Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : août 2004 Page 1 of 3

Barry et la Vuelta : décisif !

Le Canadien Michael Barry fait partie de l’équipe US Postal qui sera envoyée sur la Vuelta. Si Johan Bruyneel a fait de Landis et de Beltran ses deux coureurs protégés, il aura à l’oeil la performance de Barry sur les trois semaines de course, attendant une confirmation du Canadien. C’est du moins ce qu’il a récemment déclaré, affirmant que la prestation d’ensemble de Barry, si elle est bonne, pourrait lui ouvrir la porte pour une place dans l’équipe Discovery du Tour 2005 qui travaillera peut-être, c’est encore à confirmer, pour donner à Lance Armstrong une… 7e victoire consécutive sur cette épreuve!

Bref, Barry joue gros sur cette Vuelta et il sera à surveiller de près, une chose que La Flamme Rouge fera pour vous. Élément encourageant, il a bien performé récemment, terminant notamment 7e du Championnat de Zurich.

Transferts : la saison bat son plein

Cette année, la saison des transferts s’annonce particulièrement intense avec la mise en place de l’UCI ProTour, qu’il faut voir comme une ligue de cyclisme professionnel garantissant aux équipes qui en font partie une participation aux plus grandes épreuves, notamment Classiques de Coupe du Monde et grands tours. Ces transferts récents sont digne d’intérêt :

– Landis chez Phonak (grosse surprise!)
– Popovytch chez Discovery Channel (que fera Ernesto Colnago, mentor de Popovytch, dans ce nouveau contexte?)
– Merckx chez Lotto – Omega Pharma
Steels chez Lotto – Omega Pharma
– Caucchioli chez Crédit Agricole

Le paysage pro français change également beaucoup en ce moment, surtout avec l’annonce du nouveau sponsor Bouygues Telecom (encore des Telecom!) en remplacement de Brioches-La Boulangère. Si la structure de l’équipe de Bernaudeau est déjà en place, il est à anticiper un recrutement actif de sa part en raison de l’allonge de budget. Il a déjà mis sous contrat le vétéran Didier Rous qui agira assurément en tant que capitaine de route de l’équipe.

Par ailleurs, Marc Madiot recrute, ayant mis sous contrat 7 coureurs récemment, dont quelques néo-pros et le vétéran Ludovic Auger, qui voit ainsi sa carrière relançée en quelque sorte.

On annonce aussi la création d’une nouvelle équipe pro en France, née de la fusion entre Jean Floc’h, une équipe amateur bretonne de longue date, et la région de la Bretagne.

Voilà donc matière à encouragement pour le cyclisme français qui perd par contre Jean-Cyril Robin qui part à la retraite. Virenque n’a pour sa part pas encore tranché.

Le vélo de demain

Le mois de septembre est toujours intéressant parce que c’est la saison des salons qui permettent aux usagers de découvrir les nouveautés qui équipperont les vélos de demain. Souvent testées par les pros lors du Tour de France et autres épreuves du mois d’aoôt, ces nouveautés nous donnent une idée des vélos que nous chevaucheront d’ici peu de temps :

1 – la fibre de carbone est là pour rester. Même les coureurs les plus puissants (Magnus Backstedt par exemple) ont délaissé l’acier pour se diriger vers le carbone ou le titane. Permettant de créer des formes et des géométries particulières, ayant des applications sur à peu près toutes les pièces d’un vélo et surtout très léger et non-corrosif, le carbone est le matériau de l’avenir. Seuls les freins font actuellement l’objet de réserves, pour des questions de sécurité. Avec le renforcement des modules, il est à prévoir que même ces pièces n’échapperont pas à la tendance. Demain, votre vélo sera donc plus encore « full carbone », même si Shimano fait dans la résistance avec son nouveau Dura-Ace!

2 – le vélo de demain embarquera beaucoup plus d’électronique, un peu comme les Formule Un. Campagnolo finalise la mise au point d’un dérailleur arrière électrique très prometteur, déjà visible sur les vélos de certains coureurs de la Saeco lors du dernier Tour (détails dans la revue Le Cycle du mois d’aoôt). Campagnolo a réussi à produire un dérailleur arrière de taille similaire à ceux que l’on connaît actuellement, contrastant avec le dérailleur électrique de Mavic, trop volumineux. La pile est rangée de façon astucieuse sous le porte-bidon.

Il est également à prévoir des pièces de plus en plus intégrées, un peu dans le style des nouveaux ensembles potence-guidon carbone « integralter ». Deda se lance d’ailleurs à la conquête de ce marché avec un modèle très réussi pour 2005, l’Alanera Squadra Corse. Ces nouveaux ensembles comporteront, dans l’avenir, les dispositions nécessaires pour cacher tous les fils électriques, exigeant que les compagnies travaillent plus que jamais en partenariat. C’est d’ailleurs déjà le cas entre SRM et Shimano, ce dernier comprenant dès aujourd’hui que l’avenir est dans l’intégration des composantes puisqu’il propose déjà un pédalier Dura-Ace compatible avec le système SRM de mesure de la puissance. Campagnolo emboîtera le pas c’est certain, et ces compagnies développeront énormément leur « Flight Deck » ou leur « ErgoBrain » qu’on peut actuellement voir comme des versions préliminaires de ce qui est à venir.

