La Flamme Rouge sera bientôt de retour en ligne, le temps de reconfigurer notre machine et d’en monter une nouvelle. Notre disque dur ayant rendu l’âme sans préavis il y a une semaine, les pertes sont énormes, notamment du côté des adresses courriel de nos lecteurs et collaborateurs. On vous prie donc de nous excuser si on tardait à vous répondre ; c’est que nous en sommes à tout rebâtir. N’hésitez pas à nous faire parvenir un petit courriel pour « ré-activer » votre lien chez nous!
Mois : août 2006 Page 1 of 2
La Flamme Rouge éprouve encore des problèmes de hardware. De retour en ligne dès que possible.
1 – Affligeant. « C’est affligeant de lire les déclarations de Tyler Hamilton récemment »:http://www.tylerhamilton.com/. On l’entend en effet un peu plus ces jours-ci, ayant gagné la montée du Mt Washington et visant à obtenir une place sur la sélection américaine qui se présentera aux Mondiaux de Salzbourg.
Globalement, la défense d’Hamilton, qui consistait à attaquer la crédibilité et la fiabilité de la méthode de détection des transfusions, a échoué. Il affirme lui-même vouloir « _mettre cette histoire derrière lui_ ». Il faut entendre « _de toute façon, ma suspension est maintenant terminée alors je repars à neuf_ ». En fait, pourquoi pas ? Hamilton a purgé sa peine et ca lui a coûté cher : il a dû vendre 2 propriétés pour assurer les frais d’avocats. Sa réputation est à jamais ternie. S’il veut revenir dans le peloton après ca, pourquoi s’y opposer ? Espérons seulement que l’UCI l’aura à l’oeil…
Malheureusement pour lui, ce n’est probablement pas terminé puisque « les preuves contre lui seraient accablantes dans l’opération Puerto »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/aug06/aug22news2: télécopies (factures pour cures et produits dopants) signées de la main de sa femme, agendas de dopage trouvé, etc.
Hamilton: une suspension n’attend pas l’autre…
2 – Tout aussi affligeant: Hamilton soutient Landis, affirmant qu’il a « confiance en lui ». Pour Landis, c’est très certainement la même galère que Hamilton qui commence désormais.
Les têtes roulent, les têtes roulent… Allez, petit tour d’horizon, juste de mémoire, des champions cyclistes « piqués » pour dopage depuis l’affaire Festina, ou sur lesquels de forts soupçons pèsent: Virenque, Zulle, Pantani, Armstrong, Ullrich, Basso, Hamilton, Heras, Aitor Gonzales, Millar, Landis, Musseuw, Camenzind, Perez, Simoni, Garzelli, Mancebo, Frigo. Du beau monde, hein ?
3 – « L’UCI vient encore de rater une belle occasion de montrer qu’elle entend lutter fermement contre le dopage dans le cyclisme »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/aug06/aug22news2. Malgré les demandes de la majorité des équipes du ProTour à cet effet, l’UCI ne suspendra pas certaines équipes – Astana ou Phonak – très impliquées dans le récent scandale Puerto. Selon l’UCI, c’est aux équipes que revient le choix de suspendre ou non un coureur et à elles-seules de prendre les mesures qui s’imposent.
Aurait-on peur, à l’UCI, de se retrouver avec un ProTour de 15 équipes au lieu de 22 ?
Quel foutoir!
4 – Affaire Basso. Bjarne Riis, M. 60%, « a affirmé aujourd’hui que l’avenir de Basso chez CSC était très compromis »:http://www.velo-club.net/article?sid=33990 puisque pour que le coureur reste dans la formation danoise, « il faudrait qu’il soit totalement blanchi »:http://www.lequipe.com/Cyclisme/20060822_113550Dev.html. Riis n’a pas l’air d’y croire, il a certainement vu des documents émanant de l’affaire Puerto. Du coup, Basso est mal, très mal pour la suite. Des accusations seront probablement portées contre lui bientôt et une suspension de 2 ans devrait suivre.
Peut-on réellement croire que Riis n’était pas dans le coup? Non, bien sûr. Il est même probable que ce soit Riis qui ait entrepris de « soigner » Basso à son arrivée chez CSC (rappelons-nous qu’Hamilton a aussi très bien marché lors de son passage chez CSC, « tout comme Julich, le ressucité »:http://www.velo-club.net/article?sid=33986). Comment en effet expliquer sa métamorphose miraculeuse, notamment dans les cols ou il a adopté avec succès la méthode Armstrong ou l’oxygénation des muscles est capitale, et dans les clm ?
Peu importe, Basso s’est fait prendre, malheureusement, et Riis doit maintenant sauver l’image de son équipe. Car sans CSC, Riis n’est plus rien (et ca ne nous dérangerait pas…) et c’est le prix à payer pour être encore dans le ProTour l’an prochain. Les couteaux volent bas et le pauvre Basso doit maintenant lui aussi se sentir trahi.
Il sera intéressant de voir si les performances de la CSC seront moins impressionnantes dans les prochaines semaines, voire l’an prochain. Car il est probable qu’échaudé, Riis fasse maintenant davantage gaffe lorsqu’il « préparera » ses coureurs. D’ailleurs, on a déjà vu une CSC beaucoup moins incisive sur le dernier Tour. Quelle Vuelta pour cette équipe ?
On rend enfin hommage à Basso ce soir pour sa conduite « low profile » depuis le début de toute cette affaire. L’homme s’est retiré chez lui sans faire de déclarations loufoques, sans essayer de justifier l’injustifiable. Bravo. On est loin de l’attitude de certains autres coureurs qui prennent les amateurs et le public pour des cons. Espérons que Basso poursuivra cette ligne de conduite jusqu’au bout, un peu à la Millar. Coupable peut-être, mais il conserverait une part de notre respect. Il en conserverait davantage s’il parle, s’il explique l’engrenage dans lequel il a été pris et à quel point c’est monnaie courante dans le peloton.
