Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : janvier 2007 Page 1 of 2

Quel débat!

Nous étions loin de nous douter que notre petite entrée d’hier susciterait tant de réactions parmi vous aujourd’hui. En fait, certains commentaires ont suscité une réaction chez d’autres lecteurs et ainsi de suite, résultant en 21 commentaires ce soir à 21h. Merci du ton généralement correct de ces échanges entre nous. Attention cependant à certains qui ont utilisé des qualificatifs assez échevelés (…) pour attaquer les autres. Nous vous rappelons que nous attachons une très grande importance à la qualité de ce site et que nous ne tolererons pas longtemps les dérapages. S’il vous plaît, aidez-nous à garder ce site crédible. Nous croyons fermement qu’il y a toujours moyen d’exprimer un désaccord avec les autres tout en restant poli et respectueux. Nous sommes également ravis de constater que certains de nos lecteurs sont des gens engagés dans le cyclisme voire proches de certains coureurs pro. Aussi, nous sommes tout à fait d’accord avec Patrick B. qui affirme que certains coureurs pro se battent pour une meilleure lutte au dopage dans ce sport. Il est évident que notre commentaire d’hier concernant les coureurs en général portait sur leur association, et non les individus qui la compose. Comme d’habitude, un regroupement parle pour la majorité et les individus qui forment le groupe ne sont pas toujours d’accord sur tout. Ce même lecteur nous pose une intéressante question sur les home-trainers: quels sont les modèles qui sont capables de fidèlement générer assez de puissance ? Le problème est bien réel, l’ayant nous même constaté sur notre Tacx Flow. À notre connaissance, ce sont les CompuTrainer qui sont les plus précis et les plus aptes à générer assez de résistance notamment lorsque le cycliste fait usage de petits braquets. Chez Tacx, c’est le Fortius qui a apporté un début de réponse, le frein étant beaucoup plus puissant que sur les modèles antérieurs. Nous ignorons la capacité des home-trainers Elite par ailleurs. À part ca, dans l’actualité, Boonen continue son festival sur le Tour du Qatar. Si vous voulez apprendre comment on fait de la bordure, "il faut regarder les images de l’étape!":http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&07qatarSt4 "Pas trop mal comme vélo, mais Dieu qu’on n’aime pas la selle!":http://www.cyclingnews.com/tech/2007/probikes/?id=tmobile_giant_linus_gerdemann Elle apporte une sensation de lourdeur sur un vélo pourtant à priori assez aérien…

Guy Morin (1929-2007)

La Flamme Rouge marque un arrêt dans sa couverture de l’actualité cycliste pour rendre hommage au Québécois "Guy Morin":http://www.geocities.com/biovelo/batisseurs/GuyMorin.html, "décédé jeudi dernier à l’âge de 77 ans":http://www.fqsc.net/07/Nouvelle/0126.htm. Guy Morin fut un excellent cycliste à la fois sur route et sur piste durant les années 1950, remportant pas moins de 8 titres canadiens et détenant de nombreux records dont celui, prestigieux, des 50 miles de l’époque. De petite taille mais animé d’une grande passion pour le sport cycliste, la seule victoire qui lui aura échappé est celle du monument du cyclisme québécois, la Classique Montréal-Québec. Une fois sa retraite sportive prise, Guy Morin poursuivit son engagement pour le cyclisme en devenant organisateur de courses cyclistes en plus de mener une brillante carrière professionnelle de denturologiste. C’est notamment à lui qu’on doit les populaires "Six-Jours de Montréal":http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/444.html dans les années 1960 et qui attirèrent certains grands athlètes européens. Président de l’Association Cycliste Canadienne de 1967 à 1974, c’est aussi grâce à son travail acharné que Montréal obtiendra les Championnats du monde de cyclisme en 1974, les premiers à se tenir hors de l’Europe. C’était, à l’époque, un coup de maître et la course aura couronné le grand champion de l’époque, nul autre qu’Eddy Merckx. La disparition de Guy Morin est une grande perte pour le cyclisme québécois. Il fut probablement l’un de ceux qui aura fait avancer le plus la cause du cyclisme au Québec. Son héritage est encore sensible partout. La Flamme Rouge perd également un modèle, une source d’inspiration. On pourra rendre un dernier hommage à M. Morin mardi (14h à 17h et 19h à 22h) et mercredi (9h à 11h) prochain au Mosolée St-Martin sur la rue St-Martin Est à Laval. Nos pensées vont à ses proches.

