprise par son successeur, Pat McQuaid. Enfin, comment ne pas penser que la guerre ouverte entre l’UCI et les organisateurs des trois grands tours, surtout ASO, ne soit pas liée à ces manoeuvres autour de l’élection du nouveau président de l’AMA? Sous Dick Pound, l’AMA a souvent été sur la même longueur d’onde que les organisateurs des trois grands tours, en particulier ASO, en matière de lutte contre le dopage. Cette collaboration ne manquait pas d’affaiblir l’UCI et de la décrédibiliser. Il est possible que l’UCI tente actuellement de profiter de la fin de mandat de Dick Pound afin de reprendre la main en s’assurant que le nouveau président sera plus proche de ses intérêts. Il est donc possible que l’UCI et indirectement le CIO aient fait le calcul qu’en portant l’Australien Fahey à la tête de l’AMA, cela serve ses intérêts tout en contribuant à isoler les organisateurs des trois grands tours, en particulier ASO qui ne pourrait plus compter autant dans l’avenir sur la collaboration de l’AMA pour lutter contre le dopage durant ses épreuves. Ne pouvant rivaliser sur le terrain, l’UCI aurait en quelque sorte porté la guerre qui l’oppose aux organisateurs des trois grands tours dans le monde de la politique du sport, usant de tous les moyens possibles pour éliminer les partenaires de ces organisateurs. Bref, tout cela sent très, très mauvais et nous sommes probablement en présence d’authentiques jeux en coulisse de très haut niveau. Au fond, deux visions s’affrontent: celle, européenne, qui souhaite prendre le taureau par les cornes dans la lutte contre le dopage, une vision qu’incarnait Lamour; l’autre, plus anglo-saxonne (bien qu’on doute que le Canada soutienne cette approche, ses positions contre le dopage étant sévères), qui milite pour un certain laxisme dans la lutte contre le dopage, estimant qu’il vaut mieux préserver avant tout l’image et l’économie du sport. Les récents événements montrent sans l’ombre d’un doute que les lobbys de la deuxième vision sont très puissants et surtout prêts à tout pour s’assurer que l’AMA ne leur mène plus dans l’avenir la vie aussi dure qu’au cours des dernières années.
On apprend ce matin que l’Italien Danilo DiLuca, l’actuel meneur du classement ProTour avec une seule épreuve encore à disputer, le Tour de Lombardie samedi prochain, vient d’être suspendu trois mois par le Comité national olympique italien (Coni) pour son implication avérée dans l’affaire "Oil for Drug", cette affaire de traffic de produits dopants dans l’entourage d’un médecin italien, le Dr. Carlo Santuccione. La question: la suspension est-elle immédiate et DiLuca sera-t-il du même coup déclassé du ProTour? Rappelons que DiLuca est le vainqueur du Giro cette année. Chose certaine, cette suspension ne va pas aider l’UCI à crédibiliser son ProTour, le potentiel vainqueur 2007 étant désormais entaché par une affaire de dopage bien réelle. Mais nous sommes d’avis que l’UCI récolte là le fruit de son laxisme dans le dossier du dopage au cours des dernières années. Ce n’est que justice! Et bravo au Coni pour son courage d’aller au bout de l’affaire.
