Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : mai 2007 Page 1 of 2

Di Luca a gagné le Giro

C’était une étape importante aujourd’hui sur le Giro puisqu’elle se terminait avec la fameuse ascension du Zoncolan, cette montée de 10 kms présentant des pourcentages redoutables. "C’est Gibo Simoni qui s’est imposé là haut":http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&07giroSt17, comme en 2003 (rappelez-vous, ce fut la dernière fois que Marco Pantani brilla). Les Saunier Duval y ont fait un doublé, le grimpeur de poche Piepoli finissant tout juste derrière Simoni. En fait, il est probable que Piepoli était plus costaud que Simoni sur une telle montée mais qu’il préféra céder la victoire d’étape à Simoni, un ancien double vainqueur du Giro et qui n’hésita probablement à le demander à son équipier, déjà vainqueur d’une étape par ailleurs. Tout le monde est ainsi content chez Saunier Duval et Simoni a pu satisfaire un ego qu’on sait démesuré. En terminant 4e de l’étape à 31 secondes du vainqueur, DiLuca en a fait assez pour remporter ce Giro. La lutte se transpose désormais entre Andy Schleck et Gibo Simoni pour la 2e marche du podium. Ca se jouera samedi dans le clm et on pense que Schleck en a fait assez pour rester à la 2e place. On demeure toutefois très surpris du niveau d’Andy Schleck sur ce Giro. Rappelons que ce coureur est né le 10 juin 1985 et qu’il n’a donc pas encore 22 ans. Terminer 2e d’un Giro à 21 ans, c’est assez exceptionnel merci et il faut selon nous remonter à Jan Ullrich en 1996 pour trouver un aussi jeune coureur sur la 2e marche d’un grand tour. Relativisons cependant la performance en mentionnant qu’Andy Schleck fait partie de l’équipe CSC dirigée par Bjarne Riis et que son entraineur n’est nul autre que le Dr. Cecchini en Italie… La 6e place du général (à 5min19) de Riccardo Ricco, un autre jeune prometteur de 24 ans, nous semble moins louche compte tenu qu’on sait que Ricco est un excellent grimpeur encore en développement.

D’autres nouvelles en vrac

1 – Pool de cyclisme: nouvelle mise à jour à la sortie du Giro. 2 – On a explosé notre record de commentaires (56!) vendredi dernier avec les aveux de Riis. Cela témoigne de toute la vitalité de ce petit site de cyclisme. Merci à tous de le rendre si vivant et merci aussi à tous du bon ton de vos propos. 3 – "Le 44e brevet Randonneur des Alpes (BRA) aura lieu les 21 et 22 juillet prochain":http://www.ctg.free.fr/Nos-organisations/BRA/BRA.html. Le BRA est une véritable institution dans le monde du cyclotourisme, sa première édition ayant eu lieu en… 1936! C’est surtout une authentique épreuve cyclo qui a su préserver l’esprit cyclo. Le monde des cyclosportives de pointe – Marmotte, Étape du Tour en premier lieu – s’est professionnalisé au cours des 10 dernières années, des pros en devenir n’hésitant pas à y venir jouer la gagne. La participation et le niveau ont augmenté et avec cela, les problèmes usuels, notamment quant à la sécurité, l’ambiance et le dopage sur ces épreuves. Mais le BRA, lui, demeure authentique édition après édition, exempt de tout esprit de compétition. On vient sur le BRA parce qu’on se lance un défi personnel, point à la ligne. Bref, une magnifique épreuve que nous ferons un jour. 4 – "Le jeune américain John Devine vient de remporter la prestigieuse course par étape amateur la Ronde de l’Izard":http://www.cyclismag.com/article.php?sid=3258. Si jamais le cyclisme américain a un renouveau dans les prochaines années, Devine est certainement un des cyclistes qui seront en première ligne. Discovery a déjà flairé la bonne affaire puisqu’il passe pro dans cette équipe prochainement. 5 – On connait les équipes qui seront présentes sur le prochain Tour de Beauce: Navigators Insurance, Slipstream presented by Chipotle, Kodak Gallery Pro Cycling Team, Sparkasse, Saving and Loans, Tecos, Colombias es passion, Amore & Vita-McDonald’s, Team Farso Cycling, Team Symmetrics, Quebec Team, Volkswagen Trek, Garneau-Crocs, Calyon-Litespeed, Ital Pasta, Vallée de l’aluminium, La-Z-Boy, Team Race et Spin 12. 19 équipes donc, ce qui est pas mal. Cinq de ces équipes sont québécoises, ce qui est pas mal non plus. Le nombre de cyclistes québécois participant à l’épreuve devrait être élevé, d’autres courant dans des équipes américaines, notamment Kodak. 6 – "Le président du Tour de France, Patrice Clerc, ne veut pas de Riis sur le prochain Tour de France":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/may07/may30news. On dit bravo. Encore une fois, ce sont les organisateurs du Tour de France qui ont les propos les plus sensés, l’UCI étant une fois de plus larguée. Pat McQuaid n’a rien trouvé de mieux à faire qu’à saluer le _courage_ de Riis. Ridicule! 7 – "Les conditions météo ont été particulièrement difficiles aujourd’hui sur le Giro, avec de la pluie et surtout un froid qu’on disait glacial":http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&07giroSt16. Les coureurs ont souffert, le peloton ayant même arrêté dans un tunnel un peu plus chaud pour se refaire un peu. C’est la dure réalité du sport cycliste: il se pratique par toutes les conditions météo. Nombre d’exploits ont d’ailleurs été signé lors de conditions climatiques épouvantables, notamment par Pantani en 1998 dans l’étape des Deux Alpes. Charly Gaul également, en 1958, a renversé le Tour de France en une seule étape dans la Chartreuse entre Grenoble et Chambéry, dans des conditions apocalyptiques. Jacques Anquetil et Raphael Geminiani, en jaune au matin de l’étape, en avaient fait les frais, le Gem déclarant même à l’arrivée son fameux "tous des judas!". Et nous avons aussi donné par deux fois sur les Marmotte 2001 et 2002, la neige étant au rendez-vous au Galibier. Pas évident…

