Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : septembre 2006 Page 1 of 2

Analyses de puissance, prise 2

Notre collègue Frédéric Porteleau nous a fourni des chiffres plus précis concernant les performances de Vinokourov à la récente Vuelta, des chiffres qui permettent de nuancer les propos récemment tenus par Frédéric Grappe dans Vélo Magazine. Selon le modèle de calcul de Porteleau, un modèle validé avec succès aux puissances observées sur le capteur SRM, Vinokourov a développé une puissance maxi de 460 watts sur la Vuelta, dans le col de la Cobertoria. C’est 15 watts de plus que les 445 qu’il avait développé sur le Tour 2003, alors échappé avec Iban Mayo dans le Peyresourde. Le vent fort sur les dernières étapes de montagne sur la Vuelta cette année empêche d’obtenir d’autres mesures de la puissance, mesures qui nous auraient permis de confirmer ce gain de puissance. 15 watts à ce niveau, ce n’est évidemment pas négligeable comme gain. De là à parler d’une explosion de son potentiel, il y a un pas que Grappe a franchi peut-être un peu trop facilement. Ceci étant, il apparaît aujourd’hui clair, à la lecture de ces analyses de puissance, que Vinokourov a été à son meilleur durant la dernière semaine de la Vuelta, développant une puissance quelque peu suspecte pour un coureur de ce gabarit. Malgré ce petit débat d’experts quant à la puissance réelle développée, l’approche du calcul des puissances nous apparaît réellement prometteuse pour du moins identifier les coureurs suspects. Car le corps humain a ses limites. Quant à la crédibilité de Messieurs Porteleau et Vayer, elle est intacte selon nous: dans un style parfois provocateur nous l’admettons, ils ont su, depuis maintenant presque 10 ans, dire les vrais choses. Les affaires de dopage qui s’accumulent à un rythme effarant depuis de nombreuses années ne font que confirmer qu’ils avaient – et ont toujours – raison.

Les analyses de puissance

On risque d’en parler beaucoup dans les prochains mois, non sans contreverse : les analyses de puissance. "Frédéric Grappe, entraîneur de La Française des Jeux, croit que les récentes performances de Vinokourov sont suspectes":http://www.eurosport.fr/cyclisme/tour-d-espagne/2006/sport_sto974056.shtml. Pour appuyer ses propos, Grappe se fonde sur une analyse de la puissance développée par le Kazakh dans certaines étapes clef de la récente Vuelta. L’UCI a récemment affirmé qu’elle envisageait le recours à de telles analyses pour identifier des coureurs suspects quant à l’usage de produits dopants. Il convient d’être prudent dans les conclusions qui en découlent, notre confrère Frédéric Porteleau, lui aussi expert dans ce genre de calcul, étant moins affirmatif quant à la nature "extraterrestre" des perfs de Vino. Selon lui, le coureur aurait déjà offert des performances similaires dans le passé, notamment lors du Tour 2003. Quoi qu’il en soit, cela témoigne qu’un beau débat d’experts se profile à l’horizon. Il y aura lieu de documenter les méthodes de calcul et le degré de précision des résultats afin d’assurer une certaine cohérence dans tout ca. Il y va d’une question de crédibilité de l’approche, une approche prometteuse s’il en est pour au moins permettre des comparaisons temporelles des performances des coureurs.

ASO-UCI: ASO a complètement raison!

« Il faut absolument lire ce court reportage incluant des extraits de la dernière réaction de Patrick Clerc, président du groupe ASO propriétaire du Tour de France, quant à leur différent avec l’UCI concernant le ProTour »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/sep06/sep28news.

On ne saurait être davantage en accord avec les propos et l’analyse de Clerc qui, de toute évidence, est clairvoyant et juste. Le projet du ProTour reste et restera une entreprise commerciale de l’UCI qui veut ainsi s’assurer de la totalité des redevances télé sur ces épreuves du calendrier, épreuves qui ne leur appartiennent pas par ailleurs. Le ProTour ne considère ni les intérêts supérieurs du cyclisme (déjà, des épreuves disparaissent au niveau inférieur), ni les organisateurs d’épreuve qui n’ont, dans ce cirque, rien eu à dire. L’UCI continue de se comporter en didacteur, essayant d’imposer sa vision – uniquement commerciale – à tout le monde. Fort heureusement, les trois grands tours au calendrier mènent la bataille depuis plus d’un an et on pourrait assister à un grand schisme, menant à la création de deux calendriers professionnels parallèles.