Plusieurs commentaires récents laissés sur La Flamme Rouge, parfois peu nuancés, nous ont incité à produire ce texte faisant état des cyclistes canadiens et québécois sur la scène internationale. *Michael Barry*: Le moins qu’on puisse dire, c’est que sa saison 2007 fut catastrophique. Inexistant cette année, Michael Barry a cependant de bonnes raisons: ce fut d’abord une pneumonie tôt dans la saison, puis des complications (amygdalite) qui l’ont empêché de courir depuis juillet dernier. Seule bonne nouvelle pour Barry, son contrat chez T-Mobile perdure et il sera rejoint en 2008 par George Hincapie, qu’il a cotoyé chez US Postal puis Discovery. *Ryder Hesjedal*: Le coureur de Health Net a lui aussi été inexistant cette saison. Il change d’équipe en 2008, rejoignant l’ambitieuse formation américaine Slipstream. Cela sera-t-il suffisant pour le relancer? *Dominique Rollin*: À notre humble avis, de loin le coureur canadien (et québécois) avec le plus de potentiel pour les années à venir. Formé à l’excellente école française de Roubaix sous la supervision de Cyrille Guimard, le coureur dispose à la fois du moteur comme de la tactique de course. Ne craignant ni la pluie, ni le vent, ni le froid, le registre du coureur est sans conteste les courses d’un jour. Cette année chez Kodak Gallery, "il serait en voie de signer un contrat dans l’équipe américaine Toyota-United pour l’an prochain":http://veloptimum.net/velonouvelles/7/ART/10oct/P12.html. Il s’agit évidemment d’une promotion, cette dernière formation étant l’une des meilleures aux États-Unis. Espérons que Rollin pourra continuer son emancipation afin de pouvoir rejoindre, un jour, une équipe française ou belge du circuit européen. Car nous sommes convaincus qu’un coureur avec un tel moteur offrirait de bonnes performances sur des courses comme Paris-Roubaix, l’Amstel Gold Race ou le Het Volk. *Christian Meier*: Le coureur de chez Symmetrics, assez inconnu au Québec, est pourtant impressionnant: champion canadien cette année, il a également bien fait pendant les premiers jours de course sur le Tour de l’Avenir. Âgé de 22 ans seulement et originaire du Nouveau-Brunswick, il est un authentique espoir canadien en cyclisme. Et un véritable adversaire à David Veilleux sur la scène nationale. *Sven Tuft*: Âgé de 30 ans, on serait porté à croire que Tuft est sur la pente descendante, bien que sa victoire au classement général du Tour de Cuba 2007 nous ait prouvé que le coureur originaire de la Colombie-Britannique avait de beaux restes. Nous le reverrons probablement chez Symmetrics en 2008 ou il pourra probablement apporter son expérience aux plus jeunes, notamment Meier. *Dominique Perras*: Le coureur de 33 ans chez Kelly Benefit changera d’équipe en 2008. Pour l’instant, on ne connaît pas sa destination. Selon nous, Perras demeure un des tous meilleurs coureurs canadiens et québécois des dernières années: toujours constant, toujours là, bien que discret. On regrettera longtemps sa 2e place au Herald Sun Tour en 2005, une victoire ayant pu changer le cours de sa carrière selon nous. Excellent grimpeur, dur au mal, c’est dans le dernier clm que Perras dû abandonner son maillot jaune au profit de… Simon Gerrans, qui n’est pas un manche dans le milieu, ce qui en dit long sur la perf de Dominique cette année-là. *Charles Dionne*: Après une saison 2006 très difficile chez les Européens de Saunier-Duval en raison d’une endofibrose de l’artère iliaque qui a necessité une intervention à la fin de l’année, Dionne s’est relancé en 2007 chez les Américains de Colavita. Champion canadien du critérium après une perf impressionnante dans les rues de St-George de Beauce, Dionne n’a pourtant pas été transcendant cette année sur la scène américaine. Il fera partie de la petite équipe californienne Successful Living en 2008, mais avec un rôle très clair, celui de capitaine de route protégé. Avec une équipe en partie à son service, l’année 2008 pourrait être sa meilleure pour ce coureur à l’éclosion précoce, mais qui tarde aujourd’hui à exprimer tout son potentiel selon nous. L’omniprésent dopage en Europe est-il la vraie raison derrière sa présence aux États-Unis en 2008 comme le déclare le principal intéressé? On en doute fort. La vérité, c’est que Dionne n’aura probablement pas reçu d’offres intéressantes de formations européennes pour 2008, ayant obtenu trop peu de résultats convaincants en 2007. Le coureur est encore jeune, rien n’est cependant encore perdu et on espère qu’il pourra vraiment se relancer chez Successful Living en 2008. *Ryan Roth*: Le