Nous pourrons probablement bientôt acheter un groupe Campagnolo Record sans cables (du moins pour les dérailleurs car cela reste à voir pour les freins) intégrant, dans le pédalier tout carbone, des capteurs de puissance reliés sans fil à l’ordinateur de bord Record de notre vélo et qui nous donnera en temps réel mesure de la puissance, de la température extérieure comme corporelle, de l’hydratation, des calories, de l’usure des pièces, en plus des éléments habituels (vitesse, distance, odomètre, etc.). On peut penser que d’ici quelques années, de nombreuses alliances seront signées entre fabriquants, du style De Rosa – Campagnolo – Polar – SRM, afin d’offrir aux cyclistes des produits complets.

3 – les roues seront de plus en plus carbones (nouvelles Mavic Cosmic Full Carbon annoncées), avec des pneus sans chambre à air (Tubeless), ceci pour un gain de poids et de confort appréciables. Les gommes seront encore développées, pour atteindre de meilleurs grips sous la pluie et en descente de cols particulièrement.

4 – braquets. Si le 10 dents n’apparaît pas pour demain ni les cassettes 11 ou 12 pignons, les pédaliers compact semblent avoir de beaux jours devant eux pour les coureurs amateurs, les cyclosportifs et même les pros, dans certaines circonstances (étapes de haute montagne par exemple). On dit qu’Hamilton aime monter ce type de pédalier en montagne et qu’il a gagné son étape sur le Tour de France 2003 avec l’un d’eux. Le 50-34 voire le 51-36 seront donc probablement de plus en plus populaires.

Bref, le vélo de demain sera assurément plus léger, comportera beaucoup de carbone et sera de mieux en mieux intégré, permettant d’offrir au cycliste plus d’information via une électronique « embarquée » dans le vélo. Seul chose, il ne faudra pas oublier de brancher votre vélo dans la prise électrique après chacune de vos sorties!

Une femme en tête!

Encore des changements en tête du pool puisque c’est Natalie Dagenais qui a pris les commandes grâce à Stuard O’Grady (vainqueur de la Hew Classic) et Erik Dekker (vainqueur inextremis du Tour des Pays-Bas). Une femme est donc en tête de notre petit jeu et ca nous fait personnellement rudement plaisir, pour deux raisons: d’une part, cela prouve qu’il n’y a pas que les « mecs » qui connaissent le vélo et d’autre part, c’est une amie. Allez, on ose une petite indiscrétion très amicale : son conjoint, mon bon ami Marc Beaulieu, président de mon club cycliste, pointe 6e avant-dernier ; on peut imaginer les discussions de couple le soir autour de la table! Ceci étant, il est important d’ajouter que Marc a brillamment enlevé les 2 premières éditions de ce petit jeu.

La lutte demeure cependant très chaude avec le second, François Bérubé, puisque seulement 15 points les séparent… Parmi les auteurs d’un beau rapproché ce mois-ci, tous ceux qui ont Paolo Bettini qui a engrangé pas moins de… 95 points depuis le début aoôt (beaucoup de 2e places, son titre olympique, etc.). À noter la présence d’une 2e femme au sein des 10 premiers, Arianne Levasseur, qui se maintient dans ce groupe sélect depuis fin juin.

Signe que rien n’est jamais acquis, notre leader au sortir des Classiques, Didier Mangin, pointe désormais à la 11e place. Paul Courtemanche, 2e après le Giro, est désormais 14e!

Quant à La Flamme Rouge, elle est toujours dans les profondeurs du classement. C’est M. 500 watts lui-même, notre ami cycliste Luc Ostiguy (signe distinctif : aime désouder des cadres à la Magnus Backstedt…), qui est toujours lanterne rouge. Il a cependant repris 7 points dans l’écart qui le sépare de l’avant-dernier. Courage!

Les coureurs ayant marqué 20 points ou plus ce dernier mois : Bettini (95), Ekimov (28), Dekker (25), Lowik (25), O’Grady (25), Valverde (24), Merckx (22), Zabel (22), Jullich (20), Rous (20).

Voici le classement en date d’aujourd’hui :

* Natalie Dagenais 732
* François Bérubé 717
* Nicolas Fournier 686
* Pierre Beaudoin 647
* Chris North 629
* Arianne Levasseur 605
* René Rellier 602
* Jean-P. Wauthier 599
* Robert Mayer 594
* Cest Raoul 589
* Didier Mangin 582
* Réjean Asselin 566
* Simon Lemay 565
* Paul Courtemanche 553
* Raphaël Watbled 540
* Lysanne Fratelli 537
* Dominique Paget 531
* Sébastien Bosvieux 517
* Stéphane Tremblay 499
* Éric Lehoux 497
* Cyclick 495
* Réjean Miousse 485
* Marie-C. Grégoire 481
* Étienne Gagnon 475
* Alain Levasseur 466
* Daniel Boivin 464
* Roger Filion 452
* Marc-A. Martel 450
* Francis Lemay 442
* Stéphane Martel 422
* Tomas Marchetti 394
* Antoine Lord 391
* François Gaudreau 389
* Luc Langevin 386
* Éric Lepage 385
* Patrice Beaulieu 379
* Ronald Martel 378
* Laurent Martel 370
* Louis Potvin 368
* Marc Beaulieu 358
* Alain Potvin 347
* Maxime Caron 330
* Sylvain Lépine 318
* Alain Dauphin 252
* Luc Ostiguy 193

Comme d’hab, merci de me signaler d’éventuelles erreurs. Prochaine mise à jour au sortir de la Vuelta fin septembre. Les positions seront presque définitives à ce moment!