Extrait des propos de Clerc : « _We assisted another World Championship there – one of self-satisfaction and disinformation. How can you believe a communiqué that says that everything is fine, that professional cycling has never been better, that the ProTour has the unconditional support of everyone, that TV audiences are increasing? Today, the UCI wants to brainwash everyone, saying that only the villain ASO is against it. This irresponsible autism prevents the collective awareness necessary to come out of the crisis._ »

Mais quand diable l’UCI écoutera les autres – ASO, l’AMA, etc. – et comprendra toute la gravité et l’urgence de la situation dans le cyclisme professionnel ? C’est déplorable de constater que les efforts pour améliorer les choses viennent de partout – récemment de l’équipe T-Mobile qui prend de bonnes mesures pour mieux contrôler ses coureurs – sauf de l’UCI ? L’UCI ? Elle a simplement ordonné un « audit sur le cyclisme », c’est à dire un nouvel ouvrage bureaucratique qui ne servira qu’à enrichir quelques tehnocrates du sport, somptueusement payés pour pondre 1000 pages d’un texte qui sera forcément insipide et conforme aux intérêts de l’UCI. Comme le récent rapport Armstrong qui a blanchi le coureur américain, préservant l’image du sport et permettant à l’UCI de clore l’affaire, ce qui est fort pratique pour eux. Pourtant, 6 échantillons d’Armstrong prélevés lors du Tour 1999 sont bel et bien hors de tout doute positifs à l’EPO…

L’UCI continue de fonctionner _avec_ les règles existantes, alors qu’il faut avoir le courage et l’audace de _changer_ les règles, peu importe les voix qui s’élèveront contre.

Il ne faut pas tout mélanger

Merci de vos nombreux commentaires ces derniers jours. Le sujet du dopage continue de susciter de vives réactions. Certains pourront trouver qu’on en parle trop sur ce site. Malheureusement, le cyclisme est réduit aux affaires de dopage depuis plusieurs mois maintenant, une situation que nous avions prédite l’an dernier devant l’inaction de l’UCI à prendre le taureau par les cornes. D’autres scandales sont-ils encore à venir? Assurément, mais « les choses semblent avoir commencé à bouger aux niveaux des autorités »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/sep06/sep27news2, et c’est tant mieux même si c’est encore timide.

Quelques réponses à vos commentaires:

1 – on le ré-affirme, il y a une nuance très importante entre le suivi longitudinal français et les contrôles anti-dopage innopinés de l’UCI. Le suivi longitudinal français n’est pas parfait, mais c’est un excellent pas dans la bonne direction selon nous. Effectivement, peu de coureurs français ont été pris via ce système, mais on pense que c’est parce que le dopage a considérablement diminué parmi les coureurs de l’Hexagone. Des preuves? Elles sont évidentes: les Français ne gagnent plus. Quel est le dernier Français à avoir gagné une grande étape de montagne sur le Tour? Virenque, qui n’est plus à présenter question dopage et qui courait en Belgique, question notamment d’échapper à ce fameux suivi longitudinal (remarquez que Virenque n’avait jamais couru pour une équipe étrangère avant 1998; après, c’est exactement l’inverse!). Quel est le dernier Français à s’être imposé sur un grand chrono ? Probablement Jalabert aux Mondiaux. Et lui aussi courait à l’étranger.

Le suivi longitudinal français semble efficace, car il porte sur les paramètres physiologiques et non les produits. Ainsi, pas besoin de mettre au point des méthodes de détection des nouveaux produits ou même de les connaître: c’est leurs effets sur le corps humain qui est recherché.

2 – Doit-on se surprendre de voir des coureurs québécois âgés de plus de 30 ans faire des moyennes élevées sur des clm de 40 bornes ? Non. D’une part, cette distance est rarement couverte en clm, si ce n’est dans le Défi Gaston Langlois. Lorsqu’elle l’est, les moyennes avoisinent généralement les 40km/h, rarement beaucoup plus. Elles dépassent très rarement les 43-44km/h. Il y a une sacré marge avec le niveau pro ou il n’est pas rare de voir des moyennes supérieures à 50km/h sur plus de 50 bornes. Les comparaisons sont également souvent boiteuses, les parcours étant variés. Le parcours du Défi Gaston Langlois est sans grand relief ; celui des récents Mondiaux était musclé, très bosselé. Il ne faut donc pas tout confondre et tout réduire à de simples comparaisons de moyennes, d’une portée limitée selon nous. C’est pour cette raison que les calculs sophystiqués de puissance mis en oeuvre par nos collègues français, notamment Frédéric Porteleau, porte toujours sur des cols bien précis, dont on peut connaître l’exacte difficulté et ou les effets d’aspiration voire de conditions météo (vent, etc.) sont plus réduits.