Un bureau pour cyclistes…

Voici une image originale d’un bureau pour cyclistes, image qui provient du "carnet ouèbe VéloGessien":http://velogessien.over-blog.com/ qui propose aussi une couverture du cyclisme local et professionnel. Vous y découvrirez notamment les nouvelles tenues de l’équipe Cofidis 2007.

Au tour de la Belgique…

Le cyclisme écope une nouvelle fois en public avec l’affaire Lefevere en Belgique. Cette histoire a désormais pris une ampleur considérable puisque "même le ministre des sports de Belgique a appelé le monde du cyclisme flamand à participer à une table ronde afin de discuter du problème":http://veloptimum.net/velonouvelles/7/ART/1jan/7sur7_24C.html. Vous avez bien lu, le ministre. Comment l’UCI peut-elle encore se regarder dans le mirroir, ses problèmes les plus criants étant désormais pris en charge par les autres ? Cette affaire est importante puisque même s’il ne s’agit que de déclarations qui seront difficiles à prouver lors d’éventuels procès judiciaires, Musseuw a avoué ses pratiques dopantes au même moment. Et comme son directeur sportif était Lefevere, voilà en quelque sorte une confirmation de l’exactitude des déclarations des derniers jours… Nous serions surpris que cette affaire amène à des suspensions après des procès. L’absence de preuves est un frein important pour la suite des choses. Mais l’affaire est suffisamment crédible pour que les organisateurs des trois grands tours, qui ont repris fort heureusement le contrôle de leurs épreuves, interdisent de départ l’équipe Quick Step et Patrick Lefevere en 2007. Gageons que l’UCI, pour sa part, nomera dans les prochains mois Lefevere à la tête de son comité anti-dopage… Par ailleurs, "les déclarations du coureur anonyme et encore en activité quant à l’usage de stupéfiants lors de soirées":http://www.velo-club.net/article?sid=36239#go n’est pas une surprise pour nous : le scandale Festina a déjà montré dans le passé que les coureurs font tellement usage de produits dopants pour mieux performer sur les courses qu’ils en deviennent progressivement accro. Ces drogues deviennent alors une nécessité quotidienne et ils ne peuvent plus s’en passer durant de longues périodes. On appelle ca de la toxicomanie. Enfin, on a beaucoup apprécié la réaction récente de… Jens Voigt, un coureur qui mérite décidemment tout notre respect. Voigt est très pessimiste pour l’année 2007 et pour l’avenir du cyclisme. Comment ne pas penser qu’il vise directement l’UCI en déclarant _Whoever didn’t get the wake-up call after everything that happened last year is probably not capable of being helped._ Plus encore, Voigt prouve être un homme intelligent en déclarant, à propos des contrôles antidopages (il en a déjà subi deux cette année): _Anything that leads to an improvement of our image is good. We have to be ready to go a step further than other sports — even if it were better, when we didn’t have a reason to._ On est loin des propos lamentables de Bettini ou de Valverde concernant les tests d’ADN.