5 – Johan Bruyneel a prononcé aujourd’hui ses premiers mots intelligents depuis 8 ans, « dénonçant le laxisme de l’UCI en matière de dopage »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/aug06/aug23news. C’est bien la première fois qu’on est d’accord avec M. Bruyneel. Comique que ses déclarations surviennent au moment même ou son équipe ne gagne plus.
6 – « Vuelta »:http://www.lavuelta.com/: ca commence samedi à Malaga, dans le sud de l’Espagne. À côté de toutes les affaires, la Vuelta revêt de peu d’intérêt cette année. Pourtant, « beaucoup d’enjeux y seront présents »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2571: pour certains coureurs (Vinokourov, Mayo), il faut sauver une saison catastrophique. Pour d’autres, en fin de contrat, il faut absolument gagner afin de rester coureur l’an prochain. Pour d’autres encore, surtout les spécialistes de courses d’un jour, il s’agit d’un rodage en vue des Mondiaux ou d’une chance d’aller chercher sa sélection. Enfin pour quelques uns, comme Valverde, Pereiro, Menchov ou Sastre « voire Danielson »:http://www.velonews.com/race/int/articles/10749.0.html, l’occasion d’enfin gagner un premier grand tour à la « régulière ».
Car ca sera bien, à notre connaissance, la première fois qu’un grand Tour partira avec deux vainqueurs de grands tours « sur le papier » : Menchov (Heras dopé l’an dernier sur la Vuelta) et Pereiro (Landis dopé cette année sur le Tour)…
*6h00*: ca y est, voilà notre fille debout. C’est tous les matins comme ca. 6h ou 6h15, quant on a de la veine. Je connais tous les épisodes de Caillou par coeur. *8h00*: ca y est, on est tous debout. *8h01*: il fait beau ! Grand ciel bleu sur Gatineau. Après le déluge d’hier, c’est parfait. Surtout qu’on a un beau programme aujourd’hui… Programme vélo. *8h15*: bol de gruau. Café. *8h45*: inspection du DeRosa, fraichement remonté. C’est fou ce qu’on peut faire avec une clef allen et un bon marteau… Le DeRosa va servir aujourd’hui… *9h00*: prêt à partir, les jambes sont huillées, les bidons pleins, le moral au beau fixe. *9h10*: bisous tout le monde. À tout à l’heure. Deux coureurs nous attendent à 7 kms de la maison. Parfait pour un petit réchauffement. *9h12*: premières bosses, dans le parc. On prend ca mollo. Les jambes tournent bien. L’air est frais. La matinée est parfaite. Quel bonheur! Peut-être pour la première fois de ce congé parental, je me sens réellement en vacances, presque coureur pro. Quand nous est-il offert, en effet, de partir à l’entrainement le lundi matin à 9h alors que tout le monde "normal" part bosser en ville? *9h25*: ca y est, la voiture d’équipe Calyon-Litespeed est en vue. Erik Lyman est un de nos partenaires d’entrainement aujourd’hui. Sa récente 3e place dans Montréal-Québec était une confirmation, il avait terminé 2 fois dans les 10 premiers d’étapes sur le Tour de Toona aux États-Unis, tout juste derrière certaines grosses pointures. Ca va peut-être faire mal aujourd’hui… Bah, on verra bien ce qu’il a dans le ventre plus tard! Et puis, depuis jeudi dernier, on a fait le métier. Des intervalles en côtes jeudi dernier, 2h de décontraction vendredi, 110 bornes samedi, 40 hier sous la flotte, on accumule les kms question de se refaire un semblant de condition physique. Et puis, on a coupé pas mal l’alcool! *9h26*: Dan Simard est présent. C’est le 3e homme du jour. Un mec super-sympa. Son métier lui permet de vivre comme un coureur pro, ou presque. Ancien coureur en vélo de montagne, il a déjà plus de 10 000 bornes au compteur, sur son fidèle Colnago. On l’aime bien, Dan: vélo toujours nickel, vêtements de pro, l’homme est sérieux sur le vélo sans se prendre la tête. Toutes les semaines, c’est environ 600 bornes à l’entrainement, généralement le matin. Ne fais aucune course par contre, même s’il aurait largement les moyens de très bien faire chez les Maîtres A. *9h30*: c’est un départ. Au menu, 100 bornes tempo selon les mots d’Erik. *9h40*: Erik est déjà devant, la vitesse est de 36 km/h avec un léger vent de face. On prend nos relais. Dan est derrière. *10h*: on roule maintenant à la vitesse de croisière, vers Wakefield. Le parcours aujourd’hui n’a presque pas de plat: c’est de la bosse presque tout le temps. Dans chacune d’elle, tout le monde en danseuse, le rythme est soutenu. Erik et nous s’échangeons les relais. La vitesse oscille entre 35 et 40. *10h05*: premier relais de Dan. Un bon relais. *10h20*: Wakefield. D’habitude, le rythme est lent durant sa traversée. Pas avec Erik, qui maintient l’allure. *10h35*: la vitesse ne descend que rarement sous les 38km/h. On prend nos relais sachant que dans un km, le mur d’Alcove se dressera devant nous. 600m à 11%. Aie, ca va faire mal si on arrive cuit au pied. *10h37*: Dan passe! Super! On va pouvoir récupérer un peu avant d’attaquer la bosse. Grosse erreur de Dan qui risque fort de le payer dans la bosse… *10h40*: on passe le sommet de la bosse avec Erik. Puls 179. On s’est pas tiré la bourre, mais on a bien monté. Aie. Dan s’est fait décroché. C’était prévisible, il a abordé la bosse après un bon relais. *10h42*: regroupement général, et c’est reparti mon kiki. Erik s’installe en tête plus régulièrement. Dan et nous passons moins. Le rythme ne baisse pas pour autant. *11h*: usant, le parcours d’Alcove. Sur 20 bornes, pas un mètre de plat. Il faut savoir jouer du dérailleur, et jouer du dérailleur nous le faisons tous très bien. La pression est constante, le rythme élevé mais régulier. *11h15*: grande descente. On passe devant. 