3 – « T-Mobile annonce en effet que leurs coureurs devront être suivi par des médecins de l’Université de Fribourg et renoncer à engager des médecins personnels »:http://www.eurosport.fr/cyclisme/sport_sto973089.shtml. Voilà d’excellentes nouvelles selon nous, qui va exactement dans le sens de nos propositions – formulées l’an dernier – pour lutter contre le dopage. Il faut tenir la ligne dure auprès des coureurs qui n’ont pas prouvé, au cours des 10 dernières années, être dignes de confiance. Il faut leur imposer des règles strictes pour l’obtention de leur licence. Il y va de la crédibilité du sport, qui doit être restaurée au delà désormais des considérations souvent soulevées par les coureurs, notamment le respect à la vie privée.

4 – À notre connaissance, Bassons ne s’est pas prononcé, du moins récemment, quant à l’usage de produits dopants au sein des coureurs français actuellement en activité. Tout au plus fait-il des analyses par rapport à lui-même. Et rappelons, comme le souligne à juste titre un lecteur, que Bassons a été un très gros moteur du peloton. Ses tests d’effort étaient équivalents à ceux d’Hinault au meilleur de lui-même. Looser, Bassons ? Évidemment non. C’est plutôt tout l’inverse: intelligent. Il a su respecter les valeurs intrinsèques du sport, et ce à tous les niveaux de compétition. Il s’est élevé contre l’hypocrisie générale, ce qui est admirable et qui témoigne d’une force de caractère assez importante. Et il aura eu le courage de prendre la seule décision qui était possible compte tenu de sa ligne de conduite, celle de tout arrêter alors qu’il était pourtant au début de sa carrière. Quand on connaît l’investissement pour simplement passer pro, on imagine à quel point cette décision a dû être difficile pour ce coureur.

5 – Un lecteur les évoque, nous en avons fait depuis fort longtemps notre ligne de conduite personnelle en compétition cycliste, voire sur LFR en général:

« _Travailler sans souci de gloire ou de fortune,_
_A tel voyage, auquel on pense, dans la lune!_
_N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît_
_Et modeste d’ailleurs, se dire: mon petit,_
_Soit satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,_
_Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles!_
_Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,_
_Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,_
_Vis à vis de soi-même en garder le mérite,_
_Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,_
_Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,_
_Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul!_ »

Quels beaux vers qui pourraient inspirer la lutte contre le dopage!

En réponse à…

1 – En réponse à ses détracteurs, « Antoine Vayer nous signe ce vibrant appel à la clairvoyance »:http://www.geocities.com/veloepododo/art/6/9sept/Libe25.html devant non seulement les performances offertes sur le Tour de France, mais également sur celles observées à la Vuelta et durant les Mondiaux. Il est vrai que les Vinokourov, Bettini et surtout Cancellara ont offert récemment des performances allucinantes.

2 – Un lecteur a laissé un commentaire nous piquant au vif: ferait-on de la démagogie sur La Flamme Rouge ? On espère que non, notre souci étant certes de vous livrer notre opinion, mais en la basant sur des faits rigoureusement exacts. Ce lecteur laisse entendre qu’un suivi longitudinal existe à l’UCI. Après un nouvel examen du code anti-dopage de l’organisme, ainsi qu’un survol de celui de la Fédération Française de Cyclisme (FFC), voici ce qui semble être les faits, pour ne pas tout mélanger:

a) pas moyen de trouver sur le site de l’UCI une quelconque référence à un suivi longitudinal, ce qui correspond à notre première opinion: l’UCI n’a instauré aucun contrôle de ce type. On ne parle seulement que de « contrôles hors-compétition », ce qui est totalement différent. Ces contrôles ne sont opérés que sur un groupe-cible de coureurs, pré-sélectionnés (c’est loufoque!). Rien sur un contrôle indépendant et régulier de tous les coureurs. Ou alors, c’est rudement bien caché sur le site… et merci à nos lecteurs de nous donner le lien.

