Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : décembre 2004 Page 1 of 2

Bonne et heureuse année!

La Flamme Rouge souhaite à tous ses lecteurs une bonne et heureuse année cycliste 2005. Fort de vos encouragements, nous poursuivrons en 2005 sur la même lançée, écrivant avec passion sur le cyclisme tout en mettant un point d’honneur à essayer du mieux possible de présenter la réalité telle qu’elle est. Nous espérons que vous serez encore nombreux en 2005 à toujours trouver sur La Flamme Rouge le bon braquet de l’information !

2005 sera une année de changements avec la mise en place du ProTour. Nous serons à même de juger, d’ici un an, les bien-fondés de cette réforme de l’UCI à laquelle nous ne croyons qu’à moitié pour l’instant. Quoi qu’il en soit, les courses resteront intéressantes espérons-le, avec une nouvelle génération de coureurs (Cunego, Valverde, Boonen, Voeckler par exemple) prête à en découdre avec la génération vieillissante (Armstrong, Simoni, Ullrich, Beloki, etc.). Le Tour, en particulier, sera probablement le théâtre de beaux duels entre Armstrong (on présume!), Mayo, Basso, Ullrich, Cunego, Valverde, etc. Sur la scène des Classiques, Rebellin, Boogerd et Bettini demeureront des pointures encore en 2005, mais de jeunes coureurs comme Boonen émergeront probablement.

Malheureusement, 2005 pourrait aussi apporter son lot de scandales, les contrôles, de plus en plus complets, se resserant autour des coureurs. C’est peut-être même l’image du sport cycliste qui sera en jeu au cours de la saison prochaine. De grands scandales pourraient faire très mal, une année sans pouvant générer une lueur d’espoir. Nous verrons…

Pour les fans de Lance

Le canal « A&E Channel » présentera demain vendredi de 7h à 8h du matin une biographie (en reprise nous croyons) de Lance Armstrong. L’occasion de mieux connaître la vie de cet athlète exceptionnel.

On ne les reverra plus sur un vélo

Plusieurs coureurs ne seront plus présents dans le peloton l’an prochain, ayant soit décidé de mettre un terme à leur carrière ou étant, parfois tragiquement, disparus. Certains quittent la tête haute ou, du moins, avec notre respect :