Nouvelle mise à jour !

Une nouvelle mise à jour du pool de cyclisme au sortir du mois d’aoôt est désormais disponible. Encore des surprises!

La Flamme Rouge a un an!

Il y a un an, notre site La Flamme Rouge était lancé avec la publication de notre premier texte, que nous reproduisons ci-bas, portant sur Tom Danielson.

Quoi de mieux pour fêter le 1er anniversaire que d’apprendre, grâce à Éric cette semaine, que La Flamme Rouge est « site du mois » dans la revue française Le Cycle!! Voici le texte que vous pouvez y retrouver :

« Venu tout droit du Canada, le site www.laflammerouge.com propose une radioscopie complète du monde des pros. Quotidiennement, des infos viennent alimenter le site. Le ton est souvent caustique et apporte un éclairage différent sur l’actualité. Autre point fort, le nombre très important de liens vers des sites de qualité et qui traitent également de vélo sous différents aspects. Le site de LFR dresse également le portrait de nombreux coureurs, parle de la technique et aussi des affaires de dopage. Les archives permettent de retrouver facilement un ancien article. Bien sôr, Lance Amstrong est souvent évoqué, à travers ses résultats et ses faits extra sportifs, même si le webmaster avoue ouvertement son antipathie pour le champion américain. La rivalité américano-canadienne n’est pas vaine… »

Nous tenons bien sôr à partager ce succès avec tous nos lecteurs. Car ce premier anniversaire est aussi pour nous l’occasion de dire merci à tous nos lecteurs avec qui nous partageons le bonheur de discourir de cyclisme sur des bases quotidiennes. Gonflés à bloc pour entamer cette 2e année (mais toujours à l’eau claire…), nous éprouvons beaucoup de plaisir à entretenir ce petit site bien modeste et sachez que vos commentaires – même divergents – nous intéressent toujours. Pas besoin d’être forcément d’accord avec La Flamme Rouge pour écrire un commentaire!

Nos remerciements vont également à nos collaborateurs spéciaux : Dominique, Lyne, Gaston, Éric, Stéphane, les coureurs des Rouleurs de l’Outaouais, etc. Enfin, un merci tout spécial est adressé à l’homme de l’ombre, mon ami d’enfance Patrick qui nous a initié aux carnets ouèbe et qui est responsable du design de ce site.

Premier texte de La Flamme Rouge, fin aoôt 2003 :

Titre : Tom Danielson

La nouvelle de la semaine dans le monde du cyclisme pro est résolument la signature, pour la saison 2004, de Tom Danielson (équipe Saturn) chez lêéquipe italienne Fassa Bortolo dirigée par GianCarlo Ferretti qui nêest plus à présenter dans le milieu. Il y retrouvera Dario Frigo, Allessandro Pettachi et Aitor Gonzales entre autre. Michele Bartoli est annoncé comme partant pour la saison prochaine, ce qui est dommage pour couvrir le registre des Classiques.

Danielson a fait toute une saison 2003 et sêinscrit logiquement comme le grand espoir du cyclisme américain, après Greg LeMond et Lance Armstrong. Ca fait plaisir de voir que tout comme eux, Tom nêa pas hésité une seconde à rallier lêEurope et une équipe de top niveau, dirigée par “lêhomme de fer”. Trop de cyclistes nord-américains préfèrent en effet se cantonner aux courses américaines ou lêon peut courir pour soi et faire rapidement dêintéressantes sommes dêargent. Danielson a très bien vu que Saturn ne lui permettrait pas dêaller plus haut encore, lui qui en a pourtant les moyens physiques de toute évidence tant il est apparu facile dans de nombreuses courses cette saison.

Rappelons que Danielson a gagné au début de la saison le Tour de Lankawi devant certains pros européens confirmés. Il a récemment gagné le Mount Washington Hill Climb race, ce qui situe ses capacités de grimpeur. Souvent présenté comme tel, il semble être capable dêexceller également au CLM. En fait, personne ne connaît ses réelles limites et Ferretti lêa compris avant tout le monde. Avec lui, il détient peut-être le prochain vainqueur américain du Tour, une fois le règne dêArmstrong terminé!

Bref, une excellente alliance entre un directeur sportif qui a 30 ans de métier, qui sait comment développer les jeunes et motiver ses coureurs, et un jeune coureur justement qui a eu la tête de sêépauler de gens compétents autour de lui et qui dédient leur vie au cyclisme. Et dans cette optique, les italiens sont tout simplement les meilleurs…

Beaucoup de nouvelles très intéressantes!

Voici, selon notre formule « en vrac », les nouvelles d’intérêt ces jours-ci:

1 – À la une du Journal de Montréal, on raconte que la championne olympique Muenzer a gagné son titre avec des roues empruntées aux équipes françaises et australiennes. Muenzer s’était retrouvée sans boyaux de course à quelques heures de ses épreuves et a donc dô compter sur d’autres équipes pour pouvoir se mettre en piste. L’histoire, assez incroyable, est en train de faire le tour du monde puisque l’Agence France Presse en a fait un communiqué officiel plus tôt aujourd’hui.

