Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : novembre 2006

Shimano vs Campagnolo: l’éternel match!

Merci à tous nos lecteurs qui nous ont proposé des sujets à traiter dans les prochaines semaines. Nous essaierons de les couvrir tous. Nous commençons dès ce soir par un débat qui est en cours au sein de la communauté cycliste internationale depuis maintenant près de quatre décennies: Shimano ou Campagnolo ? Mais avant, nous tenons à revenir sur un commentaire très pertinent laissé par Erwan, un fidèle lecteur de LFR et proche de nos opinions. Erwan nous rappelle qu’ignorer le dopage ne l’éradiquera pas pour autant et qu’il est inutile de pratiquer la politique de l’autruche. Nous tenons à dire que nous sommes entièrement d’accord avec ses propos qui justifient, en quelque sorte, notre ligne de conduite depuis la création de ce site. Nous parlons abondamment de dopage pour faire de nos lecteurs des observateurs éclairés du cyclisme, convaincus que nous sommes que c’est là une première étape importante pouvant un jour mener à une lutte anti-dopage plus ferme. Quant tout le monde se posera les bonnes questions et ne croira pas bêtement en certaines performances loufoques, le cyclisme n’aura plus le choix… Ne pas parler de dopage sur ce site demeure très difficile étant donné l’actualité quotidienne bouillante à ce sujet. Prenez seulement aujourd’hui par exemple: "un médecin néerlandais, Berend Nikkels, a balancé les cyclo-crossmen belges ainsi que l’équipe de Patrick Lefevere, expliquant savoir de sources sûres qu’un usage massif d’EPO et d’Aranesp est en cours dans ces milieux";http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/nov06/nov10news. Il affirme que 95% des coureurs pros sur route sont dopés, un chiffre que nous croyons sans problème puisqu’il est cohérent avec d’autres déclarations formulées par d’autres témoins. Le point positif de l’histoire est que ce genre de commentaires, même s’ils ne sont pas appuyés par des preuves concrètes, semble devenir de plus en plus fréquents, une tendance qui devrait être à la hausse dans les prochaines années. Cela contribuera, espérons-le, à susciter une prise de conscience plus généralisée encore quant à l’étendue du problème dans le vélo. *Shimano vs Campagnolo* Lequel est préférable, lequel est le meilleur ? Voilà bien un débat qui dure depuis fort longtemps et qui a même entrainé l’une des plus belles polémiques de l’histoire de ce sport, opposant les belges Eddy Merckx et Freddy Maertens. "Ceux-ci ne se sont réconciliés que récemment (novembre 2004)":http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2004/nov04/nov05news, soit plus de 30 ans après l’affaire! Parce que c’est intéressant, voici un bref retour sur cette polémique: Championnat du monde 1973 à Montjuich en Espagne. En vue de l’arrivée, quatre hommes en tête: Merckx (qui avait été dominant dans la course jusque là), Maertens, Gimondi et Ocana. Une échappée royale! L’avantage est évidemment aux belges qui sont deux. Merckx, le leader (il était à l’apogée de sa carrière alors que Maertens la débutait), demande au jeune Maertens de l’amener au sprint. Ce que Maertens fait. Maertens amène, amène et, lorsqu’il s’écarte pour laisser passer son leader, constate que Merckx est loin derrière. Gimondi, qui avait tout compris, passe Maertens sans problème pour conquérir le titre. À l’arrivée, Maertens est fou de rage, convaincu que si Merckx lui avait dit qu’il n’était pas bien, il aurait pu sprinter pour lui-même et gagner le titre, se sentant encore très fort. Merckx, quant à lui, accuse Maertens d’avoir mal amené le sprint, démarrant trop fort. La polémique est telle que les deux hommes deviennent ennemis jurés dès cet instant, n’acceptant de se reparler qu’en 2004! Qu’est-il réellement arrivé ? En fait, de nombreux suiveurs du cyclisme ont avancé une explication beaucoup plus intéressante pour expliquer ce fameux sprint. Reprenons l’échappée royale, mais vu autrement: trois Campagnolo, un Shimano (Maertens). Shimano faisait en effet cette année là ses grands débuts dans le cyclisme pro, une situation mal reçue de Campagnolo évidemment, jusqu’alors en situation de quasi-monopole. Merckx, cuit pour avoir "fait la sélection" jusque là, n’aurait pas dit à Maertens son état pour favoriser la victoire d’un autre coureur utilisant le matos Campagnolo, en l’occurence l’ami de son ami Tullio Campagnolo, c’est-à-dire Felice Gimondi. En agissant ainsi, Merckx préservait les intérêts de Campagnolo, privant Shimano de sa première grande victoire dans le milieu professionnel. Bien évidemment, Merckx refusa toujours de confirmer cette version des faits, omerta du milieu oblige, tout comme avec le dopage… Alors, Shimano ou Campagnolo ? Disons le d’entrée, La Flamme Rouge a une nette préférence pour Campagnolo. Mais nous sommes également capables de reconnaître les avantages du concurrent et de soutenir notre position. Explications: *Histoire et prestige*: avantage Campagnolo, bien évidemment. Fondée en 1927, la compagnie italienne compte presque 