Les brèves du milieu de semaine…

1 – Bjarne Riis nous a donné matière à commentaires pour plusieurs jours. Voici une autre de ses déclarations savoureuses: _« je suis fier de mes résultats, même s’ils n’ont pas été absolument honnêtes.»_ Pas mal, non? 2 – C’était jour de repos sur le Giro aujourd’hui. "On reprend demain avec le Campolongo":http://www.grahamwatson.com/2007/giro/profiles/T16_alt.jpg, mais c’est en début d’étape. Il n’y aura pas d’écarts parmi les favoris selon nous. Ce sera plus sérieux mercredi avec "l’étape du Zoncolan":http://www.grahamwatson.com/2007/giro/profiles/T17_alt.jpg, cette redoutable montée. Celui qui sera en rose mercredi soir aura vraissemblablement course gagnée. Restera samedi le clm mais à moins d’écarts vraiment faibles, il ne devrait pas changer la première place du général. Avec presque 2 minutes d’avance sur le surprenant Mazzoleni et presque 3 minutes sur l’autre surprenant Andy Schleck, Di Luca a-t-il course gagnée? Rien n’est sûr jusqu’au Zoncolan mais on pense qu’il sera désormais difficile à déloger. Gageons cependant que Simoni mise sur ce fameux Zoncolan pour monter sur le podium, tout comme Cunego. C’est donc Mazzoleni et Schleck qui ont, selon nous, le plus à perdre mercredi. 3 – "Lu chez nos excellents confrères de Cyclismag":http://www.cyclismag.com/article.php?sid=3254#ancre2: Ferrari et Santuccione leaders du Giro Le Tour d’Italie est affaire de préparateurs. Ces dernières années, après la domination des patients du Pr Conconi, puis du Pr Ferrari, ce sont ceux du Dr Cecchini (Ivan Basso et Damiano Cunego) qui ont brillé. L’an passé, ceux présumés du Dr Fuentes (Ivan Basso, Jan Ullrich, José-Enrique Gutierrez, etc). Et cette année ? A l’occasion de la journée de repos, la caravane et les médias italiens s’interrogent sur la présence aux deux premières places du classement général de Danilo Di Luca et Eddy Mazzoleni. Tous deux ont été les patients du Dr Santuccione, interdit d’exercer en 2004 après l’affaire dite "Drug for Oil". A l’époque, Mazzoleni aurait cherché à se procurer de l’EPO "indétectable", comme l’ont indiqué des écoutes téléphoniques. Il aurait aussi participé l’hiver dernier à un stage aux Canaries, comme le révèle aujourd’hui le quotidien Il Giornale. Un stage placé sous la houlette du célèbre Pr Ferrari, qui a fait appel d’une condamnation en 2004 pour fraude sportive et exercice abusif de la profession de pharmacien. Sources : AFP, cyclisme.dopage.free.fr 4 – "Très intéressante entrevue avec Ronan Pensec":http://www.velo101.com/actualite/default.asp?Id=12516, cet ex-coureur professionnel français. Selon lui, le cyclisme s’en va vers des jours sombres, de nombreux sponsors devant renouveller leur engagement dans le cyclisme l’an prochain. La question est le feront-ils compte tenu de tous les événements négatifs dans le vélo? C’est donc probablement qu’en 2008 qu’on mesurera les réels effets des histoires récentes. 5 – "Un journaliste des Nouvelles du Saint-Laurent nous a fait parvenir cet article concernant la construction d’un vélodrome couvert à Montréal":http://www.nouvellessaint-laurent.com/article-108043-Un-toit-pour-les-cyclistes.html. Le vélodrome en plein-air de Bromont se dégrade rapidement (un vélodrome en plein-air au Québec!) et il est vrai que si le cyclisme est pour se développer ici, il a un besoin urgent d’installations couvertes. On parlerait du site du stade olympique pour l’installation d’un nouveau vélodrome. Le bois serait offert par des donateurs privés. On ne connaît pas les détails de ce nouveau projet. Mais une chose est sûre, La Flamme Rouge appuie sans réserve tout projet visant la construction d’un vélodrome couvert au Québec. Nous avons d’ailleurs déjà pris position dans le passé. Selon nous, un projet crédible signifie qu’il doit viser la région de Montréal, ou le bassin critique de cyclistes se situe n’en déplaise, et la modestie dans les moyens (un site multi-fonction par exemple ou la rentabilité de l’endroit ne reposerait pas uniquement sur le cyclisme). L’idéal serait d’intégrer un tel projet à des programmes à la fois de sport-études et de soutien à l’élite. Nous sommes également d’avis que ce vélodrome devrait accueillir régulièrement des compétitions intéressantes pour le public, un peu comme les Mardis de Lachine pour la route. Il est enfin évident qu’un tel projet devra recevoir un soutien fort de la FQSC ainsi que de l’engagement du Ministère des sports. Sans ce soutien et cet engagement, ca sera difficile de faire progresser un tel projet un peu contre nature au Québec, le hockey et, plus récemment, le soccer, étant des sports beaucoup plus populaires, notamment au niveau des jeunes. 6 – On s’en serait voulu de passer sous silence "la superbe victoire de Martin Gilbert aux Championnats panaméricains":http://veloptimum.net/velonouvelles/7/COMM/5mai/AssCyclisteCan27.html. Gilbert offre ainsi au Canada sa première victoire sur cette épreuve et surtout, de précieux points en vue de la qualification pour les JO de Pékin. Chapeau M. Gilbert. Et bravo.

