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Mois : mai 2004

Retenez ce nom : CUNEGO !

C’est le jeune (22 ans !) coureur de Saeco Damiano Cunego qui a enlevé la 2e étape du Giro aujourd’hui, battant au sprint ses adversaires dont McGee qui retrouve le maillot rose. Cunego s’est imposé au terme d’une étape piégeuse ou les favoris ont bien joué de prudence, demeurant aux avant-postes. Garzelli et son équipe ont bien tenté de provoquer des choses dans la dernière ascension, sans succès. Ce fut alors au tour des Saeco de préparer le terrain pour une arrivée qui convenait au puncheur Cunego puisque l’arrivée était jugée au terme d’une petite montée.

Le jeune Italien, champion du monde junior sur les routes de Vérone en 1999, vit un rêve depuis 3 semaines puisqu’il s’agit de son… 6e succès sur cette courte période !! Pour un jeune coureur, c’est assez exceptionnel. Cunego s’est en effet imposé sur deux étapes et au classement final du Tour du Trentin, sur le Tour des Apennins, sur le GP de Larciano et enfin dans cette étape du Giro. Pourrait-il inquiéter son leader Simoni ? On ne le pense pas, Cunego ayant tout à prouver sur un grand tour comme le Giro. Et chez Saeco, les rôles sont clairs sur ce Tour d’Italie, c’est tout pour Simoni. Cunego aura assurément un grand rôle à jouer toutefois, et à 22 ans, c’est très prometteur. Il faudra voir comment il tiendra dans la 3e semaine de course…

Demain, l’étape est difficile et se termine en altitude, sur les hauteurs du Corno alle Scale. Les leaders devront se dévoiler et si on ne gagnera pas le Giro demain, beaucoup le perdront déjà….

Superbe départ !

Ca y est, le Giro est lancé et la course est très intéressante ! Dans le prologue hier, c’est le spécialiste Bradley McGee qui s’est imposé logiquement. McGee est en train de développer un vrai créneau dans les prologues comme Thierry Marie, Jelle Nijdam ou, plus récemment, Chris Boardman puisqu’il est vainqueur, en un an, du prologue du Tour 2003, du prologue du Tour de Romandie il y a 10 jours et maintenant de celui du Giro. Cancellara n’est donc plus seul à prétendre au titre de meilleur dragster du peloton!

Le prologue est intéressant en ce sens qu’il est souvent annonciateur de la suite et qu’il permet aux grands leaders de marquer un ascendant psychologique sur leurs adversaires. C’est ainsi, par exemple, que 90% du temps, le vainqueur du Tour de France termine dans les 20 premiers du prologue. Hier, en Italie, Popovytch est celui qui a fait la plus forte impression, terminant 3e. Rebellin, avec le 5e temps, profite visiblement encore de son excellente condition sur les Classiques, lui qui n’est pourtant pas un spécialiste de ce genre d’épreuve. Simoni, 15e, livre une perf acceptable, montrant qu’il est lui aussi dans le coup. On sera toutefois plus inquiet pour Garzelli, seulement 57e hier. Aie. Son équipier Tonkov, ex-vainqueur du Giro (en 1996), fait mieux, 34e. C’est à se demander pour qui l’équipe Caldirola devra travailler sur ce Giro…

Première étape remportée aujourd’hui par Petacchi. Cipollini, gêné dans le sprint, n’est que 14e, mais de belles luttes à la régulière avec Petacchi viendront. Carton rouge à McEwen qui a, encore une fois, zigzagué dans le sprint, frolant de renverser un Petacchi lancé à pleine vitesse. McEwen se fait souvent prendre en défaut et on aime peu ce sprinter qui donne réellement l’impression qu’il ne peut pas gagner à la régulière…

De superbes photos du Giro sont ici. Il faut voir la panoplie de Cipollini lors du prologue!

Le 87e Giro d’Italia

Le 87e Giro d’Italia s’élancera samedi de Gênes pour 3 semaines de course, dans ce qui demeure une des plus belles épreuves du calendrier pro de la saison.

Au menu cette année pour les coureurs, 3 424 kms à parcourir en 20 étapes, la plus longue comportant 234 kms et la plus courte, hormis le prologue de 6,9 kms et l’autre CLM de 52 kms, en comptant 118.