80 ans de présence dans le cyclisme. Shimano est une compagnie beaucoup plus récente dans le cyclisme. Cet élément est non-négligeable dans le choix de Campagnolo pour ceux, dont nous sommes, qui sont sensibles à l’histoire du cyclisme. Dans le cyclisme, il n’y a pas d’équipes avec 80 ans d’histoire; c’est en partie par le matériel qu’on peut rejoindre les racines de ce sport. Rouler en Campagnolo, c’est un peu rouler en Ferrari pour nous, ou porter le maillot du Canadien de Montréal à toutes les parties… *Innovation*: selon nous, c’est assez kif-kif. Les développements récents sont plutôt à mettre sur le compte de Shimano: premières poignées de freins intégrant le changement de vitesses, à la fin des années 1980, Flight Deck (compteur intégrant la position des plateaux et pignons) et pédalier avec axe intégré plus récemment. Par contre, nombre de développements plus anciens sont à mettre au crédit de Campagnolo qui est l’inventeur notamment du dérailleur et des déblocages rapides. Plus récemment, Campagnolo a créé les freins différentiels, les roues lenticulaires, les roues aéro usinées avec rayonnage assymétrique et quelques développements plus mineurs. *Rapidité à s’ajuster au changement*: difficile à dire. Campagnolo a devancé Shimano pour la disponibilité des pédaliers compact. Campagnolo utilise déjà massivement le carbone, ce que Shimano tarde à faire. Par contre, Campagnolo a mis du temps à sortir sa version du changement de vitesses intégré, l’Ergopower. Campagnolo a également tardé pour la sortie de son compteur, l’ErgoBrain, peu populaire d’ailleurs. *Durabilité*: selon nous, avantage Campagnolo. Plus mastoc, le matos résiste un peu mieux au passage du temps que les composantes Shimano. Notre vieux Campagnolo Athena 1989 est toujours en service sur un vieux vélo! *Efficacité*: avantage Shimano. Le passage des vitesses est plus souple, c’est bien connu. Campagnolo est plus raide, bien que nous n’ayions pas testé le nouveau Record 2007 dont les manettes ont été revues. Le freinage Campagnolo est cependant légendaire. *Poids*: avantage Campagnolo Record, plus léger que le Dura Ace, notamment en raison de l’usage massif du carbone. *Esthétisme*: définitivement Campagnolo qui, avec l’utilisation massive du carbone, sauf aux endroits névralgiques pouvant compromettre la sécurité comme les freins, est décidemment plus dans le vent que Shimano qui reste fidèle, pour sa part, à l’alu. Les pédaliers Campagnolo sont également plus réussis selon nous que ceux de Shimano, plus mastoc. Campagnolo possède d’ailleurs le brevet du 5e bras de l’étoile qui est caché par la manivelle, côté plateau. Superbe! On ne peut non plus se résoudre à accepter ces affreux cables de frein qui sortent des cocottes Shimano. À quand un système avec les cables cachés, comme chez Campagnolo ? *Coût*: l’argument massue de Shimano, définitivement moins cher que Campagnolo. Sur des critères de rapport qualité/prix, aucun doute: choisissez Shimano. Campagnolo est beaucoup plus cher et freine considérablement sa pénétration du marché nord-américain à cause de cela. *Facilité d’ajustement*: on connaît mal la facilité d’ajustement de Shimano mais celle de Campagnolo apparaît relativement complexe, surtout l’ajustement des vitesses. Petit avantage Shimano peut-être ici. *Choix des groupes*: avantage Campagnolo, qui offre 6 groupes complets de route (Record, Chorus, Centaur, Veloce, Mirage et Xenon) contre 5 chez Shimano (Dura Ace, Ultegra, 105, Tiagra et Sora). On connaît mal la qualité des groupes inférieurs des deux compagnies. *Émotion*: purement une question de préférence personnelle, nous vibrons plus pour Campagnolo que Shimano en raison notamment de la commercialisation plus "high-tech" des produits de la firme italienne. La philosophie de Campagnolo nous est également plus proche, c’est-à-dire offrir non seulement de bons groupes, mais également de beaux groupes. Efficacité certes, mais toujours avec le souci de créer le beau. Typiquement italien! *Conclusion*: entre les groupes Record, Chorus, Dura Ace et Ultegra, ce sera, à l’usage, du pareil au même selon nous, les différences entre ces groupes étant infimes. En ce sens, on ne saurait justifier son choix d’un groupe parce qu’on fait 10 000 kms par an ou parce qu’on est un compétiteur féroce, voire quelqu’un qui gagne régulièrement des courses. Le faire serait à nos yeux une preuve d’ignorance du matos. Si nous roulons personnellement avec du Record, ce n’est que pour deux seules raisons: parce qu’on a voulu se faire plaisir et qu’on en avait les moyens, point final. Nombre de coureurs régionaux, provinciaux et nationaux pratiquent la compétition avec du Shimano Ultegra et nous torchent régulièrement. Le Record ne fait pas avancer plus vite, ni même le Dura Ace ! Mais si vous êtes sensibles à l’histoire de ce sport, si vous avez envie de vous faire plaisir, si vous avez envie d’avoir un beau vélo qui attire les regards et que vous en avez les moyens, alors il n’y a qu’un seul choix possible à nos yeux: Campagnolo Record.

