Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : juin 2006

Dauphiné: on commence à y voir plus clair

« Les Américains ont été à la fête aujourd’hui sur les routes du Dauphiné puisqu’ils ont pris les 4 premières places de l’étape »:http://www.cyclingnews.com/road/2006/jun06/dauphinelibere06/?id=results/dauphinelibere063, un chrono de 43 kms. C’est Zabriskie qui l’a emporté pour CSC, à la moyenne intéressante de près de 49 km/h, excusez un peu. Landis, 2e, pointe à 53 secondes et Leipheimer, qui rassure un peu ses fans, à 1min17 après avoir pointé en tête au premier temps intermédiaire. Le 4e est Hincapie à 1min35. Voilà qui illustre bien que même en dépit de la retraite de Lance Armstrong, le cyclisme américain a encore de la profondeur ce qui devrait nous garantir une couverture télé cet été!

Parmi les autres performances aujourd’hui, on notera les temps respectables de Popovytch, Valverde et Mancebo, les temps moyens de Vinokourov et Mayo ainsi que les temps surprenants de Gusev, Grabsch et Grivko qu’on attendait pas à ce niveau.

« Il est intéressant de comparer la position, remarquable, de Zabriskie sur son vélo de clm »:http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/photos/06dauphineSt3-013000, une position que plusieurs spécialistes qualifient de « parfaite ». On comprend pourquoi: le dos est droit, les bras regroupés et le profil est bas. « Rien à voir avec la position quelque peu déglingée de Landis »:http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/photos/06dauphineSt3-012000, une position toutefois efficace apparemment. Mais Dieu que c’est laid! « Et je sais pas vous mais on a trouvé George Hincapie sacrément affuté sur cette photo »:http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/photos/06dauphineSt3-010000. Il n’y a pas beaucoup de gras sur ce corps là !

Demain, le Ventoux, un monument du cyclisme et une ascension qui provoque toujours de gros écarts. On serait surpris de voir Philippe Gilbert conserver la tête du général. Misez sur Landis qui devrait logiquement prendre les commandes. « L’inconnu reste Zabriskie selon ses propres dires »:http://www.velo-club.net/article?sid=32548. Il n’a que peu d’expérience de la haute montagne et on connaît mal ses limites dans ce type d’ascension. De plus, son équipe comporte peu de grimpeurs de pointe, hormis peut-être Luttenberger s’il est en forme. Personne donc pour lui donner « le bon rythme » dans l’ascension. Il faudra voir également les performances des grimpeurs qui attendaient patiemment leur heure : Mancebo, Mayo, Valverde voire Piepoli qui a fait un récital sur le récent Giro.

Demain, le Dauphiné ne sera pas encore gagné mais beaucoup l’auront définitivement perdu.

Implacables chiffres…

« Il ne faut pas manquer de lire cet article de nos excellents confrères de Cyclismag à propos des puissances développées sur le dernier Giro »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2320, notamment par Basso et Gutierrez Cataluna dont le nom, rappelons-le, est sorti dans le récent scandale de dopage en Espagne.

Certains ne croient pas à ces chiffres qui sont pourtant implacables et bien plus que de simples ordres de grandeur. Le travail de Porteleau dans le domaine est reconnu, sérieux et méticuleux. Rien n’est laissé au hasard, rien n’est approximatif.

Il faut retenir de cet exercice que les performances offertes sur ce Giro sont au moins équivalentes aux meilleures années Armstrong sur le Tour. Extrait: _Nous retiendrons essentiellement la « surpuissance » d’Ivan Basso mais aussi le niveau d’ensemble très élevé, identiques aux trois derniers Tour de France, avec 6 coureurs au-delà des 410 watts de moyenne_. Tout simplement impressionnant.

Et vous n’avez encore rien vu! Le festival CSC sur le prochain Tour de France va très bientôt vous épater… Et on mettra ca sur le compte des « boot camps » de M. Riis durant l’inter-saison ainsi que sur la technologie très avancée des… Cervelo! Mais bon, trèves d’insinuations, le spectacle sera grandiose dans les cols et c’est ce qu’on veut voir, non ?