coureur de chez Kelly Benefit a terminé 2e du Univest Grand Prix il y a quelques semaines seulement, une belle performance qui s’ajoute à sa victoire, en 2006, sur la Classique Louis Garneau alors qu’il faisait partie de l’équipe Jet Fuel. Mine de rien, ce coureur est en train de se forger un sacré palmarès! Agé de bientôt 25 ans, Roth devrait offrir de belles performances dans les années à venir, atteignant doucement la maturité. *François Parisien*: Soyons honnête: le coureur de Slipstream en 2007 n’a pas su convaincre ses employeurs de le garder dans l’effectif 2008, ses résultats n’ayant pas été transcendants en 2007. Il est vrai que l’équipe Slipstream a récemment franchi un pallier et nourrit des ambitions élevées pour 2008, pour preuve les recrutements de David Millar, David Zabriskie ou encore Tom Danielson et Magnus Backstedt. Du coup, Parisien sera chez Symmetrics, une formation canadienne, en 2008. Doit-on y voir une régression? Pas du tout selon nous. Il s’agit de ne pas brûler les étapes: avec un programme de courses plus adéquat, Parisien pourrait faire parler de lui en 2008 et ainsi s’octroyer une place au sein d’une formation américaine de premier plan pour 2009. *Martin Gilbert*: Le coureur de Kelly Benefit fera de nouveau partie de l’alignement de cette formation en 2008. Ses résultats en 2007, tant sur le plan national qu’international, montrent selon nous une claire progression: rappelons par exemple sa belle victoire au U.S. National Criterium Championships en Illinois le 19 août dernier. C’est aussi le coureur le plus polyvalent qui soit actuellement, ses résultats sur piste étant également très intéressants. Bref, Gilbert ne cesse de nous surprendre et voilà un coureur qui mérite qu’on lui fasse davantage confiance chez Kelly Benefit. *David Veilleux*: Le jeune prodige il y a deux ans chez les juniors semble trouver sa transition chez les séniors difficile. Si ses résultats sur la scène canadienne demeurent excellents (rappelons qu’il est champion canadien du clm chez les moins de 23 ans), ses résultats internationaux marquent le pas… pour le moment. Sa jeunesse milite en sa faveur mais il doit l’an prochain confirmer, sous peine de se voir étiquetter comme coureur sans grande marge de progression. On ignore pour l’instant dans quelle équipe Veilleux évoluera en 2008, bien qu’un retour chez Jittery Joe nous apparaît aujourd’hui la chose la plus probable. *Mathieu Toulouse*: Ne connaissant pas le VTT, il est difficile pour nous de commenter la saison voire la carrière de ce coureur. Ceci étant, sa fin de saison 2007 dans les épreuves sur route fut très impressionnante: 3e de la Classique Louis-Garneau (Montréal-Québec), il remportait non seulement le clm mais aussi l’épreuve sur route des Championnats québécois et terminait 2e de la difficile Green Mountain Stage Race quelques jours plus tard, excusez un peu. À la vue de ces résultats, on aurait presque le goût de lui conseiller de se consacrer à plein temps à la route en 2008! Âgé de 31 ans, la route, ou l’endurance prime sur l’explosivité, convient peut-être davantage à ses capacités actuelles. *Keven Lacombe*: Le dernier de nos internationaux courra en 2008 chez Kelly Benefit, comme c’est le cas depuis la fin juillet cette année. Après une grave chute à l’entrainement en avril 2006 ou on l’a relevé avec une fracture du fémur, force est d’admettre que la récupération de ce coureur force l’admiration et prouve qu’on est en face d’un authentique talent. Après un début de saison 2007 sans relief, les choses se sont améliorées en mai et juin dernier, notamment lors de la Coupe de la paix disputée dans la région de Montréal. La saison 2008 devrait lui permettre de confirmer son retour en tant qu’espoir du cyclisme canadien. *Les autres coureurs*: De nombreux autres coureurs canadiens et québécois font partie du peloton "seniors 1-2". Plusieurs d’entre eux offrent des performances tout à fait intéressantes, comme *Alexandre Nadeau* qui a remporté cette année la Classique Louis-Garneau, ou *Andrew Randall*, *Cam Evans* et *Brandon Crichton*, que nous connaissons moins. Tous ces coureurs font actuellement partie d’équipes semi-professionnelles au Canada. Chez les plus jeunes, les espoirs québécois les plus prometteurs nous semblent être *Eric Boily*, *Joel Dion-Poitras* ainsi que *Simon Lambert-Lemay*. Mais qui sommes-nous pour juger? Coureur régional modeste, cet article ne se veut qu’un éclairage subjectif et non-exhaustif – mais néanmoins réfléchi selon nous – sur l’état du peloton élite canadien et québécois.