Ce Giro présente quelques particularités, notamment celle de n’avoir, outre le prologue, qu’un seul CLM, de 52 kms, cependant placé stratégiquement juste avant les grands rendez-vous dans la montagne. On a donc voulu réduire les chronos, au profit des étapes de montagne, puisqu’on compte pas moins de 6 étapes de ce type, dont 3 arrivées au sommet (Corno alle Scale, Montevergine, Bormio). De plus, ces étapes sont généralement courtes (moins de 200 bornes, sinon moins de 150), ne laissant aucun doute sur la volonté des organisateurs de copier la Vuelta qui a présenté, ces dernières années, beaucoup d’action sur des étapes courtes et nerveuses.

On fait également dans la tradition lors de ce Giro, notamment en plaçant en début de tour 2 étapes de moyenne montagne, lundi et mardi prochain. Mardi, c’est l’arrivée à Corno alle Scale (1471 m d’altitude, 12,8 km de montée à 6,1 %), qui fera les premiers écarts. Dans ce contexte, le classement général sera vite fixé et les favoris devront être d’entrée très vigilants afin de ne pas se faire piéger.

Les autres étapes cruciales : la 7e étape (Montevergine, 1260 m, 17,1 km à 5 %), la 16e étape (passages des Valparola, 2200 m, 15,4 km à 5,8 %, du Furcia, 1759 m, 12 km à 6,3 % et de Terento, 1271 m, 8,3 km à 6,4 %) et surtout les 2 étapes courtes mais situées à 3 jours de l’arrivée à Milan, avec l’étape du Gavia (2618 m, 16,7 km à 7,9 %) et qui se termine à Bormio (1938 m, 9,9 km à 7,5 %), suivie de l’étape du Mortirolo (1855 m, 12,8 km à 10,3 %), qui se termine à Presolana (1297 m, 7,9 km à 6,9 %).

À noter que ce Giro s’arrêtera, lors de la 11e étape, à Cesena, près de la ville de Marco Pantani (Cesenatico). L’occasion très certainement de lui rendre un hommage bien mérité.

Deux favoris se dégagent du lot : Simoni et Garzelli. On ne voit personne d’autre, en Italie, être à leur niveau. Simoni présente l’avantage d’avoir une équipe plus forte que Garzelli, pouvant notamment compter sur la nouvelle sensation italienne, Damiano Cunego, vainqueur à 4 reprises en 10 jours à la fin du mois d’avril… L’outsider no1 est Popovytch, 3e l’an dernier et entendant faire mieux cette année. Il a la jeunesse avec lui, de même que les capacités de bien grimper et rouler. Hormis ces trois coureurs, ce sera un Giro fait de surprise et bien malin qui peut prévoir les 10 premiers à Milan dans 3 semaines… Rebellin pourrait bien surprendre vu sa condition actuelle, mais les grands tours n’ont jamais été sa tasse de thé.

Le duel dans les sprints s’annonce intéressant également, avec le match retour Petacchi-Cipollini. Pour Cipollini, une nouvelle victoire d’étape porterait son record à 43, un authentique exploit et qui fait de lui le coureur ayant remporté le plus d’étapes sur cette course depuis sa création ! D’autres voudront cependant tirer leur épingle du jeu, notamment McEwen mais aussi Cadamuro, Quaranta, Pollack, Svorada, Pagliarini, Bennati, Usov et Loddo.

À noter que le vainqueur du Giro à Milan le 8 juin prochain empochera 185 000 euros.

Les dix derniers vainqueurs:

1994: Evgueni Berzin
1995: Tony Rominger
1996: Pavel Tonkov
1997: Ivan Gotti
1998: Marco Pantani
1999: Ivan Gotti
2000: Stefano Garzelli
2001: Gilberto Simoni
2002: Paolo Savoldelli
2003: 1. Gilberto Simoni ; 2. Stefano Garzelli (ITA) à 7 min 06 sec ; 3. Yaroslav Popovych (UKR) à 7 min 11 sec.

Le site web officiel est ici. Cyclingnews tiendra quotidiennement des live! report de la course. Voyez ici ce que pense le fameux Dr. Ferrari des premières étapes de ce Giro. Une entrevue avec Simoni est également disponible ici.

Plus avant dernier !

Voici le classement à l’issue du Tour de Romandie, avec le Giro qui approche à grand pas (départ samedi) et qui risque de chambouler un peu ce petit jeu. En effet, plusieurs d’entre vous ont Simoni ou Garzelli, annoncés favoris. D’autres, dont La Flamme Rouge, ont Popovytch, outsider par excellence… Il va être, dans ce contexte mais aussi dans celui des sprints, très intéressant de suivre de près ce Giro.