55 km/h. Virage à gauche, puis grande ligne droite d’un km avant une autre bosse. On garde la tête du groupe, nous efforcant de rester en haut de 45 km/h. On sais très bien qu’on va nous donner la monnaie de notre pièce sitôt le pied de la bosse. Et c’est chose faite 1min plus tard, Erik et Dan nous déposent dans cette petite bosse. *11h17*: regroupement général, et c’est reparti. Pas le temps de souffler. *11h22*: premiers signes de faiblesse. Dans une longue bosse, ou d’habitude on fait souffrir les autres, c’est Erik, qui assure désormais 80% du travail en tête, qui nous fait souffrir. Dan a l’air mieux que nous. On passe avec eux, mais très limite en haut. *11h30*: on passe! Pour être honnête, c’est un léger faux-plat descendant suivi d’un plat d’environ 800m avant d’arriver à un stop. N’empêche, on tire à plus de 45 km/h. *11h35*: Wakefield. Petit arrêt à la source, pour remplir les bidons. 33 de moyenne depuis le départ. Dan nous annonce que la moyenne devrait rester identique ou s’améliorer sur le retour, le vent étant plutôt favorable désormais. *11h37*: nous discutons avec Dan à l’arrière. Erik a remis en route. Putain, il a déjà 50m d’avance! On bouche le trou. Aie. *11h55*: longue bosse pour sortir de Tulip Valley. On perd 20m dans le haut sur nos deux compagnons, en espérant qu’ils ne l’ont pas réalisé. On commence vraiment à caler. Red Tonic derrière la cravate, pour le final. *12h15*: Erik assure désormais 95% du travail devant. La vitesse ne descend que rarement sous les 38-40. On voulait voir ce qu’il avait dans le ventre ? Ben nous voilà servi! Si ca va lorsque c’est plat, chaque bosse, nous qui les aimons tant, nous rentre désormais dedans. Vivement Gatineau! *12h20*: long faux-plat avant Old Chelsea. D’habitude, c’est ici qu’on commence le cool-down. Pas pour Dan apparemment, qui attaque! Nom de Dieu! Si Erik saute dans sa roue et le dépose 100m plus loin, on est largué illico. On "passe par la fenêtre". *12h22*: regroupement général. *12h25*: nouvelle attaque de Dan, sur portion plate cette fois. Un sprint, ni plus ni moins. Cette fois, on serre les dents et saute dans la roue d’Erik. Il nous ramène rapidement sur Dan puis remet du braquet. On coince et reste avec Dan. Erik nous prend 100m en quelques secondes. *12h26*: regroupement général. On a une petite idée derrière la tête. Et puis non, on se ravise, on est assez rincé. On va leur garder notre giclette pour une prochaine fois, question que ca fasse vraiment mal… *12h30*: enfin, le cool-down. *Épilogue*: 100 bornes, à 33 de moyenne. Compte-tenu de notre récente reprise, c’est tout bon. On termine pas trop rincé, même si les guibolles n’ont plus trop de force. Impressionnant tout de même de rouler avec un "première caté" qui semble toujours facile, même à 42 dans le vent. Quant à Dan, le gus est tout simplement impressionnant. Il devrait vraiment faire des courses celui-là… quoi qu’à bien y penser, vaut peut-être mieux pour nous qu’il n’en fasse pas!
1 – Georges Hincapie a pris les commandes du ENECO Tour aujourd’hui en remportant le clm individuel. Même s’il ne gagne pas beaucoup, c’est décidemment au nord de l’Europe qu’il le fait le plus souvent. Plus intéressant, « la 2e place à 36 centièmes (!) de Vicenzo Nibali »:http://www.velo-club.net/article?sid=33959, un jeune prodige italien qui apprend vite au plus haut niveau. Attention à lui dans les prochaines années.
2 – « L’agenda du dopage de Tyler Hamilton durant l’année 2003 est mis à jour »:http://www.geocities.com/veloepododo/art/6/8aout/Cyclingnews21.html. Si tous les détails ne sont pas encore connus, ca risque de faire perdre encore plusieurs illusions au public car ca s’annonce impressionnant. Les seuls qui ne seront pas surpris sont ceux qui ont déjà pris connaissance de l’agenda de dopage de Richard Virenque tel que publié dans _Massacre à la chaîne_ de Willy Voet ou qui connaissent la pharmacie de Rumsas par coeur. Pour Hamilton, on parle de 114 jours de « cure » ou d’usage de produits dopants sur… 200 jours que comptait sa saison.
Quoi qu’il en soit, Hamilton continue de nier et affirme haut et fort qu’il saura faire la preuve de son innocence. Floyd Landis, un ancien équipier, profite certainement des conseils de Tyler puisque sa défense est la même, malgré les preuves accablantes qui s’accumulent.