Lionel Reynaud, ingénieur performance chez Cofidis


Ce soir, La Flamme Rouge publie cette récente entrevue avec *Lionel Reynaud*, ingénieur de la performance pour l’équipe cycliste professionnelle *Cofidis*. C’est l’occasion de vous faire découvrir un nouveau métier totalement en prise avec l’ère du temps. C’est aussi l’occasion de faire un petit clin d’oeil à la longue échappée aujourd’hui sur le Dauphiné de Nicolas Inaudi, coureur chez Cofidis. « Le site de Lionel Reynaud, très intéressant puisqu’il renferme quantité d’information pertinente pour tous les cyclistes qui cherchent à s’améliorer, est disponible ici »:http://www.lionelreynaud.com/.

*La Flamme Rouge:* Lionel, le métier de conseiller ingénierie de la performance est relativement nouveau dans une équipe cycliste. Pouvez-vous nous expliquer en quoi ce travail consiste?

*Lionel Reynaud:* J’ai un rôle double qui est premièrement de planifier avec Lionel Marie (entraîneur de l’équipe) les séances d’entraînement puis d’analyser celles-ci pour rééquilibrer le programme d’entraînement. Ce travail s’effectue principalement avec les jeunes coureurs de l’équipe à qui nous avons donné la priorité cette année. Dans un second temps, il m’arrive au cas par cas de travailler sur l’aérodynamique de certains coureurs.

*LFR:* Est-ce que chaque équipe professionnelle comporte un tel ingénieur ou Cofidis innove-t-elle ?

*LR:* Il est vrai qu’un Ingénieur dans une équipe Cycliste cela peut suprendre au premier abord même s’il est vrai que je suis un ingénieur un peu particulier puisqu’en plus de ma formation d’ingénieur, j’ai beaucoup travaillé sur la puissance et la biomécanique du cyclisme. Je n’ai pas eu beaucoup la possibilité de rencontrer les autres équipes mais je pense être un cas un peu à part. Par contre, il est à noter qu’en France, la plupart des équipes PROTOUR ont une démarche particulière (ex : recherche sur la matériel chez Bouygues Telecom, la démarche de Frédéric Grappe qui officie depuis plusieurs années à la Française de Jeux, etc…).

*LFR:* Le cyclisme est un sport ou, très souvent, le poids du passé, des « vieilles » méthodes de préparation sont tenaces. Les coureurs se montrent-ils réceptifs à votre travail?

*LR:* J’ai eu beaucoup de chance puisque avec Lionel Marie nous échangions depuis pas mal de temps avant mon arrivée dans l’équipe ce qui a beaucoup facilité les choses lors de mon arrivée. Les coureurs savaient quel allait être mon rôle et comment nous allions fonctionner ensemble. Après, pour ce qui concerne les méthodes d’entraînement, la plupart des jeunes ont été réceptifs, d’autres ont voulu « tester » la méthode par eux même. Globalement, il a fallu pas mal parler avec les coureurs et expliquer la méthode ; une fois le coureur convaincu, nous avons pu commencer à travailler plus intensément.

*LFR:* Quels sont les outils privilégiés avec lesquels vous travaillez ? SRM ? Powertap ? Cardiofréquencemètre ?

*LR:* Nous travaillons avec les cardiofréquencemètres POLAR et avec des capteurs de puissance. Les coureurs du groupe d’entraînement sont pourvus de SRM et nous avons aussi des powertaps pour effectuer des tests en stage. L’optimisation du rendement d’un coureur passe aussi par le choix d’un matériel judicieux. Testez-vous également le matériel utilisé par les coureurs ? Conseillez-vous les coureurs sur leurs choix de matériel ?

Pour ce qui est du matériel, l’équipe travaille en étroite collaboration avec ses partenaires et fournisseurs et c’est souvent l’ingénieur du partenaire qui va voir directement les coureurs et le Staff (dont je fais partie). Je peux cependant intervenir sur des points particuliers comme par exemple l’optimisation de certains points aérodynamiques des vélos.

*LFR:* Travaillez-vous en laboratoire, en soufflerie ou plutôt sur le terrain ?

*LR:* L’année dernière un certains nombres de coureurs sont passés en soufflerie puis sur piste comme Sylvain Chavanel où nous avons essayé d’optimiser sa position avant les Championnats de France de CLM (qu’il a d’ailleurs remporté de fort belle manière). Pour 2006, nous nous concentrons principalement avec Lionel sur l’entraînement et son suivi.
Concernant l’aspect physiologique et médical, les coureurs passent des tests réguliers au CHU d’Amiens.

*LFR:* Est-il impératif d’avoir un capteur de puissance sur son vélo afin de pouvoir mettre en pratique vos enseignements?