Ils doivent quitter le cyclisme

Vos réactions sont très nombreuses et presque toutes dans le même sens quant aux aveux, vendredi dernier, de Bjarne Riis. Ce dernier a en effet avoué avoir eu recours au dopage sanguin pour forger l’essentiel de son palmarès. Sa déclaration la plus forte? Celle ou il affirme n’être pas digne du Tour de France. On ne saurait être davantage d’accord!!! Beaucoup d’autres de ses déclarations nous ont cependant choqué, ses propos étant insupportables voire arrogants . C’est comme si Riis banalisait la gravité de ses aveux, affirmant notamment que le passé ne l’intéresse pas (et, du fait, ne devrait intéresser personne) et qu’il préfère travailler à faire du cyclisme un sport meilleur. Ces gens là continuent visiblement de nous prendre pour des cons. Comment en effet Riis, un des plus grands dopés de l’histoire, peut-il avoir une once de crédibilité lorsqu’il affirme vouloir désormais travailler dans le bon sens? Comment lui faire confiance à la tête de CSC ? Comment ne pas trouver la moindre performance d’un de ses coureurs – O’Grady sur Paris-Roubaix, Andy Schleck sur le Giro en ce moment – louche? Comment peut-il déclarer avoir mis sur pied un des plus ambitieux programme anti-dopage au sein de sa propre équipe alors que l’on sait que plus de la moitié de ses coureurs travaillent avec des médecins italiens, notamment Cecchini? Le vrai problème, c’est que ces gens là ne sont rien sans le cyclisme. Dans l’univers d’une course, entourés du public, des fans, ces gens-là sont perçus comme des Dieux. Et c’est toujours agréable de constater que les autres nous prennent pour des Dieux. C’est toujours agréable de se faire aduler du public. La vérité, c’est que Riis a besoin du cyclisme pour exister. En se tournant ainsi vers l’avenir dans ses déclarations vendredi, il faut voir selon nous une façon désespérée d’un homme aux abois de dire "faites-moi encore confiance SVP". Notre avis, c’est qu’on ne peut pas faire confiance à Bjarne Riis. Notre avis, c’est que le cyclisme se porterait infiniment mieux sans ce genre de personnage. Notre avis, c’est que les Riis du cyclisme doivent être banni à vie de tout rôle dans le sport cycliste. Tout simplement. Notre avis, c’est que la seule présence de ces gens sur une course cycliste professionnelle fait suffisamment pour discréditer le sport. Notre avis est que ces gens n’ont aucune légitimité à diriger une équipe professionnelle. En clair: Riis et les directeurs sportifs verreux doivent quitter le cyclisme. Et vite. Comme Bruno Roussel et Willy Voet ont quitté le cyclisme suite à l’affaire Festina. *Le changement de mentalité, le renouveau du cyclisme ne passe pas tant par l’arrivée de nouvelles générations de coureurs. Il passe plutôt par l’arrivée d’une nouvelle génération d’entraineurs, de directeurs sportifs et de manageurs d’équipe avec un sens de l’éthique.* Dehors Riis! Dehors Bruyneel! Dehors Lefevre! Dehors Martinelli! Dehors Ferreti! Dehors Breukink! Dehors Rominger! Dehors Godefroot! La liste serait longue… À La Flamme Rouge, nous sommes convaincus que le renouveau du cyclisme passe par là. Il faut dorénavant que l’UCI fasse preuve de courage, banisse à vie ces gens et soit beaucoup plus attentive à l’ethique et au passé des individus à qui elle délivre des licences ProTour ou continentales. Si le cyclisme a une chance de s’en sortir, c’est maintenant, en allant au fond des choses et en amorçant le grand ménage par un grand débarras. Sans ce grand ménage, quel message enverra-t-on aux sportifs? Dopez-vous, ne vous faites pas prendre (c’est facile) et avouez 10 ans plus tard en toute tranquilité… Mieux encore, dopez-vous, ne vous faites pas prendre (c’est facile) et devenez directeur sportif à votre tour… Quel message enverra-t-on aux fans, aux sponsors qui veulent un sport plus sain? Le coureur qu’il était avant se dopait mais maintenant qu’il est directeur sportif, il prône l’eau claire pour tous ses coureurs? Quant on voit "les performances actuelles de l’équipe Astana sur le Giro":http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&07giroSt15, on est raisonnablement en droit de se poser de sérieuses questions sur les moyens utilisés par certaines équipes pour réussir. Mazzoleni 2e et Savoldelli 13e du général, Mizourov 20e aujourd’hui de la plus difficile étape de montagne, c’est tout simplement stupéfiant. Et si les choses se poursuivent, on est prêt à parier gros que l’équipe Astana, dirigée par Walter Godefroot rappelons-le, sera la version moderne des belles années de l’US Postal sur le Tour. Avec Vinokourov ("très en vue sur le récent Tour de Catalogne, 2e de l’étape aujourd’hui et 4e il y a quelques jours du clm":http://www.cyclingnews.com/road/2007/may07/catalunya07/?id=results/catalunya077) comme vainqueur à Paris.