b) par contre, « on trouve aisément les documents sur le suivi longitudinal de la FFC »:http://www.ffc.fr/a_FFCsante/index.asp. Est exigé un examen médical complet annuel, plus 4 contrôles par an pour chaque professionnel. Chez les catégories « inférieures », c’est 3 suivis par an. Des médecins fédéraux sont en charge de l’analyse des résultats, pas les médecins d’équipe qui n’ont donc rien à voir là-dedans.

Si Philippe Gaumont parle en effet de la façon dont on peut contourner – plus difficilement – le suivi longitudinal français, il affirme cependant que la méthode a son efficacité.

3 – Excellent commentaire de Christophe Bassons à l’issue des récents Mondiaux et lu sur Cyclismag, rapporté de L’Humanité: « _Même si je suis détaché du milieu, je regarde toujours les classements des Français, c’est toujours un bon indicateur. J’ai été frappé que, dans le contre-la-montre de mercredi, le premier d’entre eux, Christophe Kern, ne se classe que 41e. En 1996, à la grande époque de l’EPO, j’avais quand même réussi à faire 15e. Je me pose toujours des questions…_ » Christophe Bassons, c’est une véritable victime du dopage et il convient de ne pas l’oublier, lui qui a choisi l’honnêteté et le respect du sport.

4 – Abonnés au magazine anglais Cycle Sport, excellent à ses premières heures (de 1993 à 2000 environ), on va de déceptions en déceptions depuis 4 ans. Ce fut d’abord, ces dernières années, un magazine ressemblant plus à une ode dithyrambique vouée à Lance Armstrong : certaines années, on a compté jusque 9 pages couvertures sur 12 numéros avec sa photo! Depuis sa retraite, le magazine étire évidemment la sauce, nous servant des restes du champion: « what Lance did this month », etc. On vient d’atteindre le comble de l’hypocrisie avec le numéro d’octobre 2006 intitulé modestement « The Clean Issue »:http://www.cyclesport.co.uk/. Après des années à n’avoir consacré qu’un entre-filet aux affaires – pourtant nombreuses – de dopage pour protéger l’image du cyclisme et donc ses ventes, voilà que le magazine met sur pied une campagne pour le « Drug Free Bike Racing » en distribuant des petits bracelets façon campagne LiveStrong du champion américain! Ramassis de voeux pieux, le magazine n’offre que peu de solutions viables au problème du dopage, étalant un travail bâclé aussi navrant que fâchant et témoignant d’une certaine ignorance. On est sévère, mais y’en a marre.

Bref, on recommande fortement à tous nos lecteurs d’acheter plutôt le magazine « ProCycling »:http://www.procycling.com/ si un choix doit être fait. Ce dernier nous semble beaucoup plus objectif et plus réaliste dans son traitement de l’information du monde du cyclisme, notamment en matière de dopage.

Pas mal de nouvelles…

De retour de Porto, on reprend le service normal après quelques jours de perturbation.

1 – « Paolo Bettini champion du monde! »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/worlds06/?id=results/worlds066 Depuis le temps qu’il courrait derrière cette victoire (Bettini est un homme de maillot distinctif), celà fait plaisir. Nous avons suivi la course à la télé depuis Porto et la joie de Bettini après l’arrivée ne laissait aucun doute quant à l’importance qu’il vouait à cette course. Très actif dans le final, il aura surtout été très lucide dans le dernier km, emboitant immédiatement le pas à un Sanchez qui enclenchait le turbo aux 800m avec un Valverde bien calé dans sa roue. Zabel répondait également présent mais commettait son erreur classique, celle de lancer le sprint de beaucoup trop loin. Alors qu’il plafonnait, Bettini, bien resté dans son aspiration, n’avait pas de mal à venir le « sauter » sur la ligne.

De ce Mondial, il faudra également se surprendre de l’absence de l’équipe de Belgique dans le final. Il leur manquait des costauds devant pour préparer le sprint de Boonen, un sprint pourtant à sa portée. Dans les deux derniers kms, on n’a vu aucun Belge tenter de contrôler le peloton en imposant le rythme. Laissé seul, Boonen ne pouvait contenir le démarrage de Sanchez, un boulôt qui incombait à ses équipiers.