*LR:* Je préfère que le coureur que je suis soit équipé d’un capteur de puissance car cet appareil permet d’aller plus vite sur la compréhension de son comportement dans l’effort. Un tel outil permet aussi d’avoir une analyse plus approfondie. Par contre, il est tout de même possible de bien travailler avec un cardiofréquencemètre, une bonne connaissance de son organisme et une bonne perception de l’intensité de l’effort

*LFR:* Intuitivement, on pense que votre travail porte surtout sur l’amélioration des performances en contre-la-montre. Pouvez-vous optimiser également le rendement des coureurs dans les cols ? Quel genre de travail faites-vous avec un grimpeur comme Moncoutié par exemple ?

*LR:* Nous travaillons bien sûr la montagne avec le coureur ; certains coureurs d’ailleurs ont eu en plus des stages de montagne de l’équipe des stages individuels avec un programme d’entraînement spécifique. Concernant David, il a l’expérience pour lui et a ses habitudes, comme je vous l’ai dit, nous travaillons principalement avec les jeunes ; après si David nous demande des conseils il sera bien sûr très bien reçu.

*LFR:* Pouvez-vous nous parler du suivi que vous faites avec les coureurs de Cofidis? Les rencontrez-vous souvent durant la saison ?

*LR:* Tout commence à l’intersaison où nous faisons un bilan avec le coureur par le biais d’un questionnaire et d’un entretien individuel : comment s’entraîne-t-il ? Quelle analyse est-il capable d’avoir sur ses prestations en course ? Comment se juge-t-il ? Qu’est ce qu’il croit capable de réaliser à l’entraînement ? Est-il prêt à changer sa méthode de préparation etc…

La première chose que retiennent les coureurs pour notre premier contact : c’est la longueur du questionnaire (mais c’est la base du travail)! Ensuite et en fonction du programme du coureur, nous planifions les cycles d’entraînement et les séances ; nous faisons un pt hebdomadaire avec le coureur. Lui de son côté à sa perception des choses ; Lionel Marie a lui sa vision de la course (puisqu’il est Directeur Sportif) et de l’entraînement ; pour ma part j’ai eu le temps d’analyser et de décortiquer les entraînements du coureur (les coureurs nous font parvenir leurs fichiers d’entraînement via Internet). A partir de là, nous essayons de proposer la meilleure option pour le coureur.

*LFR:* Votre travail se fait essentiellement sur les courses ou lors des périodes d’entraînement?

*LR:* Le gros du travail se fait pendant les périodes d’entraînement ; j’essaye de pouvoir me dégager de mon travail pour pouvoir venir sur les stages ; ils m’arrivent aussi de venir sur les courses pour les rencontrer.

*LFR:* Souvent, de belles performances peuvent passer inaperçues aux yeux du public, même le plus connaisseur. Quelles sont selon vous les révélations de la saison 2006 chez Cofidis ?

*LR:* Concernant, les jeunes coureurs de Cofidis, la révélation en terme de résultats c’est bien sûr Chris Sutton qui remporte Cholet Pays de Loire pour son premier mois de course chez les professionnels ; après je vous parlerai de la confirmation d’Arnaud Coyot avec sa victoire au Trophée Haribo et aussi des belles places au sprint de Leonardo Duque. Au niveau des belles performances qui n’ont peut être pas eu l’éclairage médiatique qu’il aurait du avoir, Maxime Monfort qui vient de terminer son premier Grand Tour après s’être fracturé la clavicule au Tour du Pays Basque. Cela a été un sacré compte à rebours pour être au départ du Giro, il lui a fallu beaucoup de courage de volonté pour surmonter les effets de l’opération mais aussi pour supporter les séances d’entraînement qu’il a eu à faire.

*LFR:* Quel est l’exploit athlétique de l’année à ce jour chez Cofidis?

*LR:* Pour moi, l’exploit athlétique de ce début d’année, c’est le retour de Geoffroy Lequatre à son niveau. Comme vous devez le savoir, Geoffroy s’est sérieusement blessé l’année dernière et il a beaucoup travaillé pour revenir à son niveau en 2006. Personnellement, je suis très heureux de travailler avec Geoffroy, notre entente se passe très bien et je suis encore plus heureux de le voir avec de bonnes sensations.

*LFR:* L’équipe Cofidis compte quelques coureurs étrangers (Duque, Verbrugghe, Wiggins, Bertagnolli, Parra) qui ont plutôt eu de bons résultats récemment (victoire d’étape au Giro pour Verbrugghe, etc). Existe-t-il selon vous dans l’équipe Cofidis une différence de mentalité ou d’approche de l’entraînement entre les coureurs français et étrangers ?