Riis s’expliquera vendredi

1 – Suite à toutes les révélations faites par d’anciens coureurs et membres de l’organisation de l’équipe T-Mobile, "Bjarne Riis a senti la nécéssité de tenir une conférence de presse demain vendredi":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/may07/may25news. La grande question est la suivante: que va-t-il y annoncer? À La Flamme Rouge, on a bien du mal à se faire une idée ce soir. Riis connaît les conséquences d’éventuels aveux, aussi la pression pour ne rien lâcher, comme Ullrich, est forte. D’un autre côté, s’il nie tout en bloc, sa crédibilité n’en sera que plus faible dans l’avenir et continuera de nuire à son équipe. Une chose est certaine cependant, on ne voudrait pas être dans les souliers de Riis ce soir. À lui d’assumer les conséquences de ses actes! 2 – "On aime beaucoup le discours de Christian Prudhomme actuellement":http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/sports/20070524.FAP4564/cyclisme_christian_prudhomme_veut_briser_lomerta_du_dop.html: _Il ne peut y avoir la même sanction pour ceux qui avouent et ceux qui n’avouent jamais. Il faut tout faire pour que les gens parlent. On peut rester à deux ans de suspension pour ceux qui ont fauté et parlé, mais pour les autres qui n’ont jamais avoué et ont été confondus, ce doit être à vie, on doit leur dire ‘terminé’_. D’autres propos réconfortants qui auraient dû venir bien avant, et de la bouche du président de l’UCI: _Le cyclisme est souvent moins bien traité que les autres disciplines sportives, notamment le football. Mais il y a un domaine où le cyclisme est mieux traité que le football: si un entraîneur de football perd quatre matches d’affilée, il est dehors. Un manager dans le cyclisme, avec des casseroles et parfois sans victoire, il peut rester 20 ans. Là, il y a un problème. S’il y a du dopage dans leur équipe et qu’ils ne savent rien, c’est qu’ils sont incompétents. Et comme dans n’importe quelle entreprise la sanction immédiate doit être: ‘au revoir, monsieur’_. Enfin, on ne saurait être davantage d’accord avec lui lorsqu’il affirme: _Quand on voit le visage de Thomas Voeckler au Plateau de Beille il y a trois ans, tordu par la douleur, qui tout d’un coup s’irradie, s’illumine en un sourire magnifique, cela fait plus pour la légende du Tour que maintes victoires, l’index vengeur dressé sur la ligne d’arrivée sans la moindre goutte de sueur_. Le contraste avec Jean-Marie Leblanc et sa naiveté déconcertante est saisissant. On sent chez Prudhomme le désir de faire le ménage, d’arrêter les frais et surtout d’assurer un leadership fort dans la lutte contre le dopage. Et quel meilleur véhicule que la plus prestigieuse des épreuves cyclistes, le Tour de France, pour le faire? Le cyclisme a tellement besoin d’homme comme lui. 3 – Giro d’Italia, puisqu’il faut bien parler du sport lui-même… C’est un excellent DiLuca qui s’est révélé aujourd’hui sur l’Izoard. "L’Italien a fait coup double, remportant l’étape et enfilant le maillot rose":http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&07giroSt12. Les