Voilà donc une bien mauvaise presse pour l’ACC et le Comité Olympique Canadien qui doit sentir l’eau bien chaude récemment. On vous le disait plus tôt cette semaine, il y a beaucoup trop d’improvisation dans tout cela. La récente sortie du ministre canadien du sport doit d’ailleurs être dénoncée. Ce dernier affirmait qu’il était plus important d’investir dans la santé de la population en général que pour gagner des médailles aux JO. Si on peut comprendre le raisonnement, on juge toutefois qu’il est bien contestable, l’être humain étant ainsi fait qu’il a besoin de modèles. Et il n’y a pas meilleure façon, selon nous, d’encourager les gens à faire du sport qu’en leur permettant de s’identifier à des modèles à qui on doit donner, selon nous, des moyens corrects (sans verser dans l’excès opposé) de réussir, ce qui n’est pas le cas actuellement au pays.

2 – Même si La Flamme Rouge n’est pas un grand fan du VTT, saluons la très belle médaille d’argent de la Québécoise Marie-Hélène Prémont dans l’épreuve de cross-country des JO. C’est la no1 mondiale la Norvégienne Gunn-Rita Dahle qui s’est imposée en dominant la course de bout en bout, ce qui donne une idée de la belle performance derrière de Prémont. Bravo !

3 – Floyd Landis s’est engagé pour 2 ans chez Phonak ou il rejoint donc Hamilton et Sevilla. C’est qu’on lui a promis de pouvoir jouer sa carte personnelle dans certaines épreuves. Voilà donc une nouvelle innatendue et qui doit toucher Armstrong puisque Landis était très certainement parmi sa garde rapprochée. Il sera difficile à remplacer… Remarquez qu’à la vue de son dernier Tour de France, on comprend Landis qui est même en droit de se demander s’il ne devrait pas revendiquer le statut de leader de l’équipe l’an prochain!

4 – Leipheimer est annoncé chez Gerolsteiner, mais cela reste à confirmer. Il ne ferait pas concurence à Rebellin puisque ce dernier se réserve uniquement les Classiques. Du coup, Rabobank se cherche un nouveau leader pour les grands tours et semble trouver Valverde trop cher… pour l’instant.

5 – Le GP de Plouay, la grande fête du cyclisme breton, se déroulera dimanche. Toujours âprement disputée, cette course avait été gagnée par Andy Flickinger l’an dernier. Les Français sont toujours à surveiller, notamment Moreau, Pineau, Chavanel, Voeckler, Vogondy et Moncoutié, en vue récemment. À surveiller aussi, Popovytch.

6 – Saga VDB : de mal en pis. Comme toujours, le revoilà parti à la recherche d’une équipe pour 2005. On y croyait depuis 2 ans, mais ses récents déboires nous ont convaincu que l’individu est probablement irrécupérable. Si « l’homme de fer » du cyclisme, GianCarlo Ferretti, a échoué, on se dit que sa carrière est terminée. À moins que Riis nous refasse un grand numéro de sauveur ?

Lyne Bessette en entrevue

De retour d’Athènes, Lyne Bessette a gentiment accepté de répondre à nos questions, poursuivant ainsi notre série d’entrevues amorcée il y a une dizaine de jours.

LFRLyne, première question, souffres-tu encore de séquelles suite à ta chute dimanche dernier dans la course sur route des Jeux?

LB – J’ai seulement une côte qui me fait toujours souffrir mais en dehors de ça, non, pas autre chose.

LFRCrois-tu que cette chute a pu influencer négativement ton clm mercredi dernier ?

LB – Non, absolument pas.

LFRComment juges-tu, avec un peu de recul, ta performance dans ce clm?

LB – Considérant mes qualités dans les contre-la-montre pris sur une seule journée, c’est-à-dire qui n’intervienne pas dans un grand tour, je suis satisfaite.

LFRLa stratégie de l’équipe canadienne dans la course sur route était visiblement d’attaquer, de créer une course de mouvement. Maintenant que la course est terminée, et compte tenu du parcours, était-ce selon toi une bonne stratégie?

LB – Selon moi, c’était carrément la strategie parfaite à adopter.

LFRTu étais aux avant-postes du peloton au moment de ta chute, assurément pour surveiller les contre-attaques derrière Sue qui était à ce moment échappé. Tu venais également de produire un gros effort dans ta propre tentative d’échappée. Comment te sentais-tu au moment de ta chute?

LB – Pour tout te dire, je me sentais alors en parfait contrôle de mes moyens.

LFRLa moyenne horaire de la course sur route féminine est de 34 km/h, ce qui peut paraître assez faible. Cette moyenne est-elle un bon reflet de ce qui s’est passé dans la course ou était-ce beaucoup plus dur qu’en apparence?

LB – Le parcours était difficile, avec beaucoup de virages et beaucoup de relances. Il y avait aussi deux bornes de montée, une section pavée, bref, un parcours digne des Jeux Olympiques. Le vent soufflait aussi très fort car il y avait une dépression qui s’ammenait sur Athènes cette journée là. Chose certaine, ce n’est pas parce qu’une moyenne n’est pas élevée que la course était facile !