Jeroen Biljlevens, le fantasque sprinter hollandais. Il aura connu des débuts tonitruants, puis un anonymat quasi-complet ces dernières années. Mais quelle puissance et quelle vélocité!
Alex Zulle. Formidable rouleur (champion du monde du CLM en 1996), coureur complet (vainqueur de la Vuelta 1997, 2 fois 2e du Tour en 1995 et 1999), sa carrière aura toutefois été semée de chutes parfois graves dues à une vision assez mauvaise et une carrure rendant difficile l’équilibre sur un vélo. Sa retraite (déjà) venue, on a un goôt d’inachevé…
Laurent Dufaux. Prometteur très jeune (vainqueur du Dauphiné 1993 et 1994), il s’est cantonné à un rôle d’équipier dès qu’il a rejoint Virenque chez Festina en 1996. Dommage, car son talent était confirmé, sa lutte pour la gagne sur le Tour de Suisse 2002 face à Hamilton en témoignant. Avec la retraite de Zulle et de Camenzind, c’est un véritable renouvellement du cyclisme suisse en 2005. Mais qui pour prendre la place de ces 3 coureurs?
Michele Bartoli. Nous avons récemment rendu hommage à ce coureur charismatique, perclu de classe. Un grand nous quitte.
Jean-Cyril Robin. Équipier exemplaire, homme intègre face aux travers de son sport, c’est la tête haute qu’il peut quitter le cyclisme de haut niveau. C’était un tout bon, sa 6e place sur le Tour 1998 comme sa place de 3e sur les Mondiaux en 1999 en témoignant. Respect Monsieur Robin.
Max Sciandri. Excellent sur les Classiques, équipier modèle, Sciandri n’était pas un gagneur car trop gentil, cafouillant souvent dans le final des courses ou il se retrouvait souvent bien placé. Mais il était animé d’une grande passion pour le cyclisme, n’ayant pas besoin de cela pour vivre, étant issu d’une famille richissime. Un « vrai », en quelque sorte. Il quitte avec une seule grande victoire sur la Leeds Classic en 1995. Mais la tête haute lui-aussi.
Santiago Blanco. Annoncé comme le successeur d’Indurain au milieu des années 1990 rien de moins, le petit Espagnol se sera contenté d’accessits sur la Vuelta voire sur le Giro. Excellent grimpeur, il aura épinglé quelques étapes sur la Vuelta et quelques courses d’une semaine assez secondaires.
Alvaro Gonzales de Galdeano. À ne pas confondre avec son frère Igor. Plus vieux que ce dernier, Alvaro aura eu à coeur d’être un bon équipier, ce qu’il fut chez ONCE essentiellement, demeurant fidèle à Manolo Saiz.
Paolo Lanfranchi. Un bon coureur italien, équipier dévoué. Il termina 2e du Tour de Lombardie en 1997 et passa un bon moment de sa carrière chez Mapei. On retiendra de lui son agressivité en course, se lançant souvent dans des attaques à l’approche du final.
Scott Sunderland. Meilleur coureur australien en 1993, Sunderland ne l’aura pas eu facile par la suite, subissant un grave accident lors de l’Amstel 1998 lui occasionnant d’importantes blessures à la tête faisant craindre pour sa vie. Comme quoi il n’y a pas que Lance Armstrong pour revenir au premier plan, Sunderland aura eu le mérite de revenir de cette blessure plus fort qu’avant, remportant notamment le GP Fourmies et le GP Cerami en 2001. Il était un vétéran ces dernières années, mettant son expérience au service des plus jeunes. Il peut quitter le cyclisme la tête haute.
Florian Rousseau. Le pistard était une vraie bête, disposant d’une puissance hors du commun. Il se retire avec le plus beau palmarès français sur la piste, devançant même Morelon. Du kilomètre, il avait ensuite évolué vers le sprint puis ces derniers temps le keirin, faisant des séjours l’hiver au Japon ou on parie sur ces courses. Rousseau avait également l’intelligence de savoir bien gérer sa saison et sa carrière. Respect Florian. Je me souviendrai de toi roulant au bois de Vincennes : de derrière, on ne voyait pas la selle sur laquelle tu étais pourtant assise tant tes fessiers étaient développés!

Certains quittent par la petite porte, voire dans la honte :

Johan Musseuw. Inutile d’en rajouter.
Chris Peers. Idem, bien qu’il est loin d’avoir le palmarès d’un Musseuw.
Jo Planckaert. Le nom aura été, dans son cas, trop lourd à porter.
Massimiliano Lelli. Un autre coureur italien mais francophile, très bon équipier. Passé pro en 1989, il connaissait très bien les rouages de son métier. Trop peut-être, ayant été impliqué cette année dans l’affaire Cofidis…
Oscar Camenzind. Dommage, ses quelques victoires toutes surprenantes (champion du monde et vainqueur du Tour de Lombardie en 1998, champion suisse en 1997, vainqueur du Tour de Suisse 2000 ainsi que de La Doyenne en 2001) étant désormais entachées du doute qu’elles ont été acquises grâce à un dopage massif à l’EPO.