Pool de cyclisme 2007

Ca y est, c’est officiellement parti: le pool de cyclisme 2007 organisé par La Flamme Rouge est disponible sous forme de fichier Excel ci-dessous. Comme d’habitude, vous n’avez qu’à télécharger le fichier, lire les instructions qui y sont incluses et nous retourner le code numérique des 9 coureurs qui composeront, en 2007, votre équipe. Pas la peine donc cette année de nous retourner le fichier Excel au complet ; un court email suffira pourvu qu’il contienne 9 chiffres, soit le code numérique de vos neuf coureurs. Ce code qui apparaît au bas de la page "mon équipe". Le principe du jeu reste le même: vous disposez de 700 points pour constituer une équipe de 9 coureurs, pas moins. Au fil de la saison, les coureurs que vous aurez sélectionné marqueront des points lors des épreuves au calendrier. L’équipe qui aura marqué le plus de points après le Tour de Lombardie en octobre prochain sera déclarée gagnante. L’enjeu ? Votre simple honneur! Cette année encore, nous avons cherché à améliorer notre petit jeu. Nous vous proposons quelques modifications par rapport à 2006. Premièrement, le système de dotation a été revu afin de mieux rétribuer la première place, la plus convoitée. L’écart existant entre les points de la 1ère et de la 2e place a donc été légèrement augmenté. Deuxièmement, le calendrier des courses a été revu. Les courses d’un jour de catégorie C ont été abolies, présentant peu d’intérêt. Le Tour de Californie a été ajouté au calendrier étant donné l’intérêt que cette épreuve engendre auprès de nos participants nord-américain. Enfin, tous les coureurs qui subiront un contrôle positif ou qui seront impliqués dans une affaire policière ou judiciaire relative au dopage en 2007 seront éliminés du pool de cyclisme. Tous les points accumulés durant l’année seront soustraits du total de points de votre équipe. En d’autres termes, libre à vous de choisir Ivan Basso ou Jan Ullrich, par exemple, dans votre équipe 2007. S’ils devaient être convaincus de dopage suite à des tests d’ADN ou des preuves présentées durant un procès, tous leurs points accumulés en 2007 seront révoqués. Le fichier du pool est disponible ici: pool_2007.xls

Vers deux cyclismes distincts ?