*LR:* Tout comme il y a des différences culturelles entre les pays, il y a bien sûr une approche différente de l’entraînement. Les anglo-saxons se focalisent beaucoup sur les chiffres par exemples. Il a été aussi de partager l’entraînement d’Ivan Parra qui lui passe sa préparation hivernale par de longues marches à pied en montagne.

*LFR:* Le Tour de France approche. Faites-vous une préparation spéciale avec vos coureurs en vue de cet important objectif pour une équipe française ?

*LR:* La sélection n’est pas encore terminée mais nous travaillons bien sûr avec certains sélectionnables en vue de ce grand rendez-vous.

Dauphiné: Zabriskie comme prévu

La surprise du prologue du Dauphiné n’est pas à chercher du côté de « son vainqueur, Zabriskie, à plus de 53 de moyenne »:http://grahamwatson.com/gw/imagedocs.nsf/updateframesetcall?openform&06dauphinePr. C’est tout un même un bouquet supplémentaire pour cette fameuse équipe CSC qui semble tout gagner cette année dans le cyclisme pro. N’oublions pas que l’équipe monopolise ce soir 2 places sur le podium avec la perf d’O’Grady, 3e aujourd’hui. Impressionnant.

À priori, selon les dires de Gallopin, directeur sportif chez CSC, l’équipe devrait défendre dans les prochains jours le maillot de leader de Zabriskie. Ca va faire une course intéressante tout à fait au profit des autres prétendants à la victoire finale, notamment Landis, Valverde et Vinokourov.

Deux surprises sont à notre avis survenues lors de ce prologue: d’une part, la 2e place d’Hincapie, une performance qui ne laisse aucun doute sur la bonne condition de l’Américain. C’est une information intéressante puisqu’on avait pas vu ce coureur en action depuis… sa chute dans la classique Paris-Roubaix, il y a une sacré mèche. Attendons maintenant de voir le test du Ventoux pour confirmer ce résultat.

L’autre surprise, c’est la contre-perf apparente de Levi Leipheimer et de Yaroslav Popovych, tous deux relégués assez loin aujourd’hui. Ce serait la faute à un guidon mal serré sur son vélo de clm dans le cas de Leipheimer, mais tout de même, ca fait beaucoup de secondes lâchées en peu de kilomètres… Ce soir, Johan Bruyneel pourrait être mieux inspiré de faire d’Hincapie son leader sur ce Dauphiné afin de faire un réel test en vue du prochain Tour de France.

Ceux qui tirent bien leur épingle du jeu par ailleurs sont Valverde, Landis et Vinokourov. Saluons enfin les performances impressionnantes de trois Canadiens (enfin, un d’adoption) puisque Peter Mazur, tout juste sorti du Giro, se classe 11e, Ryder Hesjedal se classe 16e et Micheal Barry 27e.

Il faut lire cet interview

« Il ne faut pas manquer de lire cette passionnante entrevue avec le journaliste Pierre Ballester »:http://www.cyclismag.com/article.php?sid=2300, un des deux auteurs de L.A. Confidentiel, qui réagit au récent rapport Vrijman. Cette entrevue a été diffusée sur le site de nos excellents collègues de Cyclismag aujourd’hui.

Ballester y décrit Vrijman lui-même, un personnage connu du milieu du cyclisme et pas forcément blanc de neige, ni très crédible apparemment. Il parle également de son procès attendu au mois d’octobre avec Armstrong pour le livre L.A. Confidentiel, un procès qu’il prépare avec minutie, possiblement avec de nouveaux travaux de journalisme d’enquête. On a vraiment hâte de connaître ce qu’on pourra apprendre de plus sur les méthodes d’Armstrong et de son équipe pour dominer si outrageusement les meilleurs coureurs mondiaux.

Ballester termine sur une note très pessimiste puisqu’il déclare _ne pas croire au renouveau du cyclisme_ et que _ce sport est bien plus gangreiné qu’on ne le croit_. C’est un point de vue qu’on partage malheureusement si on y ajoute cependant « si les mêmes responsables demeurent en place ». Tant que l’UCI continuera à noyauter le cyclisme façon CIO, il est difficile d’imaginer en effet se sortir du trou. Les scandales, toujours plus gros, continueront de s’enchaîner à un rythme affolant, minant toujours plus la crédibilité du sport.