Peu importe, on est certain que Boonen est ravi de voir Bettini gagner, le maillot reste chez Quick Step!

2 – « Jean-Marie Dedecker, ce sénateur belge qui avait affirmé savoir que des coureurs belges de renom faisaient des cures en Italie, a finalement balancé les noms au magistrat chargé de l’affaire »:http://www.levif.be/belga/BelgaNieuws.asp?ArticleID=66814&SectionID=10, affirmant également ne pas avoir confiance en la RLVB. On le comprend, et attendons la suite…

3 – « Basso va peut être s’en sortir en Italie »:http://www.sport.be/fr/cyclisme/article.html?Article_ID=160987, le Comité Olympique Italien estimant les preuves de l’affaire Puerto insuffisantes. Voilà qui ne plait pas à McQuaid comme à nous, l’enquête Puerto n’étant pas encore terminée. Basso semble tout de même dans le collimateur, McQuaid voulant saisir le TAS en cas de rejet de la Fédé italienne.

« Pat McQuaid a par ailleurs récemment raté une belle occasion de se taire »:http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20060923115648821721930120000.XML&associate=PHF9254.

4 – Excellente nouvelle pour les amateurs de cyclisme nord-américain, une nouvelle course, de sanction UCI 2.1, va voir le jour en 2007 : « Montréal – Boston »:http://www.geocities.com/velonouvelle/comm/6/9sept/MontrealBoston25.html. Le groupe de Daniel Manibal (organisateur de la Coupe du Monde des femmes sur le Mont Royal fin mai), les fédés canadiennes et américaines de même que le Gouvernement du Québec étaient dans le coup depuis plusieurs mois pour mettre sur pied cette course. On leur souhaite sincèrement bonne chance pour l’avenir en leur garantissant que nous suivrons de près cette course.

Notre problème, c’est que les expériences passées se sont toutes soldées par un échec et des déficits. Pourquoi cette course réussirait-elle ? Ou alors, c’est que les règles UCI pour les organisateurs ont changé (à l’époque, les frais de voyage – astronomiques lorsque la course est en Amérique du Nord – incombaient à l’organisateur). Le GP des Amériques, tenu en plein coeur de Montréal sur un parcours prestigieux, n’a pu se maintenir que pendant quelques années. Serge Arsenault s’est admirablement bien battu pour maintenir cette course de Coupe du Monde au calendrier, mais n’a pu convaincre les sponsors. Le Tour Trans-Canada, tenu en 1999, a fait face au même problème. Le Tour de Beauce peut depuis peu compter sur un sponsor de marque et généreux, Bell Canada, mais sans l’apport de ce dernier, ce serait nettement plus difficile. Enfin, on connaît les problèmes du Tour de l’Abitibi.

Encore une fois, on souhaite de tout coeur que cette nouvelle épreuve UCI « marche » bien. Les expériences passées nous laissent cependant croire qu’il demeure très difficile de faire vivre une épreuve élite de cyclisme au Canada, surtout dans le contexte ou l’épreuve aura lieu début août, au même moment que certaines classiques prestigieuses (Classica San Sebastian) qui interviennent dans le classement ProTour ainsi que du Tour d’Allemagne, actuellement en hausse. Les Italiens ont quant à eux leurs tryptiques, Giro del Lazio, Tropheo Matteotti, Tre Valle Varezine et les Américains le Tour de l’Utah, lui aussi à la hausse. Quant aux Français, ils préféreront probablement le Tour de l’Ain, prestigieux pour les jeunes coureurs. Les équipes pros ayant déjà traversé l’océan en janvier pour le Tour de Californie voire en juin pour le Tour de Georgie, seront-elles partantes pour revenir ici début août ? Compte tenu de toutes les courses au programme, quel peloton au Québec à ce moment de l’année ?

Bref, nous sommes emballés de ce projet, mais la date nous semble mal choisie pour assurer le succès de l’événement dans le contexte nord-américain.

5 – L’UCI va instaurer deux nouvelles mesures dans la lutte contre le dopage: les tests génétiques d’une part, la mesure de la puissance d’autre part. Si la première nous semble bonne, la deuxième nous apparaît un terrain difficile, facilement falsifiable et sujette à bien des contestations.