Ils sont décédés en 2004 :

Marco Pantani. On le pleure encore. Dieu qu’il nous manque…
José-Maria Jimenez. Difficile de comprendre, mais ainsi va la maladie mentale.
Steve Vermaut. La guigne. Grand espoir du cyclisme belge en 2001, il avait mis un terme à sa carrière prématurément en 2002, après avoir découvert qu’il souffrait d’arythmie cardiaque. Il est décédé d’une hémorragie cérébrale justement causée par une telle crise. Pas de chance.
Brick Schotte. Deuxième du Tour 1948 derrière Gino Bartali (ce qui est remarquable pour un Belge à l’époque), il gagna de nombreuses classiques, notamment deux Ronde. Il a eu une carrière longue de 20 saisons, un modèle de longévité à une époque pourtant très usante pour l’organisme humain. Une vraie barre de fer! Il s’est éteint à 85 ans.
Gerrie Knetemann. La Flamme Rouge lui a déjà rendu hommage. Disparu tragiquement d’une crise cardiaque lui-aussi.
Jean Graczyk. D’origine polonaise, le coureur français, maillot vert des Tours 1958 et 1960, fut un excellent coureur dans les années 1950 et 1960.

Les nouvelles de la semaine

De retour de petites vacances à l’occasion de Noël, La Flamme Rouge a découvert vos mots d’encouragement et s’empresse de vous en remercier chaleureusement car ces mots nous ont touché. Nous voilà donc gonflés à bloc pour entamer une nouvelle année – et une nouvelle saison de cyclisme – qui, espérons-le, sera à la hauteur de nos attentes sportives. Et nous préparons l’édition 2005 de notre petit pool, qui sera dorénavant simplifié pour ne considérer que les épreuves ProTour. Les détails suivront sous peu !

Entretemps, quelques nouvelles d’intérêt ces derniers jours :

1 – un lecteur nous demande de parler du cas Cedric Vasseur, en soulignant qu’il s’agit d’un cas pas clair ou il semble y avoir eu manipulations. Rappelons que Vasseur a récemment déclaré à la presse que les cheveux analysés – analyses qui avaient décelées des traces de cocaïne – n’étaient en fait pas tous les siens. De plus, sa signature semble avoir été imitée sur certains documents. L’Inspection générale des services (IGS, police des polices en France) mène actuellement son enquête sur cette affaire plus que troublante. Il est dans ce contexte probablement trop tôt pour se prononcer formellement. On peut cependant déjà dire deux choses de cette histoire :

a) il est clair que certains flics – en France comme partout ailleurs – « montent » parfois de toute pièce certaines preuves dans des procès, pour des raisons parfois logiques (avancement, règlements de compte), parfois totalement incompréhensibles. Vasseur semble avoir été victime d’une telle situation, et c’est bien dommage pour lui. Cependant, ces situations sont assez rares et ne doivent pas nous faire perdre toute confiance en la justice. Il y a des flics qui font bien leur travail.

b) si les manipulations entourant Vasseur sont prouvées et les ripoux identifiés, il y a fort à craindre – et c’est dommage – que ce cas fournirait de précieuses munitions aux coureurs contrôlés positifs. Les procès seront probablement encore plus complexes dans l’avenir, les coureurs et leurs avocats pouvant alors référer au cas Vasseur comme preuve que des manipulations demeurent possibles. Les dossiers de la couronne devront probablement être encore plus bétonnés pour condamner un coureur, ce qui ne rendra pas la tâche facile à ceux qui font les contrôles anti-dopage, à l’AMA, aux fédérations et à l’UCI, dans certains cas.

Bref, l’histoire Vasseur est une tache au dossier de la lutte anti-dopage et il y a lieu de nourrir des inquiétudes si les malversations sont prouvées.

2 – pour poursuivre dans la même veine, voici un bon article résumant bien l’année 2004 côté affaires de dopage.

3 – Le ProTour a déjà des impacts négatifs pour de petites équipes qui espéraient, comme les années récentes, se tailler une place sur certaines grandes épreuves par étapes d’une, deux voire trois semaines. Et on le comprend, un petit sponsor étant désormais privé du simple espoir que son équipe se « qualifie » pour un Giro ou une Vuelta par exemple. On peut être inquiet de cette situation, les nombreuses équipes de l’ancienne DN2 nous apparaissant un maillon fondamental du sport cycliste et un signe de sa vitalité. Nous pourrions rapidement en venir à la situation suivante, soit le renforcement des équipes et des épreuves ProTour (augmentation des cotes d’écoute, revenus générés plus importants, etc.) et l’affaiblissement considérable de tout ce qu’il y a en dessous (de moins en moins d’épreuves « continentales », désintérêt des sponsors à ce niveau, chômage des coureurs nationaux, etc.).