L’AMA dénonce le rapport Vrijman

« L’Agence mondiale antidopage (AMA) n’a pas tardé à faire savoir sa position envers le Rapport Vrijman à l’UCI »:http://www.wada-ama.org/fr/newsarticle.ch2?articleId=3115287. Extraits :

« _Le rapport Vrijman manque de professionnalisme et d’objectivité à un point tel qu’il vire au grotesque. Si le sujet n’était pas aussi important et que les allégations contenues dans le rapport n’étaient pas aussi irresponsables, nous serions enclins à ne donner à ce document que le peu d’attention qu’il mérite._ »

« _L’AMA a exprimé son étonnement que l’UCI attende de quiconque la moindre confiance dans l’objectivité, la méthodologie, l’analyse et les conclusions de ce rapport, d’autant que l’UCI a bénéficié de six semaines pour revoir la version provisoire du rapport et corriger les nombreuses erreurs factuelles de ce document._ ».

Qu’on se le dise!

On reste leader!

Cette mise à jour tient compte des résultats du Giro d’Italie, du Tour de Belgique ainsi, bien entendu, que du Tour de Catalogne. Mais c’est surtout le Giro qui pèse dans la balance, le Tour de Belgique n’ayant rapporté en gros que 10 pts à Tom Boonen et le Tour de Catalogne que 15 pts à Santiago Botero. Le leader demeure le même, votre humble serviteur, qui a même légèrement accentué son avance, fort des performances assez impressionnantes merci d’Ivan Basso sur le récent Giro. Van Huffel nous a également marqué quelques points et nous aurions pu en marquer même plus si Tom Danielson n’avait pas abandonné dans les dernières étapes! En 2e position, on retrouve une… femme, Marie-Claude Grégoire, une lectrice de longue date de La Flamme Rouge et que nous saluons au passage. Sa présence en haut du tableau nous fait réellement plaisir et elle ne compte que 37 pts de retard sur la 1ere place. Merci aux perfs de Basso là-aussi ! Pointée en 9e place à la dernière mise à jour, il s’agit donc d’une belle progression. Luc Bérubé, qui a également choisi Basso, est 3e, avec 486 pts. Il pointait en 17e position au dernier classement, une preuve que dans le pool de cyclisme, les choses peuvent changer rapidement. Il ne faut donc jamais désespérer. Un petit contrôle anti-dopage positif et la situation peut changer drastiquement!!! Plus sérieusement, le classement est appelé à changer assez drastiquement dépendemment du prochain vainqueur du Tour. Alors rien n’est joué pour l’instant. Le classement : 1 – Laurent Martel 528 points. 2 – Marie-Claude Gregoire 494 3 – Luc Bérubé 486 Éric Lehoux 476 Etienne Gagnon 465 Michel Gervais 464 Franck Lemay 457 Franck Kermoa 449 Andre Legault 446 Joel Poitras 443 Mathias Letendre 442 Claude Taillon 438 Normand Papillon 436 Sebastien Boivieux 424 Florimond Rellier 422 Sebastien Bismuth 414 Antoine Stundner 409 Robert Laramee 405 Marc Beaulieu 398 Ronald Martel 391 Maxime Maltais 389 Jean Pierre Lemay 387 Robert Mayer 385 Jean Roy 384 Nicolas Echavidre 384 Jean Michel Lachance 375 Christian Dallaire 374 Clifford Marshall 373 Andy Lamarre 368 Bernard Fouquet 367 Sebastien Vano 367 Alexi Richer 361 David Maltais 359 Michel Gauvin 358 Maxime Desrochers 357 Gaetan Duperron 353 Vincent Viguie 351 Fabien Vano 346 Ismael Choesmim 337 Regis Grulois 334 Mario Beauregard 330 Isabelle Brault 329 Pierre Montangon 328 Martin Caya 326 Francois Groleau 325 Charles Halluin 321 Yann Roblin 321 Christian Pouliot 319 Jocelyn Auger 319 Martin Lacroix 319 Charly Vives 311 Olivier Galzin 311 Sébastien Petit 310 Patrice Beaulieu 305 Fabrice Dubost 304 René Rellier 304 Sébastien Moquin 302 Vincent Courcy 302 Antoine Richer 299 Eric Le Page 297 Alexandre Odulinski 296 Mathieu Giguère 293 Martin Prud’homme 291 Mathilde Insanes 284 Paul Courtemanche 284 Evelyne Gagnon 280 Francois Gravel 275 Guillaume Bilodeau 275 Erick Gagnon 274 Gabrielle Ostiguy 273 Dan Simard 269 Eric Charpentier 269 Maxime Vives 269 Fabrice Casine 268 Lucas Bourrier 268 Vincent Meuric 268 Francois Sztuke 267 Jean-Claude Ducharme 267 Ghyslain Lambert 266 Ludivine Loze 264 Claude Laflamme 262 Caroline Montminy 261 Louis Dupuis 261 Marc-Olivier Abel 261 Stephane Martel 261 Natalie Dagenais 258 Alain_Dauphin 255 Pier-Alexandre Marquette 255 Mario Larochelle 253 Jerome Albar 250 Jean Francois Fortin 249 Louis Potvin 245 Marcel Marie Laprise 244 René-Pierre Roussel 243 Jérôme Gagnon 242 Olivier Champoux 242 Pierre Davreux 240 Dominique Paget 239 DenisDoyon 238 Claire Croteau 234 Manu Colette 233 Eric Boily 231 Francois Berube 230 Alexandre Charest 227 Frederic Perman 223 Frederic Giguere 221 Didier Mangin 219 Francois Gaudreau 216 Alain Potvin 214 Micael Tille 212 Stephane Cournoyer 211 Xavier Nadeau 211 Christian du labo 209 Gaston Langlois 207 Christophe Le Bihan 206 Jean Martin Bourque 206 Raphael Watbled 203 Luc Ostiguy 202 Pierre Vezina 191 Christian Charette 189 Pierre Rellier 188 Marc Lemay 174 Jean Philippe Wauthier 172 Eric Jean 161 Jacques Blanc 159 Remi Lanet 147 Janie Fortin 144 Arnold Jacques 134 Gaetan Blais 134 Denis Brow 130 Eric Royo 129 Luc Rochefort 129 Marc Chenard 118 Francois Gagnon 112 points. Sans surprise, c’est Ivan Basso qui a marqué le plus de points lors du Giro avec… 146 pts! Simoni et Savoldelli en ont marqué 38, Garate 35, Cunego 31, Bettini 29, Piepoli 25 et McEwen 24. Prochaine mise à jour: après le Dauphiné.