Pour le dopage génétique, nous pensons que les athlètes n’en sont pas encore tout-à-fait à ce stade. Le dopage sanguin demeure selon nous l’ennemi no1, car le plus rapidement efficace sur les performances des athlètes. Le dopage génétique n’en est vraissemblablement qu’à ses premiers essais et ses effets sont à trop long terme pour le moment pour réellement convaincre le coureur visant une performance sur une épreuve dans 3 semaines. C’est bien que l’UCI s’attaque à cette nouvelle forme de dopage, mais on serait mieux inspiré de régler d’abord les problèmes les plus criants.

Concernant les mesures de puissance, on voit mal comment l’UCI pourra trainer un cycliste devant un tribunal pour « non-respect de sa puissance limite intrinsèque » ! Les coureurs tentent sans cesse de repousser cette limite et, jusqu’à un certain point, cela demeure naturel de le faire. Comment imposer 450 watts à un coureur en début d’année si cette mesure est faite alors qu’il est en petite condition ? La mesure de la puissance comme outil de lutte contre le dopage ne peut être utilisée selon nous que pour identifier les coureurs suspects, ceux qui appartiennent au club des 500 watts en fin d’étape. Une fois ces coureurs suspects identifiés, il faut mettre en place des contrôles plus serrés à leur égard.

Pourquoi diable ne pas penser au suivi longitudinal ? Plus que jamais, nous croyons que l’instauration d’un suivi régulier et pour l’ensemble des coureurs professionnels demeure le chemin obligé pour que le cyclisme retrouve ses lettres de noblesse.

Barry chez T-Mobile

« On apprend aujourd’hui que Michael Barry, le Canadien depuis plusieurs années avec Discovery, a signé chez T-Mobile pour l’an prochain »:http://www.thestar.com/NASApp/cs/ContentServer?pagename=thestar/Layout/Article_Type1&c=Article&cid=1158790225642&call_pageid=968867503640&col=Columnist980457778794. Rappelons que l’équipe T-Mobile est en complète restructuration après l’affaire Ullrich-Sevilla du début de l’été puisque le champion allemand a été congédié, tout comme son directeur sportif Olaf Ludwig. La restructuration de l’équipe est une opération exigée par le sponsor pour poursuivre son engagement dans le cyclisme professionnel. On veut retrouver une image « propre » en faisant à la fois table rase du passé et en engageant de nouveaux coureurs qui ont la réputation de courir proprement. C’est le cas de Michael Barry.

Pour Barry, c’est évidemment une bonne chose. Changer d’équipe permet souvent de se remettre un peu en question et de ne pas s’enraciner dans des habitudes. Il devra faire ses preuves chez T-Mobile, ce qui le poussera certainement à de belles performances en 2007. Et surtout, il s’agit d’une nouvelle occasion pour lui de participer au Tour de France, lui qui en a toujours été privé chez les Américains. Au sein d’une T-Mobile renouvellée et jeune, Barry a toutes les chances de s’imposer comme coureur mature et on le voit donc bien sur la prochaine grande boucle.

La question qui se pose est la suivante: restera-t-il établi à Gérone en 2007?

Divers…

1 – On parle beaucoup du jeune espoir quebecois David Veilleux cette annee. Rappelons qu´il est champion canadien sur route et au contre-la-montre depuis juin dernier. « Veilleux a termine hier a la 50e place du clm des Championnats du monde »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/worlds06/?id=results/worlds062, sur 59 partants. Contre-performance? Difficile de le dire sans avoir parle au principal interesse. Sa saison fut longue, eprouvante probablement, ayant beaucoup couru. A un age si jeune, cela peut etre prejudiciable en fin de saison. Rappelons aussi que Veilleux est parmi les plus jeunes de la categorie des moins de 23 ans. Cette premiere experience a se frotter a l´elite mondiale lui sera assurement profitable pour la suite de sa carriere.

2 – « Objet de culte »:http://www.cyclingnews.com/photos/2006/tech/shows/?id=/photos/2006/tech/shows/eicma06/eicma066/shoes035. Magnifique.

3 – « Pour Madame, pourquoi pas »:http://www.cyclingnews.com/photos/2006/tech/shows/?id=/photos/2006/tech/shows/eicma06/eicma062/EMil06-DeRosa2 ?