4 – nous terminons en parlant de Lance Armstrong. Un lecteur nous écrit en nous encourageant à poursuivre notre travail, mais en émettant une mise en garde – surement très saine et pleinement justifiée – concernant notre objectivité lorsque nous traitons de ce champion. Nous tenons à vous dire que nous ne sommes pas « contre » Lance Armstrong et que nous n’entretenons pas de haine à son égard. Nous admirons en fait ce champion sous de nombreux aspects : qualités physiques remarquables et surtout mental à toute épreuve. Mais nous tenons à porter un sain jugement sur son compte, ce qui nous amène à parfois le critiquer. Les propos qu’on peut lire dans la revue américano-anglaise Cycle Sport (publiée par World Cycling Production) ou qu’on peut entendre sur OLN lors des reportages sur le Tour de France nous apparaîssent en effet très malsains et dépourvus de toute objectivité. Car il faut bien le dire haut et fort : non, Armstrong n’est pas le seul à « reconnaître » les étapes du Tour en mai ou en juin ; non, Armstrong n’est pas le seul à s’entraîner toute l’année durant ; non, Armstrong n’est pas le seul à « faire le métier » côté alimentation et hygiène de vie ; non, Armstrong n’est pas le seul à accorder un grand intérêt et une réelle curiosité à son matériel… Nous sommes convaincus qu’il faut se méfier des médias américains sur ce point, au même titre qu’il faut s’en méfier sur certains autres grands sujets d’actualité : la couverture est toujours partielle et très orientée. Bref, nous serons plus vigilants en 2005 dans nos propos concernant le champion américain, mais nous demeurerons aussi toujours critique à son égard lorsque nos connaissances nous laisseront croire que la vérité n’est pas soit toute dite, soit distordue.

Joyeuses Fêtes!

3dnoel.gifLa Flamme Rouge souhaite un très joyeux Noël à tous ses lecteurs. Attention, pas d’abus, la reprise en janvier n’en serait que plus difficile ! Pensez pro durant la période des Fêtes !

Un petit conte cycliste amusant de Noël est disponible ici.

Un petit jeu du lancer du père Noël est disponible ici, question de s’amuser un peu. Record à battre, 334.3 mètres !

Musseuw, le bourrin des Flandres?

Quelques nouvelles intéressantes dans le monde du cyclisme pro:

1 – C’est nul autre que Jacques Rogge, le président du Comité International Olympique, qui a aujourd’hui remis en question le palmarès de Johan Musseuw étant donné son implication importante dans le scandale de dopage qui fait la manchette en Belgique et qui touche entre autre les milieux vétérinaires. Voilà des propos qu’on accueille avec intérêt à La Flamme Rouge, car il est temps de donner l’heure juste quant aux moyens dont ont très certainement usé nombre de champions des années 1990. Songez à Berzin, Rominger, Indurain, Pantani bien sôr, Bobrik, Argentin, Furlan, Chiappucci, Musseuw, etc…

2 – Pour poursuivre dans la même veine (…), Cyclismag dresse un portrait de l’année dopage en 2004. C’est carrément affolant de résumer tout ce qui s’est passé, et encore, Cyclismag semble avoir oublié l’affaire Millar. Résumons donc ici les principales affaires :

– Janvier : affaire Cofidis, déclarations de Gaumont ainsi que du coureur espagnol Manzano.
– Février : décès de Marco Pantani, nébuleuse affaire Gaumont
– Mars : révélation dans l’affaire Cofidis, suspension de l’équipe
– Avril : affaire Dave Bruylands sur le Ronde, affaire Geneviève Jeanson sur la Flèche Wallonne, affaire David Millar
– Juin : sortie du livre L.A. Confidential, affaire Camenzind
– Juillet : affaire Armstrong-Simeoni, curieuse affaire Christophe Brandt
– Aoôt : procès Ferrari, affaire Filip Meirhaeghe en Belgique qui secoue le monde du VTT.
– Septembre : Hamiltongate, affaire Perez
– Octobre – Novembre – Décembre : condamnation de Johan Musseuw, Jo Planckaert et Chris Peers dans l’affaire du dopage dans les milieux vétérinaires belges. Mise en place de l’UCI ProTour sur fond de contreverse, les grands Tours exigeant la mise en place d’une charte d’éthique.