La Flamme Rouge vous ouvre ses colonnes

On vous avoue bien franchement être assez écoeuré, ces jours-ci, par les récents événements dans le cyclisme professionnel. Le livre L.A. Officiel, l’engagement d’Ivan Basso par Discovery ainsi que les déclarations de l’avocat du coureur italien aujourd’hui concernant les tests ADN ont achevé notre enthousiasme": The result of these cases is that Ivan Basso has been cleared of any supposed violation of rules, regulations or law and that Basso currently has no pending cases criminal or civil cases against him regarding doping. And that any declaration for the necessity of blood tests for DNA or other values we consider to be an illegal and inadmissible intrusion to his private life. Thus, any declaration that Ivan Basso that says that there are limits or conditions to prevent Basso for racing for a ProTour team or participate in ProTour competitions are discriminatory and against the current rules.

On mesure, à la lecture de ces déclarations, toute la sclérose du cyclisme si les règles ne changent pas. C’est donc toutes les législations, les procédures et les pouvoirs des autorités qui doivent être entièrement revus. On citera à ce sujet Jacques de Ceaurriz, directeur du Laboratoire national anti-dopage de Chatenay-Malabry : Une information importante (ndlr: par exemple les 6 échantillons positifs à l’EPO de Lance Armstrong sur le Tour 1999 ou les preuves accumulées lors de l’affaire Puerto) ne devrait pas être enterrée sur la base de questions d’éthique médicale qui, de toute façon, ne s’appliquent pas aux athlètes. Ce ne sont pas des patients. Le prétexte selon lequel il faudrait protéger les athlètes, en réalité, protège particulièrement ceux qui trichent. Le nouveau code ferait mieux de défendre ceux qui ne trichent pas.

Mais trève d’affaires de dopage! Pour la première fois, La Flamme Rouge vous invite à nous faire part des sujets que vous aimeriez voir traité dans ces colonnes. Laissez-nous savoir les questions que vous vous posez en matière de matos, d’entrainement, de coureurs pros, etc. Nous essaierons d’y répondre au meilleur de nos connaissances. Et nous ferons de notre mieux pour répondre au plus grand nombre de questions retenues. C’est votre chance d’orienter le contenu de nos discussions dans les prochaines semaines!

MORT DE RIRE!