4 – « Interessant, et la rigidite avant doit etre exceptionnelle »:http://www.cyclingnews.com/photos/2006/tech/shows/?id=/photos/2006/tech/shows/eicma06/eicma063/EMil06-Battaglin2.

5 – « En portfolio, les Mondiaux revus en image »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/index.html.

Toujours leader

À l’issue de la Vuelta, La Flamme Rouge demeure leader de son petit pool de cycliste, ayant notamment profité des points marqués durant l’épreuve ibérique par Valverde et Danielson. Il faut également dire que les points marqués par Floyd Landis lors du dernier Tour n’ont pas encore été soustraits du total, le coureur américain n’ayant pas encore été déchu de son titre sur la grande boucle. Si cela survenait, et on pense que c’est probable, le pointage sera évidemment ré-ajusté pour tenir compte de la nouvelle réalité. Wait and see donc, même c’est quand même incroyable que les affaires de dopage perturbent même notre petit jeu ! On retrouve Éric Lehoux à la 2e place, puis Alexi Richer à la 3e, ce dernier étant auteur d’une superbe remontée, étant pointé au delà de la 30e place juste avant le Tour. Il bénéficie évidemment des points accumulés par Vinokourov lors de la Vuelta. Le classement en date d’aujourd’hui: 1 – Laurent Martel 903 pts. 2 – Éric Lehoux 829 3 – Alexi Richer 810 Olivier Champoux 755 Marie-Claude Gregoire 745 Maxime Desrochers 743 Bernard Fouquet 737 Martin Caya 734 Claude Taillon 724 Yann Roblin 712 Ismael Choesmim 711 Vincent Courcy 708 Franck Kermoa 695 Sebastien Vano 692 Michel Gervais 685 Sebastien Boivieux 681 Nicolas Echavidre 676 Etienne Gagnon 672 Luc Bérubé 670 Marc Beaulieu 670 Ronald Martel 668 Paul Courtemanche 652 Claude Laflamme 650 Francois Berube 647 Jean Michel Lachance 640 Christophe Le Bihan 639 Florimond Rellier 634 Guillaume Bilodeau 633 Franck Lemay 632 Normand Papillon 630 Isabelle Brault 628 Joel Poitras 628 Vincent Viguie 626 Louis Dupuis 624 Stephane Martel 623 Michel Gauvin 622 Patrice Beaulieu 622 Robert Mayer 622 Sebastien Bismuth 620 Jean Pierre Lemay 612 Clifford Marshall 609 David Maltais 608 Vincent Meuric 608 Didier Mangin 604 Fabien Vano 603 Jean Martin Bourque 603 Mathias Letendre 599 Gabrielle Ostiguy 594 Regis Grulois 591 Gaston Langlois 585 Christian Dallaire 580 Andre Legault 579 Jean Roy 575 Xavier Nadeau 573 Natalie Dagenais 572 Antoine Stundner 571 René Rellier 571 Maxime Vives 570 Francois Sztuke 569 Claire Croteau 568 Caroline Montminy 563 Evelyne Gagnon 563 Frederic Perman 562 Dominique Paget 560 Mario Beauregard 560 Eric Le Page 558 Frederic Giguere 554 Mathieu Giguère 554 Eric Boily 552 Micael Tille 550 Jocelyn Auger 546 René-Pierre Roussel 545 Alexandre Charest 540 DenisDoyon 540 Olivier Galzin 537 Robert Laramee 535 Alexandre Odulinski 531 Jean-Claude Ducharme 531 Martin Prud’homme 530 Gaetan Duperron 528 Sébastien Petit 523 Martin Lacroix 522 Pierre Montangon 522 Pier-Alexandre Marquette 520 Jérôme Gagnon 519 Pierre Vezina 516 Charles Halluin 513 Dan Simard 512 Erick Gagnon 512 Luc Rochefort 512 Sébastien Moquin 511 Eric Jean 509 Maxime Maltais 503 Mathilde Insanes 500 Jean Francois Fortin 495 Marcel Marie Laprise 494 Mario Larochelle 493 Manu Colette 491 Charly Vives 481 Christian Charette 480 Louis Potvin 480 Marc Lemay 480 Marc-Olivier Abel 478 Jean Philippe Wauthier 476 Francois Groleau 473 Antoine Richer 470 Eric Charpentier 469 Fabrice Casine 468 Lucas Bourrier 466 Ghyslain Lambert 463 Luc Ostiguy 462 Stephane Cournoyer 460 Christian Pouliot 455 Fabrice Dubost 448 Francois Gaudreau 445 Andy Lamarre 437 Jacques Blanc 437 Raphael Watbled 430 Alain Potvin 421 Francois Gravel 421 Jerome Albar 420 Christian du labo 400 Pierre Rellier 400 Pierre Davreux 395 Gaetan Blais 394 Eric Royo 386 Ludivine Loze 372 Arnold Jacques 370 Remi Lanet 365 Denis Brow 362 Marc Chenard 361 Alain_Dauphin 360 Janie Fortin 358 Francois Gagnon 293 Les coureurs ayant marqué le plus de points sur la Vuelta: Vinokourov 113pts. Valverde 86. Hushovd 47. Kashechkhin 42. Sastre 39. Danielson 28. Marchante 22. Zabel 21. Karpets 19. O’Grady 15.