3 – Premier maillot 2005 rendu public : T-Mobile! On poursuit dans la même veine, le rose et le classicisme. Et très honnêtement, le maillot 2005 nous semble assez réussi par sa simplicité et son look quelque peu rétro. Bref, c’est sobre, c’est efficace, et c’est pas mal ! Comment trouvez-vous Sevilla en T-Mobile?!

4 – Le Champion du monde 2003 à Hamilton Igor Astarloa devra vraissemblablement se contenter d’une place dans une équipe qui ne participera pas au ProTour en 2005. Cela paraît incroyable, mais c’est ainsi. Astarloa nous apparaît pourtant comme un coureur jouissant encore d’un gros potentiel sur les Classiques et d’une marge de progression. Les problèmes administratifs plus que sportifs (malgré une saison 2004 en demi-teinte en raison des problèmes avec l’équipe Cofidis) semblent être à l’origine de cette situation. C’est vraiment dommage pour ce coureur qu’on apprécie par ailleurs.

Le ProTour se met en place

Pour le meilleur ou pour le pire, l’UCI ProTour se mettra en place au 1er janvier. Exit donc la Coupe du Monde, place à une nouvelle compétition plus étendue, élargie aux courses par étape d’une semaine comme aux grands tours. Le vainqueur du ProTour sera le coureur qui, durant la saison, aura amassé le plus de points sur les épreuves du label. Ce coureur portera un maillot distinctif, blanc et bleu.

C’est évidemment une victoire sur le Tour de France qui donnera le plus de points : 100. Le vainqueur du Giro et de la Vuelta en engrangeront 85, ce qui peut paraître injuste, voire une belle chance ratée d’enfin porter l’intérêt des coureurs sur autre chose que le seul Tour. Une victoire sur une Classique donnera 50 points, comme une victoire sur une épreuve par étape plus courte (Paris-Nice, le Dauphiné, etc.).

Le peloton du ProTour comportera 493 coureurs très précisément, répartis en 19 équipes. On comptera pas moins de 39 nationalités au sein du peloton ProTour, dont deux Canadiens (Barry et Hesjedal). C’est l’Italie, avec 93 coureurs, qui est le pays le mieux représenté, suivi de près par l’Espagne (92 coureurs) puis par la France (69), la Belgique (39), l’Allemagne (37), les Pays-Bas (29), l’Australie (17), les Etats-Unis (15), le Danemark (12) et la Suisse (11).

L’hydroformage

Depuis environ 2 ans, certains tubes alus retrouvés sur des cadres haut de gamme présentent des formes peu traditionnelles, inspirées de la courbe plutôt que de la ligne droite : De Rosa Merak ou Tango cette année, Pinarello Dogma, Ridley Damocles, tout comme certains cadres Wilier ou Bianchi. La compagnie de tubes Dedacciai a également lancé une ligne de tubes dans cet esprit, ligne appelée Competition et qui prend la relève de la populaire série EM2. Il y a lieu de s’interroger sur cette nouvelle tendance qui fait appel à une technologie déjà populaire dans le monde de l’automobile, l’hydroformage, et qui permet de donner à un matériau comme l’alu des formes peu conventionnelles.

Le principe de l’hydroformage est simple : vous placez le tube à former dans un moule taillé selon la forme à obtenir. Vous injectez dans le tube une huile (ou de l’eau) sous haute pression, ce qui forcera le tube à adopter la forme du moule dans lequel il est placé. Vous pouvez ainsi, grâce à ce procédé, donner à l’aluminium des formes jusqu’ici uniquement possibles avec le carbone, sans altérer sa rigidité et ses propriétés intrinsèques.