autres belles prestations sont à mettre au compte d’Andy Schleck, surprenant d’aisance. Nous avons lu quelque part au cours des derniers mois que son médecin est Cecchini en Italie, comme beaucoup de coureurs chez CSC dont Cancellara. Les résultats suivent… Les autres bonnes opérations du jour sont du côté de Simoni, Cunego, Sella ainsi qu’Arroyo, tous encore à portée du maillot rose. Certains coureurs ont perdu le Giro aujourd’hui. On pense notamment à Savoldelli, à Garzelli et surtout à Popovytch. Les Discovery n’ont plus personne pour le général, ce qui n’aidera pas les affaires de Bruyneel et Armstrong pour retrouver un sponsor! "Demain, on attaque le clm en côte jusque Oropa":http://grahamwatson.com/2007/giro/profiles/T13_alt.jpg. D’autres écarts sont à prévoir car plus personne ne pourra se cacher et l’étape d’aujourd’hui aura laissé des traces.

Au tour de Zabel!

La nouvelle est une bombe dans le milieu du cyclisme ce matin compte tenu de la notoriété et de l’image du "parfait professionnel" qu’il véhicule: "Erik Zabel vient d’avouer s’être dopé en 1996 alors qu’il était chez T-Mobile":http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-31015499@7-37,0.html?xtor=RSS-3208. Rolf Aldag, l’actuel directeur sportif de la formation allemande la plus connue, est également passé aux aveux. Aldag a eu moins de scrupules que Zabel, il a avoué s’être dopé de 1996 à 2002. Comment le directeur sportif de l’époque chez T-Mobile, Walter Godefroot, un des plus redoutables adversaires de Merckx et donc rompu aux ficelles du métier, pourra-t-il continuer de nier qu’un dopage organisé existait chez T-Mobile et ce, avant qu’il existe chez Festina? Comment pourra-t-il continuer d’être le directeur sportif chez Astana? Comment surtout Bjarne Riis pourra-t-il continuer à nier s’être dopé et surtout continuer à être directeur sportif d’une équipe professionnelle? Comment pourra-t-il soutenir avoir remporté le Tour 1996 à l’eau claire, lui qui a affiché une domination plus que louche, notamment dans la montée d’Hautacam? Nous sommes évidemment d’avis que les coureurs ne doivent pas trinquer seuls et que ces directeurs sportifs devraient être tout simplement bannis à vie du milieu cycliste professionnel. Le grand ménage commence par là et espérons que Christian Prudhomme prendra des décisions en conséquence quant aux équipes qu’il invite sur le prochain Tour de France. Y’en a marre de Bjarne Riis et ces CSC, dont on sait que Cancellara travaille avec Ferrari, comme une bonne partie de son équipe d’ailleurs (les Schleck également). Et aujourd’hui, la question toute entière se pose: que reste-t-il du cyclisme des années 1990? Tous les champions de cette période, ou presque, se sont fait prendre ou ont avoué s’être dopé! Plus que jamais, l’édifice du cyclisme professionnel se lézarde de toutes parts. Combien de temps les sponsors toléreront-ils de financer un sport aussi corrompu, aussi malade? Combien de temps toléreront-ils l’inaction presque totale de son instance dirigeante la plus élevée, l’UCI? Il est pas beau, notre cyclisme?