Mise à jour du pool…

Une mise à jour du pool de cyclisme, comprenant les résultats de la Vuelta, est désormais disponible. D’autres surprises en vue…

Quelques réactions…

La Flamme Rouge vous écrit ce soir d’Aveiro, petite localité au sud de Porto au Portugal ou on se trouve par affaire. L’occasion pour nous de tester notre nouvel ordinateur portatif qui s’avère somme toute bien pratique! L’occasion également de faire un petit clin d’oeil aux grands cyclistes portugais qui ont marqué l’histoire du Tour, entre autres José Azevedo, 5e du Tour 2004, Acacio Da Silva, vainqueur de l’étape de Luxembourg en 1989 et surtout « Joaquim Agostinho »:http://agostinhojoaquim.ifrance.com/, 8 fois dans les 10 premiers du Tour dans les années 1970 et surtout 2 fois 3e, alors qu’il n’était même pas coureur pro selon ses dires (il gardait des bêtes)! Un sacré dur au mal, ce Agostinho.

1 – Merci à tous de vos récents commentaires, très civilisés. On attache beaucoup d’importance à la qualité des échanges et nous constatons avec une grande joie que c’est le cas, les arguments restants le plus souvent très corrects.

Simple rappel, non, La Flamme Rouge n’est pas un site objectif. C’est un carnet ouèbe dont le but est de commenter l’actualité à travers un prisme, le nôtre. Ceci étant, notre argumentation essaie de se baser sur des faits et des analyses jamais gratuites mais reposant sur une logique et un rationel. Par exemple, nous avons parlé récemment de la perf de Vinokourov sachant pertinemment que Sanchez, 2e du dernier chrono de la Vuelta, est probablement aussi chargé que le Kazahk. Mais Sanchez est loin d’avoir offert la prestation d’ensemble de Vino sur la dernière semaine de course… ne l’oublions pas.

Enfin, nous n’avons jamais préservé des critiques Marco Pantani, même si ce coureur nous a marqué plus que les autres. Car monter l’Alpe d’Huez en 37 minutes laisse songeur… Ceci étant, Pantani, dopé bien sûr, a peut-être été un peu trop harcelé avec l’histoire du Giro 1999, le menant tout droit au suicide. Ca aussi, il faut le dire.

2 – Le EICMA Show de Milan est lancé. C’est le plus important salon du cycle de la planète. CyclingNews nous fera découvrir l’essentiel de ce salon, notamment « ce vélo Bianchi très réussi dans ses lignes »:http://www.cyclingnews.com/photos/2006/tech/shows/?id=/photos/2006/tech/shows/eicma06/eicma061/EMil06-Bianchi1.

3 – « La guerre se poursuit entre l’UCI ProTour d’un côté, les grands Tours de l’autre »:http://www.sport365.fr/depeches/filinfo_133004_1349_Grands-tours-Un-calendrier-separe-.shtml. Valverde n’a d’ailleurs pas recu un nouveau maillot de leader du ProTour à la fin de la Vuelta, ce qui a choqué son équipe.

La meilleure de l’année

Lu dans une déclaration officielle de l’équipe Discovery Channel à la suite des déclarations de Frankie Andreu:

« Any suggestion that any form of doping has ever been encouraged or tolerated on this team is patently false. We have won our races with regard for sportsmanship and fair play. »

La meilleure de l’année, sans l’ombre d’un doute.

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