Quels avantages maintenant dans l’industrie du cycle ? Les avantages seraient en fait au nombre de trois : d’une part, on obtiendrait une résistance accrue du matériau, notamment aux endroits ou les forces sont les plus fortes (principe de la coquille d’oeuf). D’autre part, l’aérodynamisme y trouverait aussi son compte. Enfin, la filtration des vibrations, apparemment meilleure avec des tubes hydroformés, serait ainsi plus proche de ce que procure un cadre carbone à ce titre. Quand on sait qu’un des désavantages de l’alu par rapport au carbone est son manque de confort, voici donc un éventuel argument nouveau pour relancer les cadres alu, mis à mal par la popularité actuelle – et toujours grandissante – du carbone.

Bref, l’hydroformage est-il un procédé appelé à prendre de l’expansion dans le domaine du cycle ? Difficile à dire tant le carbone semble être aujourd’hui le matériau le plus adapté à la construction des cadres de vélo. Ce n’est certes pas nouveau, mais l’obstacle que représentaient dans les années 1980 les coôts de production reliés au carbone a récemment été levé; d’ailleurs, tout le monde s’est mis à produire des cadres carbone, dont la qualité est généralement assez satisfaisante. Dans ce contexte, on pense que la popularité du carbone sera encore grandissante dans les prochaines années, forcément au détriment de l’acier, l’alu et le titane, dont les avantages apparaissent de moins en moins clairs.

La retraite du baroudeur

Un excellent coureur a annoncé aujourd’hui son retrait des pelotons, et il mérite qu’on le salue bien bas : le Français Jacky Durand. Il laisse dans le cyclisme un palmarès très honorable, avec deux victoires en Coupe du Monde : Le Ronde en 1992 ainsi que Paris-Tours en 1998. Il aura également remporté 3 étapes du Tour, à Cahors en 1994, le prologue à St-Brieuc en 1995 (couru principalement sous la pluie, ce qui l’avait avantagé puisqu’il était parti sur le sec) et à Montauban en 1998. Il a également été deux fois champion de France, en 1993 et 1994.

Plus qu’un palmarès, Durand laisse une marque dans le cyclisme, un style plutôt, qui pourrait lui valoir le titre du « dernier des baroudeurs » (à moins que ce ne soit Dierckxsens?). La plupart de ses victoires ont en effet été acquises de la même manière : en se lançant tôt dans des échappées fleuve, en solitaire ou à plusieurs, et ce peu importe la distance à parcourir, les difficultés ou la météo. Avec Durand, c’était place au feeling, place à l’intuition, place au « bon coup » et à la surprise. Cette manière de vaincre et de se battre, qu’on a également récemment retrouvé chez Marco Pantani et qui reflète un courage et un panache certain, manque désormais dans le cyclisme devenu si calculateur, oreillettes et enjeux monétaires comme contractuels aidants.

Bref, le style « Durand » nous manquera, car il était toujours diablement intéressant de suivre une course cycliste avec une seule question dans la tête : tiendra ou tiendra pas?! Salut Dudu !

Vous trouverez par ailleurs les impressions de Popovytch ici suite à son récent camp d’entrainement avec Armstrong en Californie.

Une intéressante entrevue avec Voeckler est disponible ici par ailleurs.

Et la deuxième partie de l’entrevue avec Cunego est disponible ici. Cunego vient d’ailleurs de lancer son site web, très bien fait et dans lequel on retrouve un forum, forum auquel prend activement part Damiano par ailleurs.

Le calendrier des cyclosportives 2005

Nous avons tardé à en parler, nous attendions que les choses se précisent, ce qui est le cas désormais. Nous pouvons donc vous donner des informations et surtout des dates à propos des principales cyclosportives européennes en 2005. Le tableau n’est certes pas tout-à-fait complet, mais il faut bien planifier la saison 2005 !