"C’est une mini-bombe qui secoue de nouveau le monde du cyclisme professionnel aujourd’hui puisqu’on apprend qu’Oscar Pereiro, officiellement 2e du Tour mais potentiellement son vainqueur si Floyd Landis était convaincu de dopage à la testostérone, a fait usage de salbutamol durant le Tour, les échantillons prélevés lors de la traversée des Alpes en contenant significativement":http://veloptimum.net/velonouvelles/7/ART/1jan/Monde18.html. Rappelons que le salbutamol est un béta-2-agoniste retrouvé dans les pompes utilisées couramment par les individus souffrant d’asthme. De telles pompes sont très en vogue dans tous les pelotons du monde puisqu’elles dilatent les bronches et améliorent du fait même leur capacité de faire transiter l’oxygène vers le sang. L’affaire ne sort que maintenant puisque Pereiro avait fourni, suite à son contrôle positif, une de ces fameuses autorisations d’utilisation à des fins thérapeutiques (AUT) délivrée par l’UCI. L’UCI avait donc classé l’affaire sans suite. Mais l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) n’entend pas en rester là et a contacté Pereiro pour lui demander les raisons médicales de cette AUT, soupçonnant que les AUT servent, dans de nombreux cas, à cacher une pratique dopante. Advenant le cas ou Pereiro serait incapable de justifier une telle AUT, l’AFLD pourrait ouvrir une procédure disciplinaire contre le coureur. Il pourrait connaître des sanctions allant de la dépossession de sa 2e place sur le Tour 2006 voire son exclusion du Tour 2007. Pereiro a jusque jeudi prochain pour fournir les documents. Que peut-on dire de cette nouvelle affaire ? Premièrement, le cas Pereiro soulève tout le problème des AUT, un problème bien connu depuis des années maintenant puisque "leur nombre a été fortement à la hausse récemment":http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-811030,0.html. L’UCI tarde à faire le ménage là dedans, plutôt occupée à préserver ses intérêts avec le ProTour. Saluons le courage et la détermination de l’AFLD – en collaboration avec Conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) et ASO – qui ose enfin aller plus loin, peu importe s’il leur faut faire cavalier seul et peu importe si le cadre d’action légal est dépassé. Cela bouscule les habitudes, cela défonce quelques portes, cela remet en question les règles actuelles mais cela est tellement nécessaire, la preuve étant faite qu’avec les outils actuels, la lutte contre le dopage est très limitée. Mais surtout, cette affaire nous montre toute la sclérose de l’UCI, plus que jamais de connivence avec les équipes pour minimiser le dopage dans le cyclisme. Le ProTour demeure son moyen d’action privilégié pour lui permettre d’imposer ses règles et sa vision du cyclisme, peu importe ce qu’en pensent les organisateurs de courses cyclistes, pourtant souvent là bien avant l’UCI. Fort heureusement, l’UCI n’est plus assez forte pour maintenir le couvercle sur la marmitte qui est désormais pleine à craquer. Les affaires de dopage se multiplient comme les conflits avec de nombreux autres acteurs du cyclisme et du sport en général. La barque prend l’eau et dans ce contexte, il nous apparaît très sain que de plus en plus d’organismes osent défier l’UCI, osent s’en dissocier. Ce fut d’abord l’AMA, puis ASO et maintenant le regroupement des organisateurs des trois grands tours. L’AFLD, la Fédération Française de Cyclisme, le CPLD sont également de plus en plus critique envers l’inaction de l’UCI. Dans ce cas-ci, l’AFLD n’hésitent pas à aller plus loin que l’UCI et vérifie elle-même pourquoi l’AUT a été délivrée. Dans ce contexte, deux cyclismes sont peut-être en train d’émerger progressivement: celui de l’UCI et du ProTour d’un côté et celui des organisateurs des trois grands tours de l’autre. Celui de l’UCI vous offrira un sport-spectacle sur fond d’une mondialisation utopique du cyclisme. Il vous offrira aussi un cyclisme mensonger puisque la lutte contre le dopage sera réduite au minimum. Il vous conviera à vous extasier des exploits d’un Vinokourov sur-vitaminé dans un pseudo Tour de France réduit à 2 semaines seulement (raison évoquée, pour lutter contre le dopage!) ou dans des épreuves d’un jour comme la Hew Classic ou le tout nouveau GP du Japon. De l’autre, celui proposé par les organisateurs des trois grands tours vous offrira un cyclisme reposant sur ses racines historiques, soit les plus grandes épreuves qui ont façonné la légende de ce sport. Vous y trouverez un peloton peut-être moins nombreux, mais vrai car les coureurs soupçonnés ou convaincus de dopage en seraient exclus et ceux présents astreints à des règles d’éthique strictes et un suivi de performance méthodique. Vous y trouveriez des courses probablement plus vivantes parce qu’animées par de petites équipes locales aussi sélectionnées par l’organisateur et ayant un fort désir de faire la course, de se montrer. Si jamais cela se produit, notre choix est clair!