« Tyler Hamilton a par ailleurs remporté samedi l’ascension chronométrée du Mt Washington »:http://www.mtwashingtoncenturyride.org/hillclimb/results_06/index.cfm. S’il n’a pas fracassé le record établi par Tom Danielson, la performance montre qu’il a conservé une certaine forme physique. Il affirme vouloir représenter les États-Unis aux Mondiaux de Salzbourg fin septembre. Ca sera intéressant de voir la décision de la Fédé américaine…
3 – Y’a Santiago Perez qui veut aussi revenir au cyclisme. Vous souvenez-vous de lui ? Il avait impressionné dans la Vuelta 2004, faisant la course en tête contre Heras. Il avait été piqué comme Hamilton, son équipier chez Phonak, pour des transfusions.
4 – Mt Washington encore, « Pépé Marinoni a remporté la course dans son groupe d’âge »:http://www.geocities.com/veloptimumcourse/6/8aout/MtWashington.html, les 65-69 ans. Chapeau bien bas.
5 – Discovery Channel se lance dans des recrutements tout azimut après un Tour de France catastrophique cette année. Il était d’abord question de Floyd Landis. On suppose que le cas est dorénavant réglé. L’équipe américaine convoite maintenant Zabriskie entre autre. À suivre… mais aurait-on perdu confiance en Popovytch et Danielson ?
6 – « Certains font enfin quelques connexions dans le monde du dopage »:http://www.velo-club.net/article?sid=33947… Il est temps! Pourquoi pensez-vous que Lance Armstrong, alors récent proprio d’une superbe villa à Nice, a tout vendu juste après l’affaire Festina et l’instauration du suivi longitudinal pour établir ses pénates à Gérone, en Espagne, ou aucun scandale de dopage n’avait éclaté ? Pourquoi les principaux favoris du Tour disparaissent toujours après le Dauphiné ou le Tour de Suisse ? Pourquoi la Route du Sud, il y a quelques années encore un quasi-passage obligé dans la préparation pour le Tour, n’existe-t-elle plus aujourd’hui ? Pourquoi les grands cas de dopage en ce moment ont très souvent un point en commun, celui de toucher des coureurs ayant déjà appartenu à l’US Postal ou Phonak dans leur carrière ?
Il serait temps que certains se réveillent…
7 – Vuelta : ca vous intéresse, vous ? Ca sera probablement une bataille ibéri-espagnole entre Valverde, Sastre et Pereiro. Les salons du cycle, qui débuteront à la fin du mois, nous captiveront beaucoup plus…
L’ironie est à son comble sur les sites et autres carnets ouèbes engagés ces temps-ci. Il est vrai que le cyclisme pro alimente bien, depuis plusieurs mois, ce cynisme. On aurait même envie de vous dire que le ENECO tour, parti hier, et bien on s’en fout. Mais les perles reviennent ce soir encore à « Cyclismag »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2556#ancre2, déchaîné en ce moment. Extrait tiré directement de leur site:
*TVM veut revenir dans le cyclisme*
L’assistance médicale a peut-être encore de beaux jours devant elle. Alors que l’Association des groupes sportifs demande le retrait immédiat des licences Pro Tour d’Astana et Phonak, la firme hollandaise de transport TVM semblerait refaire surface. Selon le site Cycling4all, elle souhaiterait remonter une équipe à partir de 2010. Une question reste en suspend. Geert Jan Theunisse, sa coupe « eighties » et son taux de testostérone naturellement élevé seront-ils de la partie ? Ou bien les coureurs TVM qui participèrent au funeste Tour de France 1998 ?
Ou encore mieux, et on l’a bien ri celle-là:
*Usurpation*
Liberation.fr : « _Trafic de visas français au consulat de Moscou_ ». Il paraît qu’Evgeny Berzin a toujours été limousin, comme Poulidor. Son vrai nom, c’était Eugène Bersines, dit « Gégène ». Il tiendrait actuellement à Sarran une petite pharmacie de quartier.
Et puis pour finir ce soir, « on vous remet le lien sur la pharmacie de Rumsas »:http://www.cyclingnews.com/news/?id=2002/sep02/sep13news, telle que découverte sur sa femme. Raison officielle avancée par Raimondas: c’était pour sa belle-mère âgée, très malade. On aime bien ce lien, ca aide à garder les pieds sur terre on trouve. Quoi qu’il en soit, il s’agit assurément du minimum à apporter sur vos courses cyclistes. Coureurs, vous seriez inconscients de vous en passer avant une course, c’est maintenant un minimum dans la « préparation » d’un coureur cycliste le moindrement sérieux dans sa pratique.
*15h aujourd’hui*: les enfants dorment, le ciel s’est dégagé, 26 degrés au thermomètre et on en a plein le cul des rénovations depuis 3 jours. Chérie, je m’offre une heure de vélo ? Elle a dit ouiiiii…
*15h02*: failli nous tuer en descendant les escaliers en trombe pour aller enfiler le cuissard, trop heureux de pouvoir s’accorder une petite sortie d’entrainement. Après tout, ca fait 2 semaines complètes qu’on n’est pas monté sur un vélo. Lamentable, on sait.
*15h04*: petit pincement au coeur en voyant le DeRosa démonté dans un coin. Quelle pitié. On devra se contenter de rouler sur notre « vieux » (1997) cadre Battaglin de Felice Puttini. Easton elite quand même, mais quand même, le DeRosa, c’est mieux.
*15h06*: merde, on avait oublié de vider les bidons de notre boisson énergétique pour la course il y a un mois. Poubelle.
*15h10*: bye bye tout le monde, on est partiiii… Direction, le parc de la Gatineau.