Grande nouvelle aujourd’hui: Ivan Basso courra les 3 prochaines années au sein de l’équipe… Discovery Channel. C’était évident… et nos doutes ne nous avaient pas trompé! Lavé de tous soupçons dans l’affaire Puerto (bien que les dossiers étaient accablants, encore des histoires de procédures…), Discovery et Bruyneel se réfugieront derrière des déclarations comme "la justice a fait son travail et aucune charge ne pèsent contre Ivan. Nous avons confiance en lui". On ne pensait jamais devoir louanger Bjarne Riis sur ce site, mais force est de reconnaître son courage de ne pas reprendre le coureur italien. Il faut dire que les relations entre les deux hommes s’étaient sérieusement dégradées suite à son exclusion au départ du dernier Tour de France. À part ca, tout va bien dans le cyclisme professionnel. Ivan Basso remportera probablement le prochain Tour avec une écrasante domination, sauce Discovery. Vive le Tour!

La Matrice du cyclisme…

On a commencé hier la lecture de L.A. Officiel et sans avoir encore dépassé les 100 premières pages, on est déjà sous le choc des révélations qui y sont rapportées. En utilisant les déclarations – sous serment – des différents témoins qui ont défilé lors du procès opposant SCA, la compagnie texane d’assurance, et Lance Armstrong, les auteurs Walsh et Ballester parviennent intelligemment à nous faire comprendre comment Armstrong a pu utiliser ses réseaux d’amis pour tenter de brouiller les pistes.

Les auteurs parviennent également à nous faire comprendre l’étendue des relations d’affaire qui gravitent autour d’un tel coureur, vainqueur à plusieurs reprises de la plus grande course cycliste au monde. On saisi ainsi beaucoup mieux les enjeux de telles victoires – peu importe comment elles ont été acquises – et des procès actuels dans le cyclisme. Enfin, on comprend mieux à quel point le consommateur en bout de ligne – vous et moi – se fait "organiser" par les grands dirigeants de ce sport, dirigeants commerciaux on s’entend, appuyés évidemment par les instances officielles – notamment l’UCI – qui dépendent de l’argent de ces grandes compagnies pour financer en retour les événements. La boucle est bouclée… et tout le monde devrait être content.

On flirte ici avec l’idée derrière les films La Matrice, version cyclisme des années 2000! L’exemple de la puissance de la compagnie Trek est éloquent dans le bouquin. Greg LeMond, dont sa société LeMond Racing Bikes est sous brevet Trek depuis 1995 et qui dépend donc totalement des bons vouloirs du géant du cycle américain, a par exemple été forcé de signer – sous pression commerciale – des rétractations rédigées par Bill Stapleton (agent d’Armstrong) suite à ses propos tenus au sujet des relations qu’entretenait Armstrong avec le sulfureux Dr. Ferrari. En décortiquant les affaires et les procès, le livre aide également grandement à mieux comprendre ce qui s’est réellement passé, notamment lors de la procédure d’arbitrage qui mit un terme au procès entre SCA et Lance Armstrong. On a beaucoup lu qu’Armstrong avait "gagné" le procès et que SCA lui avait versé ses primes de victoire. SCA lui a en effet versé ses primes de victoire mais le procès n’a pas été gagné, il a été réglé en arbitrage au moyen d’une entente à l’amiable ne faisant pas intervenir le juge. SCA a été sommé de verser les primes au coureur parce qu’il a été jugé qu’elle constituait une compagnie d’assurance et non de bookmaking, invalidant la défense de SCA qui essayait de démontrer qu’il y avait eu tricherie puisque les victoires avaient été acquises grâce au dopage. En ce sens, il est clair que les témoignages – tous cohérents – reçus lors du procès finalement avorté étaient suffisants pour étayer la thèse de la tricherie, mais la tricherie n’est pas un motif d’invalidation pour les compagnies d’assurance, juste pour les bookmakers de sport…

Bref, il ne fait plus aucun doute pour nous que ce livre devait absolument être publié afin d’éclairer l’opinion publique. On ne saurait recommander davantage sa lecture pour quiconque aspire ne plus être un simple fan de cyclisme aisément manipulable mais plutôt un vrai amateur de ce sport pouvant porter un jugement éclairé sur ce qu’il y voit. C’est un livre qui devait être publié également pour poursuivre cette accumulation de données, de faits et de témoignages sur le dopage. Ca commence d’ailleurs à faire pas mal de bouquins depuis Massacre à la chaîne de Willy Voet, des bouquins tous cohérents les uns les autres et qui dépeignent probablement avec beaucoup plus de réalisme ce qui se passe vraiment dans les coulisses du cyclisme. On continuera d’ailleurs cette accumulation de témoignages sur le dopage dans le cyclisme au cours des prochains jours avec le début du procès de certains ex-membres de l’équipe Cofidis, dont David Millar. Déjà, les juges soulignent l’extraordinaire omerta qui règne dans le milieu du cyclisme professionnel quant au dopage, un sujet tabou s’il en est puisque menaçant l’existence même de ce sport. On est pas encore sorti de l’auberge!