Le dopage dans le sport professionnel

Il ne faudra pas manquer "l’interview de Christine Ayotte plus tôt aujourd’hui dans l’émission d’une autre Christine, Charette celle-là":http://www.radio-canada.ca/radio/christiane/modele-document.asp?docnumero=37821&numero=1880. Nous avons beaucoup de respect à La Flamme Rouge pour Mme Ayotte qui mène une croisade pas facile contre le dopage dans le sport. Il faudra par ailleurs "lire ce petit bilan des affres de l’affaire Puerto en Espagne":http://www.cyclismag.com/article.php?sid=3242, rédigé par nos confrères de Cyclismag. De quoi constater que les conséquences de l’affaire Puerto sont déjà palpables en Espagne et que cette affaire risque encore de faire d’autres dégâts dans les prochains mois. Vive le cyclisme!

Ca se fissure davantage!

"On apprend ce matin que l’ancien coureur professionnel Bert Dietz confirme que les deux médecins allemands impliqués dans l’équipe T-Mobile au milieu des années 1990 auraient bel et bien administré de l’EPO aux coureurs":http://www.laprovence.fr/articles/2007/05/21/59366-Sports-Dopage-un-ancien-coureur-de-Telekom-accuse-aussi-les-medecins-suspendus.php. Pas de grande surprise donc, mais plutôt une confirmation de ce qu’on savait déjà. L’accumulation de témoignages commence à faire mal en Allemagne et il semble que "T-Mobile se pose de sérieuses questions quant à son avenir dans le cyclisme":http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=800002&sid=7846362&cKey=1179835269000. La compagnie de téléphonie allemande prendra une décision dans les prochains jours. C’est une autre preuve que la mauvaise presse du cyclisme commence à faire très mal, les grands sponsors (T-Mobile est présente dans le cyclisme depuis plus de 10 ans!) repensant leur implication. Après le retrait de Discovery et la perspective de ne plus avoir d’équipe américaine dans le peloton pro européen, voilà qu’un des deux gros sponsors allemands menace de se retirer. Le peloton pro va changer en 2008!

Le fan de cyclisme…

"Il ne faudra surtout pas manquer ce petit film comique tel que vu sur le sympatique site VeloGessien et dont le thème est le renouveau du cyclisme français…":http://www.dailymotion.com/video/xctjh_lefandecyclisme Rire garanti.