*15h11*: 50-15 dans la bosse (300m à 6%) juste à côté de chez nous, mains en bas du guidon debout sur les pédales, comme Pantani (il y a quelques années, on avait même le bandana officiel sur la tête…). 164 puls/min en haut, le coeur qui arrache. On se calme, on vient juste de partir (mais on aime bien monter cette petite bosse parfois en suivant les bagnoles qui redémarrent au feu juste pour voir le visage des automobilistes médusés de nous voir à leur portière monter, l’espace d’une quinzaine de secondes, aussi vite qu’eux). Premiers doutes: on n’aurait pas la frite ?
*15h14*: stationnement Gamelin, entrée du parc de la Gatineau. Ce qui est bien avec le vélo dans le parc, c’est qu’on est vite fixé sur sa condition. Comme disait un ancien pro « _tu vois le Tour de Suisse ? Pour moi, ca monte plus que ca descend_ ». Le parc, ben c’est pareil.
*15h16*: première bosse du parc. 36-15 au départ. Allez, le 16. Merde, on coince. Le 17. Le 18. 172 puls/min, l’agonie s’installe. Et merdeuuuu…. ca y est, on est planté. Petit coup d’oeil derrière, ouf, y’a personne pour nous voir à cette allure d’asmathique. Erik Lyman nous atomiserait en ce moment ici. On sait, ca fait que 6 minutes qu’on roule, le réchauffement n’est pas fini et on est parti un peu vite.
*15h18*: les puls n’ont même pas eu le temps de redescendre! Qu’est ce que c’est que ce bordel ? Deuxième bosse du parc. Déjà ? Bon, on se calme, on n’a pas roulé beaucoup depuis un mois, c’est donc normal d’être un peu juste. 36-19. On termine le réchauffement tranquillou.
*15h22*: faux-plat descendant vers la montée Pink. Ca va mieux. 50-14. 43 km/h. Pas si mauvais que ca, non ? On récupère un peu. Cheveux au vent, fait beau, fait pas trop chaud, c’est le bonheur à 150 puls/min.
*15h25*: montée du lac Pink. 800m à 7%. En forme, avec les « A » de la région les mardis soirs lors de la coursette, on passe 36-16/17, mains en bas du guidon, à 25 km/h jusqu’en haut. Premiers mètres sur 36-16. Après tout, le réchauffement devrait être terminé. Putain, on n’a pas de jambes! 36-17. Et non, pas suffisant. 36-18. Puls 176 (maxi 182). Ca y est, on est planté complet. 19 km/h, puis 17. La souffrance s’installe pour de bon. Putain, c’est dur le vélo quand on est si peu en condition.
*15h28*: ca y est, on est en haut. Souvenait pas qu’elle était aussi longue, la Pink. On a terminé sur 36-19. Pas glorieux, mais personne ne nous a vu. Récupération 2 minutes, mollo mollo mollo.
*15h30*: récupération 4 minutes, mollo mollo mollo. Ca récupère pas fort!
*15h35*: bosse « Pingouin ». Tiens, c’est ici même qu’on s’est viandé il y a un mois. On était quand même moins planté ce jour là qu’aujourd’hui: le souffle court, poumons en feu et les cuisses qui brulent à une allure de facteur. Le découragement quant au travail devant nous pour se « refaire » s’installe. Le doute aussi. Aurons-nous la motivation pour revenir?
*15h45*: Old Chelsea, un charmant petit village. On sort du parc, c’est plat maintenant. 50-15, mains en bas du guidon, on file entre 40 et 45 km/h. Puls autour de 160. On devrait être nettement plus bas à cette allure mais c’est ainsi.
*15h48*: boum! le pneu arrière, un Vittoria Open Corsa CX 20mm installé il y a à peine deux mois, vient de sauter. Et merdeuuu… 1ere crevaison officielle de l’année. On s’arrête, retourne sur les lieux du crime et trouve le coupable: un tesson de bouteille de vin probablement cassée par un jeune qui a fêté un soir dans le parc juste en face. Le pneu est foutu. Merde merde merde, on n’a pas pris le nécessaire pour réparer, la sortie s’annonçant courte. Pour être courte, elle aura été courte: 38 minutes!
*15h50*: après avoir roulé 2 minutes « sur la jante », on vise un téléphone. « Chérie, tu me rendrais pas un service ? » (on sait, c’est pathétique).
*16h15*: la chérie arrive en voiture, on embarque le vélo et bonsoir, non sans avoir dit merci à chérie pour le dépannage. Aurélie, 3 ans, derrière: « _papa, moi, j’ai pas brisé mon pneu de mon tricycle…_ ». Ce soir, on écrit ces lignes le Battaglin devant nous, mais le pneu arrière n’est toujours pas changé.