Pourquoi Armstrong? – Pool de cyclisme – Dauphiné Libéré

1 – C’est intéressant, vous laissez beaucoup de commentaires sur le site depuis quelques jours. Comme quoi l’affaire de dopage en Espagne ne laisse pas indifférent, tout comme le récent rapport dans l’affaire Armstrong. À quelques exceptions près, on tient à vous remercier du ton de vos propos qui invite au dialogue et à l’échange constructif d’idées.

Notre réponse à la question « pourquoi Armstrong » est la suivante: parce que c’est le coureur pour lequel on avait tout simplement le plus d’échantillons d’urine pour le Tour 1999! C’est bête comme ca. Sur ce Tour de France, Armstrong a pris le maillot jaune à Metz, lors du premier clm. Considérant que le porteur du maillot jaune est testé tous les jours, il est donc logique qu’une grande partie des échantillons prélevés sur le Tour 1999 appartiennent au coureur américain.

Encore une fois, il faut selon nous faire attention avant d’évoquer les fibres anti-américaines. Nous ne pensons pas qu’elles soient au centre du dossier Armstrong. D’autres coureurs, de nationalités différentes, ont fait l’objet d’une grande attention également suite à des affaires ou des soupçons de dopage, l’exemple le plus éloquent étant Marco Pantani qui, rappelons-le, n’a jamais échoué un contrôle anti-dopage… Virenque pourrait également être cité à ce sujet. Personne à l’époque n’a évoqué de complot anti-Français pour autant… On peut en tout cas vous assurer qu’à La Flamme Rouge, il n’y a pas de sentiment anti-américain. Nous sommes d’ailleurs de grands admirateurs de Greg LeMond et d’Andy Hampsten. Mais nous sommes et resterons contre la tricherie et dans le cas d’Armstrong, l’accumulation d’éléments troublants et crédibles est trop importante pour être négligée.

2 – Pool de cyclisme : une mise à jour est maintenant disponible après le Giro et le Tour de Belgique. Des surprises en perspective….

3 – Le « Critérium du Dauphiné Libéré »:http://www.criterium.ledauphine.com/criterium06/ s’élance dimanche de la magnifique ville d’Annecy, en Haute-Savoie. Il s’agit d’une course qu’on affectionne tout particulièrement à La Flamme Rouge, se déroulant dans notre petit coin de pays. Au menu, environ 1100 kms répartis en sept étapes dont un prologue qui devrait convenir à David Zabriskie, un clm de 43 kms le mercredi (surveillez Landis) et deux bonnes étapes de montagne. Un menu équilibré qui devrait permettre aux meilleurs de faire la différence.