Quelques nouvelles éparses

1 – "Le départ du Tour de France 2008 sera donné de Brest, en Bretagne":http://www.velo-club.net/article?sid=36111. Chose nouvelle, pas de prologue l’an prochain, mais tout de suite une première étape sur route. 2 – Discovery Channel 2007 était présentée aujourd’hui. Contrairement à l’équipe Caisse d’Épargne, gros renouvellement dans l’équipe américaine puisqu’elle accueille pas moins de 13 nouveaux coureurs: outre Basso et Leipheimer, c’est "Contador":http://www.velo-club.net/article?sid=36103, Cruz, Cummings, Devine, Li, Meersman, Murn, Paulinho, Vaitkus, Vandborg et Van Goolen qui se joignent au groupe dirigé par Johan Bruyneel. De quoi remplacer les départs de notamment Ekimov (finalement retraité!), Hoste (Predictor-Lotto) et Van Heeswijk. Hincapie pour sa part se concentrera de nouveau sur les Classiques d’avril après une campagne 2006 désastreuse sur la scène des épreuves par étape. Réussira-t-il à enfin en gagner une belle ? À surveiller également, Stijn Devolder, Vladimir Gusev et Jani Brajkovic. 3 – "Le populaire commentateur anglais Phil Liggett n’aime pas le ProTour":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/jan07/jan17news2. Nous non plus. 4 – Tour Down Under: c’est parti. Victoire hier de Karl Menzies (qui ?) et aujourd’hui de Steven Caethoven (qui ?). Ca va se décanter un peu plus tard. 5 – "Sylvain Chavanel tient une sorte de journal de son camp d’entrainement sur Velo-Club":http://www.velo-club.net/article?sid=36110. Intéressant.

Grivois

Ce soir, La Flamme Rouge verse, pour une rare fois, dans le grivois en vous invitant à découvrir "le site web de Rochelle Gilmoure":http://www.holidaykoala.com.au/athletehk/home.asp?athleteID=1. Qui est Rochelle Gilmoure ? C’est une cycliste professionnelle australienne faisant partie de l’équipe Safi Pasta-Zara Manhattan. C’est une bonne cycliste professionnelle puisqu’elle a remporté de nombreuses victoires, notamment trois épreuves de Coupe du Monde. Son palmarès "est ici":http://www.holidaykoala.com.au/athletehk/showPage4.asp?athleteID=1. C’est aussi une jolie fille qui a fait "de jolies photos":http://www.holidaykoala.com.au/athletehk/showGallery.asp?gallery=7&athleteID=1. Comme disait l’autre, y’a pas de mal à regarder ce qu’on veut bien nous montrer, non ?

Dopage: ca semble vouloir avancer…

Les affaires de dopage trainent en longueur et dans ce contexte, comment reprocher aux amateurs de cyclisme de perdre patience et de devenir cyniques ? Il semble toutefois y avoir de l’espoir quant à quelques dossiers qui pourraient avancer très prochainement: 1 – Affaire Landis: "le coureur américain est convoqué le 8 février prochain devant l’Agence française de lutte contre le dopage – AFLD":http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-854645@51-854647,0.html. La sanction pourrait, semble-t-il, tomber le jour même. "Il est intéressant de lire cet interview avec Pierre Bordry":http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3242,36-835180@51-854647,0.html, le président de l’AFLD, qui permet de mieux comprendre les raisons derrière le mutisme apparent du labo français jusqu’ici. Landis ne respecterait pas les procédures habituelles dans ce genre de dossier (encore le non-respect des procédures!). 2 – "L’AFLD ouvrira également les dossiers de 12 coureurs contrôlés positifs lors du dernier Tour mais n’ayant pu être sanctionnés puisqu’ils présentaient tous une AUT":http://www.velo-club.net/article?sid=36031 (autorisation à usage thérapeutique), vraie plaie dans le cyclisme professionnel actuellement puisque c’est une majorité de coureurs qui bénéficient d’une telle autorisation. L’AFLD veut vérifier le bien fondé de tels documents. Ce sera intéressant de voir si l’AFLD peut faire le ménage là dedans, puisque l’UCI ne veut pas y toucher… 3 – "Le sang de Jan Ullrich pourrait bientôt faire l’objet d’un test d’ADN pour le comparer avec une poche de sang retrouvée dans le labo du Dr Fuentes":http://www.lequipe.fr/Cyclisme/20070114_162127Dev.html. Si cette pratique permet de confondre le coureur allemand, une nouvelle ère dans la lutte contre le dopage pourrait s’ouvrir. 4 – "Position intéressante du directeur du Tour d’Allemagne: si une équipe aligne ne serait-ce qu’un coureur impliqué de près ou de loin dans l’affaire Puerto l’été dernier, la course ne sera tout simplement pas retransmise à la télé sur la chaine ARD":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/jan07/jan15news. Très courageux et ce genre de mesure va dans le bon sens selon nous. On est ici très loin du ridicule de l’association des équipes du ProTour qui a ré-intégré l’équipe Discovery la semaine dernière après avoir menacé de l’exclure en décembre dernier.