Le tubeless a-t-il de l’avenir sur la route?

"Les récents salons du cycle l’ont confirmé":http://www.velonews.com/tech/report/articles/10800.0.html: le pneu tubeless débarque dans le cyclisme sur route par l’intermédiaire de Hutchinson et Shimano. Déjà présentes depuis plusieurs années dans le VTT, ces compagnies affirment avoir enfin mis au point pour une utilisation sur la route ces pneus sans chambre à air. Il fallait en effet s’assurer de l’étanchéité du pneu ainsi qu’il ne déjante pas sous la pression, notamment lors de la prise de courbes à haute vitesse. Pour ce faire, les fabriquants n’ont pas hésité à munir ces pneus de tringles… carbone (décidemment, le carbone est partout!), plus résistantes que les tringles classiques. Quels sont les avantages du pneu tubeless ? Premier avantage et le plus important, le rendement, qu’on annonce supérieur au pneu: -30% en résistance au roulement. Le tubeless serait également plus confortable que le pneu, notamment sur routes mauvaises (elles sont légion au Québec!). Par rapport aux boyaux cependant, les gains ne sont pas évidents. Enfin, le tubeless serait plus sécuritaire que le pneu et que le boyau, n’ayant aucune possibilité pour un éclatement ni déjantage. Comme pour le boyau, il est possible de rouler sur un tubeless plat sans trop de risques. Quels sont les inconvénients actuels du tubeless ? Premièrement, il est important de dire que les gains de poids ne sont pas probants: le tubeless pèsera à peu près la même chose qu’un pneu classique et sa chambre à air et, conséquemment, pèsera beaucoup plus qu’un boyau. Le boyau demeure donc aujourd’hui le système le plus léger et, dans un monde ou la recherche de la légèreté est une obsession, c’est un avantage non-négligeable sur la concurrence. La récente reprise de popularité du boyau est d’ailleurs probablement en lien avec cela. Deuxièmement, le tubeless n’est pas très étanche, perdant, en une nuit, près de 3 bars en moyenne. Il faudra donc regonfler très régulièrement ces pneus, un peu comme les boyaux qui ont le même problème. Enfin, il apparaît difficile de réparer sur la route un tubeless perforé, les rustines classiques étant trop épaises pour épouser efficacement la forme du pneu. Alors, quel avenir pour le tubeless ? C’est toujours hasardeux d’anticiper l’avenir mais nous croyons que le tubeless sur route n’est qu’une mode passagère. S’il est bien implanté dans le VTT, il devrait demeurer assez marginal en cyclisme sur route. Nous croyons beaucoup plus au retour du boyau qui offre un confort et un rendement exceptionnels, pour un poids très intéressant. Et si réparer un boyau après une crevaison demeure une grosse galère, nous croyons que ce n’est pas un problème pour des propriétaires de Campagnolo Bora que de jeter ce boyau à la poubelle et de le remplacer par un neuf… Bref, le pneu classique et le boyau devraient demeurer les maîtres de la route selon nous. Les pneus Vittoria Open Corsa CX EVO ainsi que Michelin Pro2Race Service Course offrent tous deux d’excellents rendements pour des pneus, proches de certains boyaux. Michelin a d’ailleurs annoncé avoir renoncé au développement du tubeless, préférant privilégier le développement de ses pneus classiques. Une ligne de conduite qui devrait également être suivie par le géant Vittoria qui propose aussi d’excellents boyaux.

Les brèves du week-end

1 – Après Paolo Bettini, c’est au tour d’Alessandro Valverde de se prononcer contre les tests d’ADN pour les coureurs, estimant que ces tests seraient une violation grave de leur vie privée. Valverde a même déclaré : _Si nous l’acceptons, quelle sera la prochaine étape? Baisser nos pantalons avant le départ de toutes les courses?_ Et pourquoi pas ? Les coureurs pros ne nous ont pas donné une seule raison de croire en leur bonne foi ces dernières années. Aussi, nous croyons fermement qu’il ne faut plus leur donner le choix et imposer fermement les règles: c’est comme ca ou vous n’êtes plus coureur, point final. On préfère largement la réaction modérée et résignée de Cunego qui a affirmé que c’est probablement une décision que les autorités de ce sport doivent prendre.