*Épilogue*: réfléchissant en attendant qu’on vienne nous chercher, on se disait que c’est dans des journées comme celle-là qu’on réalise à quel point on aime le vélo malgré tout. Parce que faire du vélo, c’est pas facile. C’est même terriblement difficile. On ne réalise que dans ces moments de méforme à quel point ce sport est exigeant à tous les niveaux. À quel point on ne se rend plus compte, lorsqu’on chatouille les pédales après des mois d’entrainement, lorsqu’on a la soquette légère, de notre niveau par rapport au commun des mortels. À quel point le sport cycliste rend humble devant la nature, les éléments et les autres cyclistes. Oui, le sport cycliste est bien un sport fait pour les courageux, ceux qui n’ont pas peur de se faire « mal à la gueule » pour progresser, pour réaliser certains défis qui peuvent être de simplement faire un 100 bornes, de terminer une cyclosportive dans les Alpes ou Montréal-Québec, ou encore pour gagner le général des Mardis cyclistes (chapeau bien bas et félicitations à Sébastien Moquin pour sa victoire acquise hier dans l’épreuve. Respect M. Moquin). Se faire mal à la gueule, c’est notre programme pour les 10 prochains mois si jamais on voulait réaliser le rêve de se refaire une Marmotte l’an prochain, en visant les 7h30 (sur quel vélo?). Aurons-nous le courage, trouverons-nous durant les prochaines semaines la motivation pour repartir au charbon ? On peut puiser cette énergie en songeant que c’est pour tout le monde pareil, qu’on ne sera jamais seul à se faire mal à la gueule car c’est bien là le point commun de tous les coureurs cyclistes, amateurs comme professionnels. Se faire mal à la gueule, c’est la communion du sport cycliste, le trait qui nous lie tous, du médiocre au champion. Tous les champions ? Justement non, et c’est un drame tellement grand! Qui a en effet vu Lance Armstrong vraiment souffrir, se faire vraiment mal à la gueule, le visage défait comme pouvaient l’être ceux de Merckx à Pra-Loup ou d’Hinault sur un Liège-Bastogne-Liège d’anthologie ? Qui a vu Riis souffrir l’année de son sacre sur le Tour ? Le dernier ayant vraiment montré des signes, un facies, un rictus comme le nôtre aujourd’hui fut peut-être Indurain dans la montée des Arcs en 1996. Ce jour-là, Miguelon, comme le surnommait ses proches, a fait plus pour nous montrer de quoi il était fait que lors de ses 5 Tours victorieux. Quoi qu’il en soit, les champions d’aujourd’hui, en montant les cols à 30 de moyenne sans apparence d’une quelconque souffrance, nous coupent de l’essence même de ce sport – la communion de l’effort – et c’est tellement regrettable! Et c’est probablement pour ca que le Tour 2006 nous a apparu dans un premier temps si passionnant: Landis à la ramasse dans la montée de la Toussuire, n’avançant plus, le visage lourd, défait. C’était nous aujourd’hui dans la montée du lac Pink.
Et puis, et puis, vous savez quoi. Demain, nous, on sera encore à la ramasse…
Putain de dopage.
On apprend aujourd’hui que « l’équipe Phonak arrêtera ses activités à la fin de la saison »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/aug06/aug15news2. Au delà des coureurs, dont certains comme Axel Merckx n’auront aucun mal à se trouver un nouvel employeur pour 2007, c’est tout le personnel d’encadrement qui se retrouvera donc au chômage d’ici peu.
Cette décision intervient évidemment à la suite du contrôle positif de Floyd Landis sur le Tour de France. IShares, qui devait reprendre l’équipe, s’est désengagée et le patron de Phonak, Andy Rihs, n’a pu trouver de repreneur. Avec le retrait de Liberty Seguros fin juin, c’est donc deux gros sponsors d’équipes du ProTour qui viennent de se retirer du cyclisme, écoeurés par les affaires de dopage. Cette liste pourrait s’allonger dans les prochains mois.
L’ironie de l’affaire, « c’est que les places pour une license ProTour, si chère à l’UCI, sont désormais légion »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2549: pas moins de 4 licenses sont actuellement disponibles! Alors qu’on se battait à grand coup de procédures judiciaires il y a quelques mois pour faire partie du grand cirque de l’UCI, voilà que cette dernière envisage de commencer la saison prochaine avec seulement 18 équipes. Renégocieront-ils les droits télé à la baisse également ?
Bref, c’est plus que jamais le foutoir le plus complet dans le monde du cyclisme professionnel. Il est affligeant de constater l’actualité cycliste depuis 2 mois: le plus grand nombre d’articles portent sur les affaires de dopage et les procédures judiciaires, la dernière en date étant la poursuite engagée par Ullrich contre le Prof. Dr. Werner Franke qui ne mâche pas ses mots à son sujet il est vrai. Qui se soucie en effet « du récent vainqueur de la Classica San Sebastian, l’inconnu Xavier Florencio de chez Bouygues Telecom »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/aug06/sansebastian06/?id=results? Qui pour s’intéresser à la prochaine Vuelta qui s’élancera le 26 août prochain, sachant que les 4 derniers vainqueurs de grands tours ont des affaires de dopage aux fesses (Armstrong, Heras, Basso, Ullrich, Landis) ? Ullrich va par ailleurs pouvoir suivre les conseils d’Armstrong sur les avocats puisque les poursuites à son égard semblent s’accumuler: voilà que son ancien employeur Coast lui réclame son salaire versé en 2003 car il n’aurait pas respecté la clause lui interdisant de se doper. Aie aie aie!
Quoi qu’il en soit, le retrait de Phonak nous donne aujourd’hui l’occasion de se prononcer (nous ne l’avions pas encore fait) sur l’affaire Landis. C’est évidemment un immense choc pour le cyclisme, mais ce dernier en avait probablement besoin pour enfin ouvrir les yeux à ceux qui sont pourtant les plus près de ce sport, les dirigeants du cyclisme avec en tête l’UCI. « L’UCI qui a d’ailleurs annoncé un vaste audit sur l’avenir même du cyclisme »:http://www.uci.ch/modello.asp?1stlevelid=B&level1=0&level2=0&idnews=4316, avec une profonde réforme à prévoir pour 2008. Des experts indépendants seront nommés dans ce dossier qui sera évidemment à suivre. Disons que c’est une bonne première démarche qui prouve qu’on semble enfin se réveiller un peu du côté d’Aigle en Suisse. Mais attendons de voir les résultats concrets de cet audit, l’UCI ayant accouché de tant de résolutions médiocres dans le passé en matière de lutte contre le dopage. Et qui continue d’accumuler les conneries: « elle a récemment refusé de transmettre des échantillons sanguins d’Ullrich notamment à la Fédération espagnole de cyclisme qui voulait faire des tests d’ADN pour convaincre ou affranchir les coureurs »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/aug06/aug10news2. Il nous semble que c’était dans l’intérêt même du sport et de sa crédibilité mais non, l’UCI s’entête une fois de plus à préserver un simulacre d’image du vélo professionnel.