Suite à notre texte d’hier portant sur la présence des coureurs québécois Perras, Prémont et Bessette sur une liste "Groupe cible" de l’UCI, un lecteur nous informe des critères d’admission sur cette liste, ce qui vient expliquer l’absence des Dionne, Barry et Hesjedal. Figurent sur cette liste, édition 2007, les coureurs qui ont terminé parmi les 100 premiers du classement ProTour fin 2006, tous les médaillés des Mondiaux 2006 , les 10 premiers de chaque classement continentaux fin septembre 2006, les 10 premiers du classement mondial VTT, les 10 premiers du classement mondial cyclo-cross, etc. Perras, Prémont et Bessette ayant obtenu des performances répondant à ces critères, ils figurent tous sur la liste. Ce n’est donc pas parce qu’ils sont des coureurs "suspects" d’utiliser des produits dopants mais bien parce qu’ils ont objectivement répondu à certains critères bien définis.
Sur la route en revenant de Toronto, nous avons entendu un drôle de reportage à la première chaîne de la radio de Radio-Canada mélangeant dopage et coureurs québécois. Selon la lectrice de nouvelles, les noms de Dominique Perras, de Marie-Hélène Prémont ainsi que de Lyne Bessette feraient partie d’une "liste noire" de coureurs suspects, liste établie par nul autre que l’UCI. Notre surprise était de taille. Le reportage de Robert Frosi (malheureusement pas encore disponible sur le site web de Radio-Canada) qui suivit a fort heureusement éclairé le débat, suffisamment du moins pour nous donner les premières pistes d’explication. Nous sommes toutefois d’avis que le reportage de M. Frosi manquait de clarté. Voici l’heure juste. L’UCI a effectivement établi "une liste de coureurs":http://www.uci.ch/templates/UCI/UCI2/layout.asp?MenuId=MTUyMjA, mais pas forcément suspects. Cette liste intitulée "Groupe Cible" mélange en effet des coureurs appartenant à deux catégories distinctes: les coureurs "à risque" de pratiques dopantes d’une part et, d’autre part, les coureurs dont les résultats, classements et performances internationales justifient qu’ils soient disponibles pour des contrôles inopinés hors compétition. Ces coureurs doivent fournir à l’UCI des formulaires de localisation tous les trois mois. Il est évident que les coureurs québécois Dominique Perras, Marie-Hélène Prémont et Lyne Bessette sont à classer dans la seconde catégorie. L’erreur de l’UCI à l’origine du reportage de Radio-Canada tient au fait qu’elle ne divulgue pas deux listes différentes, ce qui serait de loin préférable. Louis Barbeau et Dominique Perras, tous deux interviéwés, n’ont pas manqué de le faire valoir, très justement d’ailleurs. L’amalgame de coureurs suspects et de coureurs ayant simplement obtenu dans le passé de bons résultats internationaux est inacceptable. Une question reste cependant inexpliquée selon nous: pourquoi les noms de Michael Barry, Ryder Hesjedal et Charles Dionne ne figurent pas aussi sur cette liste? Leurs performances internationales ne justifieraient-elles pas qu’ils appartiennent à l’élite mondiale avec, malheureusement parfois comme c’est le cas ici, les contraintes qui en découlent?