LFRTa préparation pour les Jeux passait, si nos informations sont exactes, par un stage d’entraînement en France début aoôt. À quel endroit t’es-tu entraînée?

LB – Nous étions en fait basé à Annecy, au coeur des Alpes françaises.

LFROn lisait très récemment que tu comptais participer au GP T-Mobile le 12 septembre prochain, mais pas forcément aux Mondiaux de Vérone. Quel sera ton programme de fin de saison ?

LB – Je compte disputer une course au Vermont, puis le GP San Franscisco. Je ne suis pas encore décidée concernant une participation aux Mondiaux de Vérone.

LFRTu as beaucoup gagné cette année (Pomona Valley Stage Race, Redlands Classic, Sea Otter Classic, Nature Valley Grand Prix, course sur route des championnats canadiens, Tour The International), tu es capitaine de route et leader chez Quark, tu t’es mariée, la vie sourit à Lyne Bessette non? Estimes-tu que 2004 est ta meilleure année en carrière jusqu’ici ?

LB – Oui, sans aucun doute, et je suis très heureuse, à vélo bien sôr mais avant tout dans ma vie personnelle, ce qui, pour moi, compte avant tout.

LFRMalgré tous ces succès, l’épreuve du Mont Royal, devant ton public, t’a échappé, une fois encore. Est-ce l’épine dans le pied en 2004 ? Dans la négative, y-a-t-il une course, un événement en 2004 pour lequel tu nourris des regrets ?

LB – Non, car c’est ça le sport, on ne peut pas toujours gagner!!

LFROn connaît assez peu l’équipe Quark, un fabriquant de chaussures pour femmes. En portes-tu et sont-elles confortables ?! Blague à part, est-ce une équipe canadienne ou américaine? Quark s’est-il engagé dans le cyclisme pour une durée déterminée?

LB – Quark a en fait signé pour trois ans, et c’est une équipe américaine. Les chaussures Quark sont les plus légères du monde, et ce n’est pas une blague!

LFRL’Équipe Quark a beaucoup de charme, dans tous les sens du terme puisqu’on compte également dans ses rangs les espoirs Audrey Lemieux et, plus récemment, Emilie Roy. Prépare-t-on l’avenir chez Quark ? Que penses-tu de ces deux filles pour l’avenir?

LB – Audrey a été avec nous depuis le début de la saison. Dans le cas d’Émilie, nous l’avons mise sous contrat dans le but de lui permettre de courir avec nous certaines épreuves de la Coupe du monde ainsi que le Tour du Grand Montréal. Audrey a, selon moi, beaucoup de talent et une très bonne tête, ce qui en fera une excellente leader plus tard, elle a ça en elle! Chose certaine, ces deux filles là sont une belle relève.

LFRTon mari Tim Johnson, pro chez Saunier-Duval-Prodir, passe maintenant beaucoup de temps en Europe, à Gérone si nos renseignements sont bons, Gérone étant le véritable « camp de base » des coureurs nord-américains en Europe. Comment gère-t-on la vie sur deux continents?

LB – Ce qui est difficile, c’est que Tim et moi étions, depuis trois ans, sur la même équipe. On a eu de la chance! Maintenant, cela demande une autre adaptation. On se voit moins souvent c’est évident, mais nous savons tous les deux que cette vie séparée ne durera qu’un temps…

LFRCôtoies-tu davantage les pros masculins qui y habitent, comme Hamilton, Landis, Armstrong, Leipheimer, Hincapie?

LB – J’ai effectivement eu la chance de les rencontrer et Tyler Hamilton est un bon ami de Tim. Ceci étant dit, je connaissais aussi Levi Leipheimer car il était chez Saturn en même temps que moi.

LFRTu évoquais récemment que tu désirais un programme de course allégé pour 2005. As-tu des projets ou objectifs précis pour l’an prochain?

LB – Après 8 ans passés dans une équipe professionnelle avec un calendrier de courses très chargé, je pense que je mérite bien une année un peu plus relaxe, afin de mieux attaquer la suivante!

LFRVerra-t-on Lyne Bessette sur des épreuves de cyclo-cross cet hiver?

LB – Hum… pas cette année… mais l’an prochain, peut-être…

La Flamme Rouge remercie Lyne pour cette entrevue et lui souhaite évidemment une bonne fin de saison, qu’on suivra avec intérêt. Vous retrouverez le palmarès 2004 de cette grande athlète québécoise ici, sur le site de notre confrère de Véloptimum.

Fantastique Muenzer!

Même si La Flamme Rouge ne parle pas souvent de la piste, on s’y intéresse beaucoup, tout du cyclisme (sauf peut-être le BMX et le cyclisme en salle…) nous passionnant. On a jadis en effet vécu de grands moments de cyclisme à l’Open des Nations au milieu des années 1990, avec l’ambiance unique des vélodromes peuplés de passionnés comme nous!