Rabobank, Discovery

1 – "On apprend aujourd’hui que l’équipe américaine Discovery ne sera finalement pas exclue de l’IPCT":http://www.eurosport.fr/cyclisme/pro-tour/2006-2007/sport_sto1052556.shtml (International Professionnal Cycling Teams) comme cela avait été annoncé avec beaucoup de bruit en décembre dernier. Ce volte-face malheureux selon nous a pour origine le fait que Discovery aurait accepté de soumettre Ivan Basso aux tests d’ADN si jamais on le demandait, notamment pour l’affaire Puerto. Une fois de plus, on pourra se désoler de voir une chose et son contraire en quelques semaines. Ce genre d’événement contribue sans l’ombre d’un doute à alimenter l’impression que le cyclisme veut se redonner une certaine crédibilité mais en apparence seulement. Notre hypothèse est que le problème du dopage est si sérieux dans le cyclisme que sans lui, c’est le sport lui-même qui s’écroulerait car on ne peut tenir 3 semaines de Tour de France à 45 de moyenne sans y avoir recours. Nous sommes peut-être devant la triste réalité que sans dopage, pas de cyclisme professionnel, le calendrier et la vitesse des épreuves étant aujourd’hui trop démentiels. L’essentiel des mesures prises contre le dopage viserait donc à préserver les apparences. 2 – Présentation de l’équipe Rabobank aujourd’hui. Fait intéressant, Rabobank est un des plus anciens sponsors dans le cyclisme pro, étant apparu dans le peloton en 1996. Rabobank s’est d’ailleurs engagé dans le sport au moins jusqu’en 2012, prolongeant son contrat initialement prévu jusqu’en 2008. Plus encore, l’équipe Rabobank bénéficie de toute une structure derrière lui, le sponsor soutenant aussi des équipes amateurs lui permettant d’avoir un vivier de talents pour alimenter l’équipe pro. C’est, selon nous, un modèle dans le genre. En 2007, Rabobank mise en gros sur les mêmes coureurs qu’en 2006. Menchov restera pour tenter la gagne sur certaines épreuves par étape. Son échec lors du dernier Tour nous montre qu’il a toutefois de sérieuses limites. Rasmussen assumera encore un rôle de premier plan sur le Tour, chargé de ramener le maillot à pois et d’aller chercher une victoire d’étape de prestige. Freire couvrira la scène des sprints, notamment sur les petites épreuves par étape et sur certaines courses d’un jour, avec l’ambition d’aller chercher un nouveau maillot arc-en-ciel. Enfin, le vieillissant Boogerd refera une campagne de Classiques à la fois pour essayer d’en gagner une belle mais aussi pour assumer le rôle de capitaine de route de l’équipe, notamment auprès des jeunes Thomas Dekker, Pieter Weening et Joost Posthuma. Boogerd partagera le rôle de leader sur les Classiques avec l’Espagnol Flecha qui est prêt pour une grande victoire en 2007. À noter également, l’arrivée de Max Van Heeswick en provenance de Discovery, un peu pour remplacer le départ d’Erik Dekker qui a pris sa retraite sportive. Chez Rabobank en 2007 donc, il faut s’attendre à une saison un peu à l’image de 2006, avec une incertitude sur le Tour de France puisqu’il leur sera difficile de ré-éditer leurs succès de juillet dernier ou, rappelons-le, ils avaient glané 4 victoires d’étape (2 pour Freire, une pour Rasmussen et une pour Menchov en plus du maillot à pois). Une belle saison 2007 pour eux voudrait dire une victoire sur les Flandriennes pour Flecha ou sur les Ardennaises pour Boogerd, une victoire sur le Dauphiné, le Tour de Suisse ou le Tour d’Allemagne pour Menchov, quelques victoires au sprint de Freire ici et là, les pois et une victoire d’étape en montagne pour Rasmussen sur le Tour et quelques places d’honneur pour les jeunes Thomas Dekker, Posthuma ou Weening.