Les rendez-vous à ne pas louper sont, « outre le clm de mercredi »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/parcours.php?etape=3, « l’arrivée en altitude jeudi au Mont Ventoux »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/parcours.php?etape=4. Écarts garantis. Idem pour « l’étape du lendemain et son passage au sommet du col de l’Izoard »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/parcours.php?etape=5, une montée qui provoque généralement des écarts du côté de Brunissard. Enfin, il ne faudra pas se louper sur « l’étape-reine de cette édition du Dauphiné entre Briançon et La Toussuire »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/parcours.php?etape=6.

Les favoris : *Floyd Landis*, *Alessandro Valverde*, *Levi Leipheimer*, *Alexandre Vinokourov*, *Yaroslav Popovych*, *Denis Menchov*, *Iban Mayo* et *Francisco Mancebo*. Du beau monde qui nous livreront l’état de leur condition physique en vue du Tour de France, cette année très ouvert.

Les outsiders : *George Hincapie*, *Oscar Sevilla*, *Leornardo Piepoli*, *Andrey Kashechkin*, *Thomas Dekker*, *Santiago Botero*, *Fabian Wegmann* et *David Moncoutié*. Encore du beau monde!

« La liste des engagés est ici »:http://criterium.ledauphine.com/criterium06/equipes.php.

Les points d’interrogation sont nombreux au départ de ce Critérium: ou en est Landis après sa coupure suite au Tour de Georgie ? Idem pour Valverde après la Romandie ? Popovytch ? Leipheimer ? Mayo aura-t-il retrouvé son niveau de 2004 ? Que nous réserve Hincapie en haute montagne ? Et Piepoli, aura-t-il pu conserver son excellente condition du Giro ?

Tout le monde a raison

1 – Dans l’éditorial de L’Équipe aujourd’hui, on campe sur ses positions dans l’affaire Armstrong, estimant, avec raison selon nous mais on peut en discuter, qu’au niveau de la méthode de détection utilisée comme du contenu du dossier, on a rien à se reprocher. L’Équipe se dit convaincu qu’une lutte sans compromis doit être menée contre la « mafia cycliste » qui gangrène ce sport. Le journal estime enfin avoir démontré hors de tout doute que Lance Armstrong a menti lorsqu’il déclarait n’avoir jamais pris de produits dopants.

L’UCI, pour sa part, soutient les conclusions formulées dans le Rapport Vrijman, un rapport que nous avons lu dans ses grandes lignes hier. Une lecture qui a renforcé nos positions puisqu’au final, on trouve bien peu de détails sur la méthode de détection de l’EPO utilisée. Le rapport porte bel et bien, pour l’essentiel, sur les vices de procédures qui sont évidents.

Bref, c’est l’impasse et comme d’habitude, on classera le dossier en non-lieu.

2 – Une mise à jour du pool de cyclisme sera en ligne ce matin après le Giro et le Tour de Belgique. Prochaine mise à jour après le Dauphiné.

3 – On vous parlait récemment de l’Ultra-Torque, le nouveau système d’axe de pédalier développé par Campagnolo et qui devrait être disponible sur l’ensemble de ses groupes dès l’an prochain. « Voici une photo du dit-système »:http://www.cyclingnews.com/tech.php?id=/photos/2006/tech/news/06-02/assiemeMC_2pz3, ce qui aide grandement à la compréhension.

Savoir oser…

Très intéressant commentaire ce matin d’un de nos fidèles lecteurs à propos du Rapport Vrijman rendu public hier. Son auteur soulève des questions tout à fait légitimes et on le remercie beaucoup d’avoir laissé ce commentaire constructif. Il ne faut pas voir dans ce texte une réponse formelle aux questions soulevées mais plutôt une précision de notre pensée sur l’affaire Armstrong.

Petite précision d’abord, effectivement non, nous n’avions pas lu le rapport au moment ou nous avons écrit hier notre chronique. Ce n’était pas faute d’avoir essayé de le trouver, sans succès. Merci au lecteur qui nous a fourni le lien ce matin, et nous sommes en train de lire le rapport dans son intégralité.