De l’affaire Landis, quelques questions et réflexions:
1 – comment expliquer la grosse défaillance du coureur sur les pentes de La Toussuire, défaillance qui lui a coûté 10 minutes, excusez un peu ? Landis a pourtant juré que ce n’était pas une fringale. Quoi alors ? Et surtout, comment expliquer sa performance incroyable du lendemain, aux antipodes de ce qu’il avait offert comme spectacle la veille ? Une hypothèse, qui vient tout de suite à l’esprit: aurait-il pu commettre des erreurs en se « soignant », sachant qu’on peut aisément « bloquer » un coureur en jouant avec les produits ?
2 – Pour Phonak, ce nouveau contrôle est affligeant: rappelons que Tyler Hamilton et Perez faisaient tous deux partie de cette équipe lors de leur contrôle positif en septembre 2004. Rappelons également que Camenzind, lui aussi dans cette équipe, a été piqué à l’EPO l’an dernier, ce qui a mis un terme à sa carrière. Rappelons enfin les performances surprenantes du Guttierez au dernier Giro qui s’est soldé pour lui par une 2e place. Son nom était sur la liste du Docteur Fuentes apprenions-nous quelques semaines plus tard…
3 – Landis a été piqué à la testostérone, une substance qui entre dans les cures visant à préparer l’organisme en vue d’un traitement à l’EPO et à en maximiser ses effets. Il est possible qu’Armstrong ait lui aussi présenté des taux de testostérone très élevés sur ses Tours de France victorieux sauf que lui, il avait une ordonnance médicale les autorisant…
4 – l’UCI est toujours en guerre contre l’AMA et surtout son président, Dick Pound. « Il est vrai que ce dernier est assez peu diplomate »:http://www.cyclingnews.com/news.php?id=news/2006/aug06/aug14news3. Mais il est un des rares à ne pas pratiquer la langue de bois et à dire les vrais choses quant au dopage dans le cyclisme. On est d’avis, à La Flamme Rouge, que l’UCI est en conflit d’intérêt lorsque vient le temps d’établir des politiques de lutte contre le dopage dans le cyclisme puisque l’organisme doit, de par son mandat, veiller à en préserver l’image et à le développer. On ne saura se sortir du marasme que lorsque l’UCI acceptera de confier la lutte contre le dopage à un organisme indépendant qui ne rendra de comptes à personne. L’AMA est actuellement la mieux placée pour assurer ce rôle. Ainsi, chacun son truc: l’UCI régit, développe, organise le cyclisme et les courses, l’AMA veille à la santé des coureurs.
5 – Enfin, le meilleur feuilleton de l’été est évidemment de suivre les raisons qu’avance Landis pour justifier son contrôle positif. On en est à 8 raisons nous pensons… Pathétique, et celà témoigne à quel point les coureurs cyclistes prennent le public pour des cons. Pas à La Flamme Rouge en tout cas!
« La classique Montréal-Québec a été remportée hier par Ryan Roth »:http://www.canadiancyclist.com/default2.html, un costaud de l’équipe ontarienne « Jet Fuel »:http://www.cyclingteam.info/, habituée aux places d’honneur sur les courses canadiennes. Son temps, 5h11min, est beaucoup plus lent que celui établi l’an dernier par Rollin et qui constitue à ce jour le record de l’épreuve. Une première preuve que l’édition d’hier a probablement été difficile.
On retrouve en 2e place un autre anglophone, Hugh Moran, de chez AEG Toshiba. Le premier québécois termine 3e puisque Erik Lyman, de chez Calyon-Litespeed, a eu le meilleur de Pierre Olivier Boily dans un petit sprint. Pour Lyman, un ami de La Flamme Rouge, il s’agit d’un premier grand résultat cette saison qui vient couronner des mois de travail dans des conditions parfois difficiles, le doute s’installant forcément lorsque les résultats ne suivent pas. Espérons qu’il pourra confirmer rapidement.
Le premier membre de l’équipe Louis Garneau-Optik est 9e, David Veilleux.
Sans avoir vu la course, on peut se douter qu’elle fut très certainement difficile cette année, les coureurs arrivant un à un à l’arrivée. Pas de gros peloton classé dans le même temps. Il est probable que le vent a créé beaucoup de bordures, durcissant considérablement la course. On note également beaucoup d’abandons (plus de 70!), une autre preuve que ce ne fut pas facile hier.
La participation a aussi été légèrement en baisse. Alors qu’on accueillait plus de 200 coureurs en 2005, 164 étaient au départ hier. Pourtant, la météo annoncée était excellente, avec du soleil et pas trop de chaleur.
N’hésitez pas, si vous avez participé hier à cette course mythique au Québec, à nous faire part de votre expérience.
Inspirés, nos confrères de « Cyclismag »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2540#ancre2 ? Jugez-en par vous-même:
*Virenque se soigne*
Richard Virenque, accidenté vendredi sur une cyclosportive près de Méribel (Savoie), souffre de fractures au nez et au front. Résultat ? « Il est conscient mais a été placé sous morphine ». C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Celle là, elle nous a fait beaucoup rire!