Aussi, saluons bien haut la performance de la Canadienne (de Toronto) Muenzer aujourd’hui dans l’épreuve reine de la piste, la vitesse individuelle. Muenzer (1,75 m pour 80 kg) remporte en effet la médaille d’or, battant en finale la jeune (21 ans) Russe Tamilla Abassova. Le tour précédant, elle avait sorti la jeune (20 ans) Australienne Anna Meares, médaillée d’or sur le 500 m quelques jours avant. Muenzer a 38 ans! L’expérience opposée à la fougue de la jeunesse? C’est, en tout cas, dans un tournoi de vitesse que l’expérience constitue le plus un net avantage…

Peu connue du grand public même au Canada, Muenzer a été, dans sa carrière, pourtant vice-championne du monde 2000 (vitesse) et 2001 (500m). En 1999, elle avait même battu Tanya Dubnicoff dans les qualifications pour les JO de Sydney. Mais peu importe, l’histoire aujourd’hui de Muenzer est une belle surprise (comme seuls les JO peuvent en faire!) pour le Canada qui, jusqu’ici, performait assez lamentablement au tableau de médailles.

Les médailles en cyclisme sont d’ailleurs très rares pour le Canada, pays ou ce sport demeure encore aujourd’hui à la marge de beaucoup d’autres, même si des progrès évidents ont été faits ces dernières années. Jusqu’ici, on comptait 8 ou 9 médailles canadiennes en cyclisme, dépendemment du site fréquenté! À l’ACC, voici ce qu’on rapporte :

1996 Argent Alison Sydor Vélo de montagne
1996 Argent Brian Walton Piste-Course aux points
1996 Bronze Curt Harnett Piste-Vitesse
1996 Bronze Clara Hughes Route-Contre-la-montre
1996 Bronze Clara Hughes Route-Course sur route
1992 Bronze Curt Harnett Piste-Vitesse
1984 Argent Curt Harnett Piste-Kilomètre
1984 Argent Steve Bauer Route-Course sur route

Le site du comité olympique canadien rapporte une médaille de bronze de plus, et si certains d’entre vous peuvent nous éclairer sur cette incohérence, on vous en serait reconnaissant!

C’est donc tout un exploit qu’a réalisé Muenzer aujourd’hui, donnant au Canada sa première médaille d’or de son histoire dans cette discipline. Bravo Lori-Ann!

GP de Zurich

C’est le GP de Zurich ce week-end, 8e manche de la Coupe du Monde toujours dominée par Davide Rebellin.

Épreuve longue et difficile notamment en raison de la chaleur qui peut y sévir en plein mois d’aoôt et en raison de la succession des bosses, le GP de Zurich pourrait en suspendre plusieurs. Amrstrong, au début de sa carrière, s’y était d’ailleurs cassé les dents! Nul doute, c’est un homme en forme qui s’imposera ce week-end sur les 250 kms du parcours (dont l’ascension, à cinq reprises, de la colline de Pfannenstiel, longue de 726 m).

Dans ce contexte, les 3 premiers du général de la Coupe du Monde ont beaucoup à perdre, ou à gagner. Si ce sera difficile pour Freire ce week-end, Bettini a un bon coup à jouer contre Rebellin puisque très en forme. Avec 44 points de retard sur ce dernier (282 contre 238 points), Bettini pourrait, avec une victoire, prendre la tête du classement avec deux épreuves à venir, soit Paris-Tours (une course qui ne convient pas à ces deux coureurs) et le Tour de Lombardie.

Les Quick Step de Bettini et les Gerolsteiner de Rebellin devront toutefois avoir les T-Mobile à l’oeil, puisque ces derniers comptent dans l’équipe Ullrich, Nardello (vainqueur sortant), Vinokourov, Kloden, Guerini et Evans, excusez un peu. Ullrich, 4 fois deuxième sur cette course, voudra surement racheter sa performance jugée par plusieurs décevante à Athènes, bien qu’on puisse se questionner sur sa motivation récente.

Le vainqueur de Québec-Mlt 1951 nous raconte…

La Flamme Rouge continue sur le même thème, la classique Montréal-Québec, et vous présente aujourd’hui une entrevue avec M. Gaston Langlois, vainqueur de cette épreuve en… 1951! Cette entrevue fait suite à celle du vainqueur 2004, Dominique Perras, lundi dernier. Place à l’histoire!

LFRM. Langlois, combien y avait-il de participants en 1951 ? Qui étaient les favoris ?

GL – Nous étions 40 coureurs au départ et seulement 16 ont terminé lêépreuve dans les délais. Les favoris étaient Max Carter, Barney VanderValk, Art Johnston, André Latour, Paul-Émile Serres, Hugh Starrs, Jean-Louis Laforest et moi-même.

La semaine précédant la course, jêétais allé voir M. Baggio, mon entraîneur et propriétaire du magasin de vélo Baggio Cycles et Sports, en lui faisant part de mes inquiétudes concernant ma participation à cette épreuve. Jêestimais la distance trop longue et je ne pensais pas avoir les acquis dêentraînement suffisants pour y tirer mon épingle du jeu. Il faut dire quêen 1950, jêavais abandonné cette course et quêen 1949, à ma première année de cyclisme de compétition, jêavais terminé 6e et premier Québécois, les cinq premiers venant alors de lêextérieur de la province, soit Chicago et New York.