Nous oeuvrons également dans le domaine scientifique. Aussi, nous sommes d’accord sur le fait qu’aucun scientifique ne peut accepter de valider les résultats d’une expérience si le protocole n’est pas RIGOUREUSEMENT documenté et respecté.

Beaucoup de procédures n’ont pas été respectées dans l’affaire:

1 – l’utilisation des échantillons « B » prélevés sur le Tour 1999 (et dont beaucoup appartenaient donc à Armstrong) ne devait servir qu’à la validation d’une méthode scientifique de détection de l’EPO et dont les résultats sont incontestables selon le labo. En aucun cas ne peuvent-ils servir à un contrôle anti-dopage formel, les procédures internationales n’étant pas respectées, notamment le droit des athlètes.

2 – aucune information n’aurait dû filtrer en dehors du labo de Châtenay-Malabry. Il y a donc eu fuite qui a permis à un journaliste de L’Équipe de travailler sur l’identification des échantillons. On peut raisonnablement se questionner sur la noblesse des intentions de celui – employé du labo – qui est à l’origine de la source.

3 – le dossier publié par L’Équipe accuse Armstrong alors que juridiquement, les tests anti-dopage du Tour 1999 sont revenus négatifs à l’époque. Sa victoire ne peut donc être contestée à ce niveau.

4 – aucune procédure anti-dopage ne prévoit des tests rétroactifs, surtout sur des échantillons prélevés depuis aussi longtemps.

5 – on ignorait, jusque récemment, la longévité de l’EPO dans l’urine. Les méthodes de détection de cette molécule étaient jusqu’ici efficaces pour de l’EPO prise 3 ou 4 jours avant seulement.

On nage donc dans le vice de procédures à plein. Armstrong et ses avocats ainsi que d’autres dénoncent évidemment le non-respect des règles entourant un test anti-dopage pour affirmer que tout cela n’est que salissage inutile.

Or, notre point est ailleurs : la recherche de la vérité. Point final. Car au fond, qu’est ce qui est important ? Le respect des procédures qui ont, depuis fort longtemps, montré leurs limites quant à la lutte anti-dopage ou connaître la vérité sur les moyens mis en oeuvre par Lance Armstrong pour gagner le Tour ? Bien sûr, nous vivons dans une société de droit. Bien sûr, tout le monde a droit à un procès juste et équitable, ce qui ne peut être le cas ici. D’ou le fait qu’Armstrong conservera sa victoire dans le Tour 1999 et qu’il ne peut être question d’une quelconque destitution de son titre ni même de poursuites. On est d’accord là dessus. Juridiquement, cette affaire est un cul de sac.

Mais la vérité, elle, doit être connue par ailleurs. Pour que le public puisse être un observateur éclairé du cyclisme. Les coureurs ont trop longtemps abusé – et abusent encore – de la crédulité des gens. À La Flamme Rouge, nous continuons de nous passionner pour ce sport magnifique et exigeant, mais par choix. Un choix éclairé, notamment parce que nous comprenons quels moyens il faut mettre en oeuvre pour grimper les cols à 30 de moyenne. Et on salue à ce titre l’audace du journal L’Équipe pour faire connaître la vérité au grand public. Les procédures, les règles ont été bafouées ? C’est vrai, et Armstrong gardera son titre. Mais il était important, très important de rendre public le fait que ses échantillons sont hors de tout doute scientifique contaminés à l’EPO. Tous les experts consultés se sont en effet prononcés de la même manière: le test du labo est infaillible.

En terminant, nous croyons fermement que les perçées de la connaissance – voire de la science – ont parfois un prix. Certains ont dû prendre des risques et sortir des sentiers battus. Ce qui nous paraît intéressant du dossier monté par l’équipe est son originalité. Voilà des gens qui ont osé. Bien sûr les procédures n’ont pas été respectées. Bien sûr qu’aucune contre-expertise n’est possible. Mais le but a néanmoins été atteint et c’est ce qui compte. Pas moins de six échantillons sur 12 ou 13 prélevés sur le Tour 1999 et appartenant à Lance Armstrong sont positifs à l’EPO en utilisant une méthode de détection incontestable scientifiquement selon les dires des meilleurs experts. En définitive, c’est tout ce qu’il y a à retenir. Armstrong peut garder son titre par ailleurs. Et ses adversaires n’étaient probablement pas plus propres que lui, sauf Bassons.

« Voici un intéressant article à lire ici sur le même sujet »:http://www.geocities.com/velonouvelle/art/6/6juin/P1.html. On y parle du « Dutch Pack »…

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