Les quelques commentaires reçus depuis hier suggèrent que quelques uns de nos lecteurs participeront demain à la Classique Louis Garneau. N’hésitez pas à nous raconter demain comment votre course se sera déroulée. En attendant, voici notre vision du déroulement de la course et de la stratégie à adopter dépendemment de votre objectif et de votre condition. *Déroulement de la course*: Sitôt le pont de Repentigny franchi, le peloton prend rapidement de la vitesse pour trouver, un ou deux kms plus loin, son rythme de course. Le rythme de course jusque Trois-Rivières ne descend que rarement en dessous des 45 km/h, oscillant plus souvent qu’autrement autour de 50-55 km/h, avec des pointes plus rapides encore. À ce moment de la course, il est fondamental d’être bien situé dans le peloton (premiers tiers) car ce dernier est nerveux. Tim Johnson, l’an dernier il nous semble, a fait les frais de ce départ rapide et d’un peloton encore nerveux. La bagarre est généralement lançée rapidement, les tentatives d’échappées étant nombreuses. Notre expérience (4 participations, aucun abandon) nous laisse croire que très souvent, une bonne échappée partira dans la première heure et ne sera pas revue. Ceux qui l’auront loupé ne resteront pas dans le peloton et tenteront de remonter dans l’échappée depuis l’arrière. Ce sont les groupes à saisir pour revenir devant si vous avez les jambes pour rouler à 55km/h. À l’approche de Trois-Rivières, il y a quelques travers de plusieurs kms, exposés au vent de côté. Ca bordure à chaque année. Dans les 30 kms en approche de cette ville, il convient d’être bien placé pour éviter de se faire surprendre à l’arrière, avec des coureurs plus faibles qui laisseront des trous en explosant, trous qu’il devient très difficile à boucher à l’allure ou ca roule. Et les efforts faits ici pour boucher des trous se paient cash 100 bornes plus loin, si ce n’est pas avant… La prudence est de mise dans la traversée de Trois-Rivières, toujours dangereuse, avec notamment quelques voies ferrées à franchir. Chutes fréquentes. Côté ravito, c’est selon nous le bon moment. Certainement pas avant Trois-Rivières en tout cas, sauf si vous êtes un costaud. Nombre de nos équipiers sont partis dans la caravane chercher un bidon pour ne jamais revenir car l’allure avait été relancée devant. Trois-Rivières et à sa sortie sont le premier moment selon nous ou il devient prudent de ravitailler pour soi et son équipe. Il faut choisir les périodes de calme ou la vitesse redescend un peu et ne pas hésiter à canceller un ravito si l’allure augmente subitement. Les oreillettes sont alors très utiles. On commence à être dans le dur vers Cap-Santé, les premières "bosses" commençant et le rythme ainsi que la longueur de la course "rentrant" dans les jambes. Devant, il est probable que l’échappée ne sera plus revue à ce stade-ci de la course, sauf si elle possède moins de 1min d’avance sur le peloton qui voudra alors encore chasser. Il ne faut pas hésiter à passer le petit plateau dans certaines bosses pour bien tourner les jambes, même si le passage grand plateau – petit plateau fait mal au début. Les crampes peuvent survenir vite à ce stade-ci si vous tirez très gros dans la bosse! Jamais de ravito dans les montées évidemment. La bosse de Dannacona est éprouvante car longue et suivie d’un long faux-plat ascendant. C’est le moment de s’accrocher, surtout si ca roule vite comme en 2004 ou le peloton voulait encore revenir sur un Perras échappé pas très loin devant. Les lâchés seront nombreux, le km 200 est dépassé depuis longtemps et peu de coureurs osent s’entrainer sur de telles distances. La déshydratation fait des ravages à ce stade-ci de l’épreuve et vous serez à même de constater si votre alimentation était adéquate. Une fois la difficulté franchie, il faut penser à se "refaire" une dernière fois en vue du final, surtout la bosse de 20% située à 3 ou 4 kms de l’arrivée. Et là, c’est tout à gauche et on monte comme on peut. On termine aussi comme on peut. *Votre stratégie si vous êtes un costaud*: Glissez vous dans les échappées dès le début de la course, en prenant bien soin de partir dans celles contenant une "pointure" de la course. Prenez ensuite vos relais (si vous en êtes capables!) en veillant à ne pas en faire plus que les autres. Buvez abondemment. Chose certaine, il ne faut pas rester trop longtemps dans le peloton. Notre expérience nous suggère que "la bonne" partira dans la première heure, sinon la 2e tout au plus. La bonne stratégie dépendra ensuite de vos aptitudes en cyclisme et celles de vos compagnons d’échappée compte tenu du juge de paix de la course, la bosse à 20% tout près de l’arrivée. Bon grimpeur, vous ferez la différence à cet endroit. Bon rouleur, vous partirez dans le faux plat suivant la bosse de Dannacona et tenterez de gagner le plus de temps possible avant le pied de la dernière bosse. Bon sprinter, vous vous accrocherez dans la bosse et tenterez de gagner au sprint sachant que ce sprint est en léger faux plat ascendant. *Votre stratégie si vous voulez terminer avec le 1er peloton*: Cachez vous dans les roues et ne vous excitez pas au départ! La course est très longue et tout le monde se sent bien dans la première heure. Jouez la conservateur, pensez uniquement à bien vous positionner dans le peloton et à bien vous alimenter. Au fil des heures, votre course à l’économie va payer par rapport aux autres et vous pourrez répondre aux accélérations voire passer les bosses du final sans trop d’encombre car il vous en restera encore un peu sous la pédale. Faites gaffe, très gaffe de bien choisir le moment de vos ravitos. C’est l’erreur la plus classique. Ne pensez pas être capable de revenir seul sur un peloton lancé à 50 km/h. Vous pouvez certes rouler à cette allure pendant quelques secondes, une minute peut-être. Le peloton, lui, roule à cette allure pendant des heures… Il faut aller au ravito lorsque l’allure est en deça de 45 km/h, jamais plus. Bonne chance à tous les participants! On regrette bien de ne pouvoir cette année participer à cette course vraiment magnifique.