Tout d’abord, deux sites qui nous apparaissent très intéressants à ce sujet. Pour des informations générales, les dates, les parcours, les liens, il faut aller sur cyclosport.com, un site français assez complet mais qui présente surtout les cyclosportives françaises. Pour compléter le tableau, le site italien BluFreccia nous apparaît digne de mention pour les épreuves italiennes, également très intéressantes (notamment dans les Dolomites). Ce site, qui est celui d’une agence de voyage spécialisée dans le cyclisme, offre des forfaits aux cyclistes intéressés à participer à ces épreuves. Ces forfaits incluent bien souvent les inscriptions, un avantage notable sur certaines épreuves comme le Marathon des Dolomites, ou l’inscription est compliquée et aléatoire.

Les dates maintenant des principales cyclosportives en 2005 (« principales » au sens subjectif de La Flamme Rouge!), et ce notamment pour tous les week-ends du mois de juin et de juillet :

10 avril : La Ronde Picarde (Nord)
15 mai : La Cézanne – Sainte-Victoire (Provence)
11 juin : Les Trois Ballons (Vosges)
12 juin : Time Mégève-Mont Blanc
18 juin : L’Ardechoise
26 juin : Gran Fondo Marco Pantani (Aprica, Italie)
3 juillet : La Vaujany
3 juillet : Le Marathon des Dolomites (Italie)
3 juillet : La Hubert Arbes
9 juillet : La Marmotte
10 juillet : L’Arvan Villard
10 juillet : La Serre-Chevalier Luc Alphand
11 juillet : L’Étape du Tour (Mourenx-Pau)
17 juillet : L’Étape beaujolaise
24 juillet : Le défi pyrénéen
11 septembre : La route du Ventoux (Provence)
25 septembre : La Stephen Roche (Ile de France)

Nos choix des plus belles cyclosportives ? La Marmotte, bien évidemment, arrive première à ce classement selon nous. Parcours mythique, difficulté extrême, paysages majestueux, bref, tout cycliste digne de ce nom se doit de s’élancer à sa conquête au moins une fois dans sa vie. Viennent ensuite des épreuves comme l’Ardéchoise, le Marathon des Dolomites, l’Arvan Villard ou la Serre-Che Luc Alphand, toutes présentant à la fois des parcours exigeants et une excellente organisation.

On vous rappelle qu’il faut être très attentif aux périodes d’inscription, les places s’envolant très vite sur ces épreuves très populaires.

Et notre programme dans tout ca ? Non, La Flamme Rouge ne s’élancera pas à l’assault de sa 8e Marmotte en 2005, étant retenu ce jour-là par des obligations familiales. C’est une déception. Mais si la tendance se maintient, on sera plutôt au départ du Gran Fondo Marco Pantani le 26 juin prochain (question de rendre hommage à un coureur qu’on a beaucoup admiré!), puis du Marathon des Dolomites le 3 juillet pour enfin s’élancer sur le parcours de l’Étape du Tour le 11. À suivre!

Ce qu’il faut savoir ces jours-ci

Plusieurs nouvelles qu’il convient de connaître dans l’actualité cycliste :

1 – Selon Armstrong et son directeur sportif, la décision de participer ou non au Tour de France sera prise en mai prochain seulement. Pour l’instant, il semble acquis qu’Armstrong sera de la campagne des Classiques, principalement les Ardennaises (Flèche Wallonne, L-B-L). Il pourrait également se lancer sur le Ronde.

Selon nous, trois choix s’offrent à Armstrong en 2005 : une campagne sur les Classiques chargée, puis un enchaînement sans coupure sur le Giro pour jouer la victoire finale. Ou alors une campagne sur les Classiques puis une coupure en mai pour revenir en forme pour le Tour. Troisième possibilité, une campage des Classiques, puis une longue coupure (ce qui pourrait l’intéresser afin qu’il revienne aux States voir sa famille…), une reprise en aoôt pour arriver au sommet sur la Vuelta et enchaîner sur les Mondiaux. De ces trois hypothèses, la 2e nous apparaît la plus risquée. Il nous apparaît enfin peu probable qu’Armstrong ne dispute aucun grand tour en 2005, d’une part parce qu’il est un spécialiste et d’autre part, parce que son corps devient mieux rodé à ce genre d’effort en vieillissant.