L’énigme Astarloa

"C’était la présentation de l’équipe Milram aujourd’hui":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2007/jan07/jan11news, une équipe qui disposera de trois grands leaders en 2007: le coureur le plus titré encore en activité Erik Zabel, Alessandro Petacchi de retour après une saison 2006 manquée en raison de blessures et la nouvelle recrue "Igor Astarloa":http://www.astarloa.com/, le champion du monde 2003 sacré à Hamilton. Trois leaders qui, on pourra s’en surprendre, jouent un peu dans le même registre, celui des classiques et des sprints. Car outre ces trois coureurs et un Celestino vieillissant qui n’a jamais confirmé les espoirs placés en lui, "l’équipe se caractérise selon nous par son manque de profondeur":http://www.cyclingnews.com/results/2007/teams2007/MRM.shtml. Il sera intéressant de suivre le retour de Petacchi après un an d’arrêt. Pourra-t-il redevenir le grand sprinter qu’il était? On veut croire que la concurrence dans les sprints n’est pas trop féroce actuellement, hormis McEwen. Petacchi ne devrait pas avoir de mal à battre au sprint des hommes comme Boonen ou Hushovd selon nous. Mais l’énigme est surtout Astarloa, un coureur souvent sous-estimé dans le passé, capable du pire comme du meilleur. Le meilleur est venu en 2003 avec deux grandes victoires, les Mondiaux et la Flèche Wallonne. Le pire est venu en 2004 avec… aucune victoire. Victime de l’affaire Cofidis, il est vrai que le coureur italien avait fait preuve de malchance, ayant été victime du comportement de certains de ses co-équipiers de l’époque. Depuis, il végétait dans la modeste équipe Barloworld. Signe qu’Astarloa pourrait redevenir le bon coureur qu’il était en 2004 cette année, sa victoire sur Milan Turin l’an dernier. Cela prouve que l’homme est revenu à un bon niveau et qu’il peut encore gagner des courses. Désormais dans une équipe ProTour et bénéficiant des conseils d’un vétéran comme Zabel, nous ne serions pas surpris qu’il soit une des révélations de 2007. On lui a confié la responsabilité d’être présent sur les Classiques du printemps, surtout les Ardennaises qui conviennent au type de coureur qu’il est.