Utilisant son plus bel accent franco-italien, M. Baggio a su trouver les mots qui devaient me convaincre, quelques jours avant la course, dêy participer, anéantissant ainsi toutes mes appréhensions. Il me disait «Gastone, vient à Québec avec nous, tu prendras le départ et considère ça comme un entraînement, tu nêauras quêà suivre le peloton». La proposition ne me déplut pas car elle avait lêavantage de me soulager de la pression que jêavais tendance à mêauto-imposer. Ainsi réconforté, je me sentais totalement libre de participer à une des courses les plus en vues de lêépoque au Québec (et encore aujourdêhui).

LFRLa course comportait combien de kms à lêépoque, et quel était son parcours précis ?

GL – Mon frère suivait à lêépoque toutes mes courses et selon lui, il y avait cette année-là très exactement 165,8 miles à couvrir, soit 269,4 km. Nous suivions la route # 2 (aujourdêhui la route 138) jusquêà Montréal ou nous prenions la rue Sherbrooke jusquêau boulevard Pie-IX, endroit ou était jugée lêarrivée.

LFRLe cyclisme était-il populaire à lêépoque ? Les gens se déplacaient-ils pour voir les coureurs ?

GL – Il suffit de regarder la photo de l’arrivée (voir ci-bas) pour réaliser que le cyclisme était alors assez populaire au Québec, contrairement à ce que les jeunes pensent aujourdêhui. Un peu plus tard, en 1963, les Six-Jours de Montréal ont également attiré dêimportantes foules.

LFRQuel était votre vélo et les braquets utilisés ?

GL – Mon vélo était de marque Torpado. Mon plateau avant était 52/48 et jêavais, à lêarrière, 4 pignons de 14-16-18 et 20. Nous roulions tous sur des boyaux importés autant de France (Hutchinson) que dêItalie (Pirelli).

Aujourdêhui, le poids et les caractéristiques des vélos les rendent plus performants, mais la taille des pelotons joue également un rôle important dans la dynamique de course. Le nombre aidant, les vitesses moyennes gagnent en importance et les tactiques se raffinent. Lors de la dernière édition, vous étiez 200 coureurs au départ alors que dans les années 1950, la norme était de 75 à 85 coureurs. Malgré ces différences, le désir de compétition et de gagner étaient exactement les mêmes à mon époque quêaujourdêhui et je nêai nul doute que le goôt de la victoire nêest pas prêt de changer, Montréal-Québec (ou Québec-Montréal) étant un classique après tout !

LFRQuelle était, à lêépoque, la stratégie pour gagner une telle course ? Les crevaisons étaient-elles nombreuses ?

GL – Il nêy avait pas de stratégie particulière. Les crevaisons étaient assurément plus nombreuses que de nos jours.

LFRComment sêalimentait-on sur de telles distances ? Y avait-il une caravane pour ravitailler les coureurs ?

GL – La veille, ma mère me préparait du poulet quêelle mettait dans des sacs de plastique que je devais par la suite mettre dans mes poches avant ou arrière de mon maillot ou dans ma musette. Pour ce qui est du liquide, la règle à cette époque était de boire le moins possible, alors je nêavais quêune bouteille sur mon vélo et une autre dans la musette. Notre entraîneur nous donnait notre musette aux endroits prévus pour les ravitaillements, soit Batiscan et St-Sulpice.

LFRComment avez-vous gagné ? Racontez-nous votre course.

Le départ était donné à 6h30 en face du Château Frontenac, à Québec. Je dois dire ici que nous étions debout depuis 4 heures puisquêaprès le réveil, M. Baggio nous amenait au restaurant de lêhôtel St-Louis (il avait demandé la veille au restaurateur dêouvrir tôt!) car nous devions manger un steak dêenviron un pouce dêépais et ce sans patates et sans pain car pour lui, cêétait ce quêil nous fallait pour pouvoir au moins terminer la course!

Dès la sortie de la ville, soit à St-Augustin, il y eut une échappée qui faillit être décisive. En effet, Jean-Louis Dubois de Cap de la Madeleine et Hugh Starrs du New-Jersey sêéchappèrent, tous deux étant de superbes rouleurs et de sérieux prétendants à la victoire.

La course était toutefois encore jeune et près de Batiscan, un groupe de quatre coureurs parvint à faire la jonction avec les deux coureurs échappés. Incapable de soutenir le rythme, Starrs dô alors se faire une raison. À mi-course (Trois-Rivières), cinq coureurs étaient donc toujours en tête. Sur le pont Duplessis (un pont temporaire, érigé en bois, qui avait été construit suite à la chute de ce dernier), il y eut une chute comprenant entre autre Jean-Louis Laforest (un des favoris), Ronald Goodchild, Trevor Allen et moi-même. Chute sans conséquence pour moi puisqu’il ne me fallut pas grand temps pour réintégrer le peloton. Mon équipier Jean-Louis devait cependant demeurer à terre pour le compte.

À Berthierville, il nêy avait plus que deux coureurs à lêavant, soit Tom Liptrot et Andrew McIntosh, tous deux de Brantford en Ontario. Le premier nommé devait être lâché un peu plus loin, incapable de soutenir le rythme. Rapidement, il ne restait donc plus quêune échappée solitaire. À lêarrière, le peloton chaissait, amené par lêaméricain Barney VanderValk et par le jeune André Latour, deux pointures à lêépoque. Pour ma part, je ne faisais que suivre le peloton sans mêengager plus avant.