Le dernier des Mohicans

Affirmons le d’entrée: nous avons toujours beaucoup aimé Greg LeMond. Pour plusieurs raisons. D’une part, il était LE champion cycliste alors que nous avions entre 16 et 20 ans et que nous rêvions encore, nous-aussi, d’être un champion. Si Marco Pantani aura marqué notre passion du cyclisme, Greg LeMond aura certainement contribué à sa naissance. D’autre part, il représentait LE pionnier, le premier nord-américain à disputer les victoires aux meilleurs européens dans les plus grandes courses du monde. Lui américain, nous vivant au Canada, on se sentait proche de lui puisqu’on partageait un peu la même mentalité, la même réalité. Greg LeMond était aussi un gros moteur, remportant à la barbe des meilleurs cyclistes européens les Championnats du monde en Angleterre en 1983, à l’âge de 23 ans. Dès l’année suivante, il terminait déjà 3e du Tour, derrière un Laurent Fignon en état de grâce et un Bernard Hinault qu’on ne présente plus. En 1985, il enchainait Classiques, Giro et Tour, comme d’ailleurs en 1986, avec le succès qu’on sait. Les tests confirmaient également ce que les performances en course laissaient soupçonner: LeMond avait une VO2max exceptionnelle, supérieure à 90. On ne boucle pas un clm de 25 bornes à 54,5 km/h après 3 semaines de castagne avec Laurent Fignon sur les routes du Tour sans avoir un moteur exceptionnel… Greg LeMond s’efforçait aussi d’être accessible au public et de parler français lorsqu’il s’adressait à des francophones, notamment sur les routes du Tour. La marque de son respect pour autrui, de sa gentillesse, la marque aussi d’un grand champion qui sait le montrer ailleurs que sur son vélo. Greg LeMond était aussi innovateur. C’est à lui qu’on doit les premiers casques hardshell dans le peloton pro européen, vers 1985. Pour porter ces trucs de l’époque en course, il ne fallait pas avoir peur du ridicule! C’est aussi lui qui a popularisé l’usage des lunettes de sport dans le peloton, qui a introduit les compteurs électroniques, le guidon de triathlète, le système de radio intégré au casque ainsi que… des salaires plus élevés pour les cyclistes pro, estimant qu’on devait mieux le rétribuer de ses efforts puisque les athlètes américains de d’autres sports l’étaient. Il a aussi considérablement modernisé les mentalités du peloton pro européen, notamment sur la diététique et la sexualité des coureurs en course, imposant la présence de sa femme dans les hôtels lors des épreuves, etc. Mais surtout, Greg LeMond est le dernier des Mohicans, c’est à dire le dernier coureur de l’histoire à avoir remporté le Tour de France sans avoir recours au dopage sanguin. Non seulement peut-il en être fier, mais il peut surtout être fier de toujours avoir refusé d’y avoir recours. Cela lui a valu une triste fin de carrière, Andy Hampsten étant dans le même cas de figure. LeMond s’est fait défoncé dans le Tour 1991 alors qu’il était pourtant très en forme, son début de Tour l’ayant prouvé. Ses facultés de récupération, altérées par une maladie découlant d’un accident de chasse en 1987, et sa puissance, altérée par un mode de vie plus sain, n’ont plus été suffisantes lorsque la course a abordé les Pyrénées alors qu’il était en jaune. On a alors rapidement trouvé sur l’avant de la course la nouvelle génération: Indurain, Chiappucci, Bugno pour l’essentiel, ce dernier venant de survoler le Giro (leader du début à la fin de l’épreuve!). On comprend aujourd’hui pourquoi… Bref, LeMond est pour nous un immense champion. Un mec bien. Un mec droit. Un mec qui aime plus que tout le cyclisme. Un mec qui ne supporte pas l’hypocrisie, comme il n’a jamais supporté celle d’Hinault lors du Tour 1986. À nos yeux, sa crédibilité et son honnêteté sont intactes, presque impossibles à remettre en question. Alors, doit-on le croire "lorsqu’il affirme avoir été intimidé par le clan Armstrong il y a quelques mois et par le clan Landis plus récemment?":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/may07/may18news3 Notre réponse: oui. Notre avis est qu’Armstrong et Landis, américains comme lui, ont tant à cacher pour préserver leur gloriole qu’ils ne reculeront devant rien pour essayer de contenir un autre vainqueur du Tour qui sait pertinemment comment ca s’est passé, faisant lui-même partie – et depuis plus longtemps qu’eux – du milieu du cyclisme américain. Greg LeMond a des amis fidèles dans ce milieu et connaît donc mieux que quiconque les rouages et les ficelles de ce qui s’y passe actuellement. Rien de mieux qu’un ex-coureur cycliste professionnel pour bien comprendre comment on peut monter l’Alpe d’Huez à 25 km/h de moyenne en tournant les jambes à 100 RPM. Et ca, ca dérange car contrairement à Hinault qui se cantonne à dire des conneries (c’est l’entrainement qui permet cela et les coureurs français ne savent pas s’entrainer, donc n’ont pas de résultats sur la scène internationale…), LeMond n’hésite pas à parler franchement et directement du dopage. Et à donner des noms. Il est probable qu’on tente désormais de miner sa crédibilité publiquement. La Flamme Rouge espère que Greg LeMond continuera à parler franc, à parler sans langue de bois, pour essayer d’assainir ce sport. La réalité doit être dite et entendue même si c’est inutile pour la justice qui doit avoir des preuves concrètes et souvent matérielles pour condamner. Notre plus grande satisfaction dans tout ca? Au delà de celle de voir que l’édifice du dopage dans le cyclisme se fissure de plus en plus, c’est celle de constater que même retraités, deux de nos champions personnels de jeunesse – LeMond et Hampsten – continuent de nous inspirer aujourd’hui par leur franc parler.