Vélos du ProTour: une guerre commerciale sans merci

Ca joue dur entre les compagnies de vélo depuis quelques années pour obtenir une place au sein d’une équipe du ProTour. Durant l’intersaison par exemple, deux compagnies prestigieuses ont perdu leur place au profit de géants qui offrent aux consommateurs une gamme plus élargie de vélos: l’équipe Liquigas roulera en 2007 sur Cannondale plutôt que sur Bianchi et l’équipe Quick Step roulera sur Specialized plutôt que sur les vélos TIME. "Il faut d’ailleurs absolument voir ce petit film sur le camp d’entrainement des Quick Step, bien fait par Specialized":http://www.specialized.com/bc/home.jsp?a=b&minisite=10029. Avec le retour de Cannondale, les trois géants américains du vélos sont donc de nouveau tous rassemblés sur le ProTour puisque Trek poursuit son aventure avec Discovery. L’autre géant, Giant, reste fidèle à l’équipe allemande T-Mobile. Ces géants du cyle ont compris que pour vendre et conquérir de nouvelles parts de marché, même en Europe, il faut être représenté au plus haut niveau, question d’être visible, notamment sur le Tour. Une des ascensions les plus fulgurantes ces dernières années n’est-elle pas celle de Trek, une compagnie inexistante dans le vélo haut de gamme il y a à peine 10 ans et aujourd’hui omniprésente? À l’opposé, plusieurs compagnies prestigieuses et établies depuis plusieurs décennies ne sont plus capables de rivaliser avec ces géants. Merckx, par exemple, a quitté les équipes professionnelles de premier plan depuis quelques années déjà, incapable de faire des offres aux équipes ProTour financièrement à la hauteur de celles faites par les géants du cycle. DeRosa ne sponsorise plus d’équipes du ProTour non plus, là aussi jugeant que c’est trop cher. La compagnie de Cusano Milanino s’est rabattue sur l’équipe continentale Europe Aqua&Sapone. Bianchi ne sera plus en 2007 dans le peloton pro. D’autres compagnies s’ajoutent à cette liste: Battaglin, Olmo, Moser, Gios, etc., toutes disparues du peloton pro au cours des quinze dernières années. Seul Pinarello et Colnago parviennent à se maintenir au sein du ProTour actuellement. Pourtant, ces compagnies avaient compris, dès le départ, l’importance pour le succès commercial d’être présent au plus haut niveau. Bianchi n’a-t-elle pas établi sa réputation grâce aux exploits de Fausto Coppi et Felice Gimondi? De Rosa grâce à Eddy Merckx? Gios grâce à Roger de Vlaeminck ? Merckx grâce à 7-Eleven et Deutsche Telekom ? Moser grâce à l’équipe Gatorade de Gianni Bugno ? Alors, comment comprendre leur comportement récent ? Nous sommes convaincus à La Flamme Rouge que les vieilles compagnies jouent actuellement la carte de la réputation. Ces compagnies font le calcul que leur nom est désormais bien établi, un peu comme Ferrari ou Porsche pour l’automobile. Elles estiment probablement que seule un peu de publicité dans les grandes revues de cyclisme suffira à les tenir sur le haut du pavé. Nous sommes également convaincus, à La Flamme Rouge, que le calcul est mauvais et que ces compagnies éprouveront, dans les prochaines années, beaucoup de difficultés. D’une part, si leur réputation peut encore les servir en Europe où les pratiquants sont connaisseurs, elle ne leur est que de peu d’utilité dans le marché nord-américain, un marché tout neuf peuplé de pratiquants ignorant pour la plupart l’histoire du cyclisme. D’autre part, les géants que sont Trek, Giant, Cannondale ou Specialized offrent désormais d’excellents produits, équivalents aux marques prestigieuses, pour la moitié du prix. Comment justifier alors l’achat d’un DeRosa ou d’un Pinarello lorsque le budget doit demeurer raisonnable ? Quel autre argument de vente ces compagnies peuvent-elles désormais avancer autrement que celui de jouer la carte du prestige et du rêve ? Enfin, la compétition est très vive du côté des nouveaux arrivants: juste sur la scène du cyclisme au Québec, des compagnies comme Guru, comme Argon 18, comme Louis Garneau, comme DeVinci ajoutent à l’offre de vélos. Bref, dans un monde où tout va vite, où la consommation est souvent le reflet d’une impulsion et où le pratiquant changera plus régulièrement de vélo qu’avant lors de l’époque de l’acier, quasiment indestructible, l’exploitation d’images de coureurs qui gagnent – des coureurs comme Armstrong, comme Boonen, comme Valverde, comme Bettini – nous apparaît déterminante pour vendre des vélos. Nous ne serions pas surpris de voir certaines compagnies prestigieuses de vélo disparaître dans les années à venir ou, dans le meilleur des cas, se faire tout simplement acheter par les géants du cycle. L’âme de ces vélos pourra-t-elle alors rester la même?

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