2 – Très intéressante entrevue avec Cunego ici. À lire absolument.

3 – L’équipe Phonak semble décidée à poursuivre l’aventure du cyclisme professionnel. Voilà une bonne nouvelle pour le cyclisme suisse en particulier. Espérons que la qualité de son effectif incitera certains organisateurs d’épreuves à les accueillir. Et espérons que Phonak saura être plus sévère à l’avenir avec les cas positifs.

4 – Les méthodes peu orthodoxes utilisées par Bjarne Riis pour souder l’esprit d’équipe de son groupe étaient déjà connues mais en voici une autre preuve. C’est à un véritable camp militaire que les coureurs doivent se soumettre, et l’expérience semble être bonne dans la plupart des cas. On aurait bien aimé y voir un certain Jan Ullrich…

5 – Ca revient périodiquement. Jean Nuttli, ce Suisse à l’histoire assez rocambolesque puisqu’il est un ancien obèse, s’attaquera une nouvelle fois au record traditionnel de l’heure detenu présentement par Boardman (49,441 km). On doute sérieusement de ces chances, mais qui sait ? La tentative devrait avoir lieu le 14 décembre prochain à Vienne, ce qui pourrait surprendre puisque les vélodromes classiques pour ce genre de truc sont Bordeaux voire Milan.

La classe c’est… les accessoires Santini

santini.gifFondée en 1965, la société italienne (ses usines sont à Bergame) Santini excelle en matière de bonneterie cycliste. Santini équipe depuis plusieurs décennies des équipes professionnelles qui testent donc le matériel au plus haut niveau. Difficile en effet de trouver plus exigeant en matière de confort et de durabilité que des coureurs pro qui parcourent entre 20 000 et 45 000 kms par année ! Depuis quelques années, Santini est en plus le tailleur de tous les champions du monde et leader des Coupes du monde puisque fournisseur officiel de l’UCI.

Si la réussite de certains maillots est toujours discutable selon les goôts et préférences (La Vie Claire touchait la perfection, mais que dire aujourd’hui de Caldirola ou pire encore, de De Nardi?), il y a un domaine ou Santini est selon nous intouchable, et c’est dans les accessoires. Leur jambières, genouillères ainsi que manchettes sont particulièrement réussies, et on en ferait presque des objets de culte.

D’un confort exemplaire, durables (nos manchettes achetées en 1991 sont comme neuves, jamais une couture n’a cédé!) et bien concues (présence de bandes anti-dérapantes aux endroits stratégiques, anses sous les pieds ou fermetures-éclair dans le bas – selon l’usage – pour maintenir ou pouvoir enlever rapidement en roulant les jambières, etc.), ces accessoires sont déclinés en plusieurs tailles et couleurs, ce qui les rend encore plus intéressants. Avec Santini, fini le « medium » ou « large » voire, pire encore, le fameux « one size fits all » puisqu’on fabrique ces articles en XS, S, M, L et XL voire parfois même XXL. L’ajustement est donc toujours parfait, surtout dans le cas des petits gabarits. On trouve également au moins 5 couleurs de base, soit le noir, le marine (navy), le bleu royal, le rouge et le blanc, permettant de toujours trouver la bonne couleur pour aller avec vos maillots et cuissards.

Et la petite touche de grande classe proviendra du logo soigneusement apposé à l’article, toujours dans un endroit à la vue du public qui nous regarderait. Bref, avec ces articles de Santini, on est très loin des produits peu ergonomiques (faut voir les coupes!), ternes (vive le noir ou le gris!) et sans relief de Louis Garneau voire de Sugoi, deux marques très présentes sur le marché nord-américain.

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