Comprendre les réseaux…

Il est toujours difficile, pour nous observateurs du cyclisme professionnel, de comprendre l’ampleur du dopage et surtout comment il s’organise au plus haut niveau du sport. Les informations filtrant de l’Affaire Puerto permettent cependant d’avoir une vague idée de ces réseaux de dopage. Nos connaissances du dopage et notre imagination aidant, voici, point par point, ce que à quoi ressemble probablement la réalité. 1 – Le dopage sanguin dans les sports d’endurance en Europe – cyclisme, ski de fond, certaines épreuves d’athlétisme, triathlon par exemple – est probablement le fait d’une poignée de médecins qui ont les compétences pour élaborer ces programmes sophistiqués de dopage. Le pionnier à cet égard est certainement l’Italien Conconi qui a fait ses premiers tests de dosage avec Francesco Moser lors de son record de l’heure en 1984 (rappelons que Moser était alors vieillisant, les défis étaient grands!). On sait que l’Italien "Ferrari":http://fr.wikipedia.org/wiki/Michele_Ferrari, dont la réputation a pris un essor considérable suite à son passage chez Gewiss en 1994, de même que l’Espagnol Padilla, médecin d’Indurain durant toute sa carrière, sont des disciples de ce premier gourou. On apprend aujourd’hui que le Dr. Fuentes entretenait des liens étroits avec la Toscane de Conconi et Ferrari, de ce fait berceau du dopage sanguin dans le cyclisme. Dans ce contexte, il est probable que l’UCI connaisse relativement bien les médecins faisant partie de ces réseaux. Pourquoi ne pas les surveiller étroitement? Pourquoi, à chaque fois qu’un cas de dopage survient, ne pas sanctionner non seulement le coureur mais aussi ses médecins, soigneurs et directeurs sportifs? 2 – Il existe probablement des haut-lieux du dopage en Europe. La Toscane en est certainement un des plus importants, nombre de coureurs cyclistes professionnels choisissant de s’y installer en évoquant le plus souvent le climat particulièrement approprié à la pratique du cyclisme. La proximité de plusieurs médecins est probablement une autre excellente raison. La Belgique est probablement un autre lieu mythique du dopage, pour preuve le pot belge y ayant été créé. Nombre de "soigneurs" du peloton pro sont belges et les réseaux de passeurs de produits interdits y sont probablement bien implantés. L’Espagne est enfin la 3e destination privilégiée selon toute vraissemblance. L’absence, durant des années, de lois pour contrôler le traffic de substances dopantes, a certainement contribué à cela. De nombreux coureurs pros ont également choisi, depuis une dizaine d’années, de s’établir en Espagne, dont nombre de coureurs nord-américains (du côté de Gérone). Enfin, beaucoup de scandales de dopage sont venus d’Espagne ces dernières années (affaire Heras, affaire Aitor Gonzales, affaire Peres, affaire Sevilla, affaire Guttierez, etc.). La Suisse pourrait enfin être la pharmacie du peloton européen puisqu’on y trouve en vente libre de nombreux produits interdits. Les témoignages d’approvisionnement en Suisse n’ont pas manqué au cours des dernières années! D’autres pays sont probablement un peu moins l’eldorado pour ceux qui veulent se doper: la France, qui a resseré ses contrôles, ainsi que l’Allemagne. Quant aux Pays-Bas, on ne sait pas. 3 – On fonctionne probablement de plus en plus par noms de code dans des appartements anonymes, simplement loués par des tierces personnes. Évidemment, les médecins sont probablement les hommes clef de ces structures mais il est probable qu’ils utilisent dorénavant des facades pour opérer, ceci afin de mieux rester dans l’ombre. 4 – Les directeurs sportifs des équipes connaissent-ils ces réseaux? Bien sûr que oui, un grand nombre ayant eux-mêmes été coureurs cyclistes pro voire membres de ces réseaux. Riis a longtemps couru en Italie (chez Ariostea) et Bruyneel à la Once de Manolo Saiz en Espagne, pour ne nommer que ceux là. Nous sommes convaincus qu’ils ferment les yeux sur bien des pratiques, trop conscients que pour réussir à ce niveau, le dopage est souvent la condition sine qua non. Et que sans résultats, plus d’équipe non plus…

Procès Landis: on croit rêver! – Affaire Valverde

1 – Un des "arguments présentés":http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-910245@51-897302,0.html aujourd’hui par l’avocat de Floyd Landis : "_Jamais, dans l’histoire du Tour de France, le vainqueur n’avait été accusé de dopage_". Sans l’ombre d’un doute, l’ignorance crasse du cyclisme et la bataille de l’opinion publique est au coeur de ce procès… 2 – Sur le même thème du dopage, on apprend aujourd’hui que le sponsor Caisse d’Épargne a tenu à rencontrer lundi à Paris les dirigeants de l’équipe, inquiet de "l’éventuelle implication d’Alejandro Valverde dans l’Affaire Puerto":http://www.velo-club.net/article?sid=38306. Selon les informations qui ont filtrées, "le sponsor a carrément menacé de se retirer du cyclisme si son leader était lui-aussi pris dans la tourmente de cette affaire":http://www.velo-club.net/article?sid=38296. Imaginez les tentations de l’UCI et de son président pour étouffer l’affaire si jamais Valverde était impliqué dans le scandale Puerto! Déjà que près de 50 coureurs pros espagnols sont actuellement au chômage, l’arrêt du sponsor Caisse d’Épargne serait véritablement une grosse catastrophe pour le cyclisme espagnol et pour le ProTour. L’avenir de certaines formations n’étant pas forcément assuré – Discovery par exemple – il ne manquerait plus que quelques gros sponsors comme la Caisse d’Épargne quittent le cyclisme pour voir tout le ProTour s’effondrer. On mesure toute l’importance de préserver l’image des meilleurs coureurs de la planète, les Bettini, Boonen et Valverde…

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