2 – La compagnie russe Tinkoff, qui fait dans la bière et dans la restauration, est en train de se monter une jolie équipe avec tous les ex- ou soupçonné-dopés du peloton. On aurait déjà recruté Tyler Hamilton ainsi que Danilo Hondo et on aurait eu des pourparlers avec Ullrich. C’est maintenant au tour d’Ivan Basso de susciter l’intérêt de cette équipe. C’est vrai qu’avec tous les dopés de ce sport tentant un come-back, il y a de quoi se monter facilement une équipe de 15 coureurs! À quand Santi Perez chez Tinkoff également?

3 – Très belle victoire – et qui fait plaisir – de Francis Mourey, le coureur français de La Française des Jeux, dans la quatrième manche de la Coupe du monde du cyclo-cross. C’est Marc Madiot qui doit être fier de son coureur, connaissant l’intérêt qu’il porte au cyclo-cross!

4 – Il convient d’écouter des coureurs comme Jérome Pineau qui se pose les bonnes questions et qui est forcément pessimiste quant au cyclisme en ce moment.

Campagnolo rules!

"Il ne faut surtout pas manquer ce petit vidéo disponible sur le site web de Campagnolo et qui résume, d’une part, l’histoire de cette compagnie prestigieuse et qui présente, d’autre part, le nouveau système de pédaliers ultra-torque":http://www.campagnolo.com/ultratorquevid.php. C’est extrèmement bien fait et une des raisons pour lesquelles nous sommes vendus à Campagnolo depuis fort longtemps.

Velofest 2007 : une course internationale sur route UCI à Ottawa dès l’an prochain?

L’Ontario Cycling Association publiait hier son bulletin « newsletter ». « On y apprenait que l’Association travaille sur un projet appelé _Velofest_ qui vise à organiser une course sur route de calibre international et de sanction UCI dès l’an prochain dans la région d’Ottawa »:http://www.ontariocycling.org/web_pages/news1/newslisting.php?id=1020. Voilà une bonne nouvelle pour les amateurs de cyclisme de la région.

Rappelons que des plans de la sorte avaient été échaffaudés en 2006 mais que la course, prévue en septembre, n’avait pu avoir lieu. On a jamais trop su qui était derrière ce projet. Il est possible que cette annonce soit en fait en lien avec ce projet avorté en 2006.

On espère en apprendre davantage sur ce projet au cours des prochaines semaines.

L’Étape du Tour et l’Étape de Légende

1 – À ne pas manquer, la suite « ici »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2782 et « ici »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2783 du reportage sur Marco Pantani chez nos confrères de Cyclismag.

2 – « L-A-M-E-N-T-A-B-L-E. Vraiment lamentable comme propos »:http://veloptimum.net/velonouvelles/6/ART/11nov/AFP1.html. Affligeant.

3 – « L’Étape du Tour aura lieu le 16 juillet prochain entre Foix et Loudenvielle sur 196 kms »:http://www.letapedutour.com/, dont les cols de Port, puis le Portet d’Aspet, le col de Menté, haut lieu de l’histoire du cyclisme puisqu’on se souviendra de la chute d’Ocana en 1971, puis le Port de Balès et enfin le col de Peyresourde. Assurément « un beau programme »:http://www.letapedutour.com/2006/fr/parcours_2007.html pour ceux qui pourront y prendre part.

« Vélo Magazine introduit une nouveauté cette année et ce afin de satisfaire la demande sans cesse croissante des cyclosportifs pour ce genre d’épreuve: l’Étape de Légende »:http://www.letapedutour.com/. Pour cette première édition, l’Étape de Légende est en fait la 8e étape du Tour de France 1967, Strasbourg – Le Ballon d’Alsace, sur 215 kms excusez un peu. Le Massif des Vosges étant magnifique et proposant de très belles ascensions, ce sera assurément un régal pour tout le monde. Ce sera également un beau défi sportif puisque la distance est importante.

Nous saluons l’initiative et espérons pouvoir y prendre part!

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