Un peu avant dêarriver à St-Sulpice, Max Carter, un des favoris, accompagné dêArt Johnston (18 ans) se sauvèrent et rejoignirent ainsi Andrew McIntosh dont lêavance avait été réduite par une malencontreuse crevaison. À ce moment, je « flânais » en queue de peloton suivant le rythme mais sans entreprendre aucune action. Voyant que le peloton semblait sêêtre résigné à son sort et ne menait nullement la charge, je réalisais fort bien que si rien nêétait rapidement entreprit, cêétait perdu, nous en serions quitte pour lire les résultats dans le journal du lendemain. Le moment était donc venu de tenter un coup pendant que cela me semblait encore jouable. Après tout, il ne restait quêune trentaine de miles à parcourir…

Je sorti donc seul du peloton et pris en charge de remonter lêéchappée. Un peu plus loin, je rejoignis Johnston, McIntosh et Carter. Ces derniers, payant leurs efforts, ne purent soutenir le rythme et durent se résigner nous laisser aller. À environ 40 km de lêarrivée, il ne me restait donc plus quêun adversaire, Johnston, pour me disputer la victoire.

Tous les coureurs vous le diront, les derniers kilomètres dêune épreuve aussi longue sont souvent plus psychologiques que physiques. À la flamme rouge annonçant le dernier kilomètre, ma tactique était de laisser mener Johnston, puis de fournir mon effort aux 250 mètres. Après un sprint ou jêai tout donné, je mêimposais au plus grand désarroi dêArt qui ne disposait pas des ressources nécessaires pour me contrer.

LFRQuels étaient les prix pour le vainqueur ?

GL – En récompense de cette victoire, jêai reçu le trophée La Presse, le trophée Robil, une bicyclette de course Automoto et 115 dollars en marchandise. À cette époque, on ne rigolait pas avec le statut dêamateur et afin de préserver ce rang, on nous donnait $115.00 cash tout en prétendant quêil sêagissait de marchandises.

La Flamme Rouge remercie M. Langlois d’avoir accepté de partager avec nous ce morceau de l’histoire du cyclisme québécois et lui adresse ses sincères félicitations, 53 ans plus tard, pour cette belle victoire!

À propos de Lyne

Vous êtes nombreux à nous faire parvenir des commentaires entourant les JO et surtout entourant la performance de l’équipe canadienne féminine, que ce soit dimanche dernier sur route ou aujourd’hui dans le clm. Il est par conséquent justifié d’en faire l’objet d’un nouveau texte sur le site.

Effectivement, on peut critiquer La Flamme Rouge qui maintient que la prestation d’ensemble de l’équipe féminine tient la route. Nous sommes parfaitement conscients que ce pays manque de culture cycliste, que les erreurs, notamment stratégiques, ont été nombreuses dans le passé. Et surtout que les décisions de l’ACC sont souvent matière à contreverses et critiques, que ce soit dans le choix des coureurs, des entraineurs, de l’encadrement, du programme, du matériel, etc. Beaucoup d’improvisation…

Mais dimanche dernier, que peut-on repprocher aux filles? Le parcours, usant certes, favorisait les coureuses qui oseraient prendre l’initiative. L’équipe canadienne a choisi – et c’est un choix justifiable, bien que d’autres choix existaient – de créer une course de mouvement au lieu d’être sur la défensive. Manon, Lyne puis Sue ont tour à tour été vu à l’attaque. Etait-ce trop tôt pour Lyne ? Pas évident de répondre à cette question. Etait-ce trop tôt pour Sue? Pas évident non plus. Et sans la chute, on peut penser que Lyne, aux avant-postes, aurait pu accompagner la contre-attaque décisive derrière Sue… Avec des mais, on refait le monde!

On aurait probablement aussi critiqué une course d’attente de la même façon!

Quant au fait que Lyne aurait dô éviter la chute, c’est une opinion que nous ne partageons pas, de par notre expérience de coureur. Si nous n’avons pas chuté depuis 4 ans en course, nous sommes conscients que cela peut survenir à tout moment, souvent sans possibilité de réagir, notre sécurité étant intimement liée aux actions des autres. La fatigue est également souvent un élément important dans les chutes, les réflexes étant moins aiguisés. Lyne, qui venaient de fournir un bon effort dans l’échappée reprise peu avant, a pu être victime de ce facteur.

Au clm aujourd’hui, Lyne et Sue sont selon nous « à leur place ». Lyne n’a jamais été connue comme une spécialiste du clm au niveau international, elle qui a davantage le profil physiologique d’une grimpeuse. Sue est également longiligne et grimpe bien. Bref, face au plateau en présence (Van Moorsel, Sommariba, Demet, Zabirova, Arndt, Melchers, des pointures), Lyne et Sue ont offert une performance dans leurs cordes. Rappelons-nous que Longo, certes pas à son meilleur, est 14e! Le parcours, plat, favorisait les coureuses puissantes, ce qui n’est pas forcément le cas de Lyne et Sue.

On rejoint vos commentaires cependant sur un point, celui que l’ACC devrait probablement faire courir plus souvent ces filles dans des courses internationales. Lyne a par exemple beaucoup profité de ses participations au Tour de l’Aude, pouvant alors se frotter à l’élite mondiale. Mais de ce côté, les sous doivent suivre…

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