* Didier Mangin 305
* René Rellier 286
* Nicolas Fournier 278
* Sébastien Bosvieux 271
* Simon Lemay 262
* Roger Filion 243
* Natalie Dagenais 221
* Robert Mayer 220
* Alain Levasseur 219
* Paul Courtemanche 219
* Daniel Boivin 216
* Raphaël Watbled 215
* Lysanne Fratelli 210
* Dominique Paget 208
* Tomas Marchetti 208
* Éric Lehoux 206
* François Bérubé 200
* Réjean Miousse 197
* Francis Lemay 196
* Antoine Lord 193
* Arianne Levasseur 191
* Cest Raoul 186
* Étienne Gagnon 183
* Pierre Beaudoin 181
* Jean-P. Wauthier 178
* Sylvain Lépine 170
* Chris North 162
* Luc Langevin 159
* François Gaudreau 158
* Stéphane Tremblay 158
* Ronald Martel 153
* Marc Beaulieu 151
* Patrice Beaulieu 151
* Maxime Caron 137
* Éric Lepage 118
* Alain Potvin 116
* Marie-C. Grégoire 107
* Stéphane Martel 91
* Marc-Antoine Martel 76
* Louis Potvin 75
* Laurent Martel 69
* Luc Ostiguy 68
* Réjean Asselin 64
* Alain Dauphin 57
* Cyclick 57

Comme vous pouvez le constater, La Flamme Rouge a amorcé sa remontée au classement. C’est notre ami Cyclick qui ferme la marche, du moins pour l’instant. Pas de changement en tête, Didier Mangin conservant la première place.

Outre le Giro, vous aurez l’occasion de marquer des points à la Course de la paix, au Tour de Belgique et au Tour du Luxembourg en mai.

Pour ceux voulant voir les détails des points marqués par leurs coureurs, le fichier excel complet est disponible ici.

Prochaine mise à jour à mi-Giro !

Pool de cyclisme 2004

Un nouveau classement à l’issue du Tour de Romandie est disponible dans le pool de cyclisme. Suivez le lien en haut de la colonne du centre.

Le mental pour gagner

On parle peu, dans le monde du cyclisme, de la préparation mentale pourtant nécessaire pour obtenir de bons résultats, voire pour gagner. Nos confrères de Cyclismag ont pu réaliser cette entrevue avec Denis Fourrier, qui est le préparateur mental de Rik Verbrugghe et de Thierry Marichal de l’équipe Lotto. C’est intéressant, notamment parce qu’on y parle de cette fameuse « peur de gagner » propre à bien des néo-pros et, plus généralement, à beaucoup de coureurs amateurs dans le monde.

Les brèves du jour

Même formule qu’hier, les nouvelles d’intérêt du jour :

1 – Les Quatre Jours de Dunkerque seront courus cette semaine dans le Nord de la France. Cette épreuve est généralement le théatre d’une belle lutte entre coureurs Français et Belges. Six étapes à se farcir, dont un CLM de 9 km dimanche matin prochain lors d’une demi-étape. Les favoris sont logiquement Moreau, qui vient de gagner le Trophée des Grimpeurs, Brochard, Chavanel et Pineau. Les sprinters Casper, Kirsipuu, J-P Nazon, O’Grady et Cooke en découdront dans les premières étapes. Enfin, il sera intéressant de surveiller les coureurs de Cofidis, qui reprennent la compétition, notamment David Millar.

2 – Cofidis repart donc, mais sans Alain Bondue, Jean-Jacques Menuet, Mederic Clain et, pour l’instant, Cedric Vasseur. Difficile de dire pour l’instant ce que seront les conséquences de toute cette histoire sur les perfs des coureurs, mais les premières réponses seront données sur les Quatre Jours de Dunkerque. Pas de nouvelles non plus de David Millar. On a hâte qu’il parle, celui-là !

3 – Ullrich se paye des séances d’entrainement de 6 à 7h afin d’essayer de rattraper le retard prévu. Cette situation est déjà survenue par le passé, alors qu’il était chez Telekom. Chez Bianchi l’an dernier, on avait eu un Ullrich devant sur Liège-Bastogne-Liège, ce qui transcendait des expériences antérieures. Dans ce contexte, Ullrich a-t-il bien fait de retourner chez T-Mobile ? On peut se poser la question et surtout se demander quelle saison il aurait connu chez CSC et Bjarne Riis ? Voyez ce qu’en pense Jens Voigt ici! Pour Ullrich, son retour en compétition est prévu fin mai, sur le Tour d’Allemagne. C’est tard, très tard…

4 – Cyclingnews a préparé un dossier très intéressant sur les successeurs potentiels de Johan Musseuw. Si Boonen est annoncé dans ce rôle depuis deux ans, que penser de Leif Hoste, l’homme des Flandriennes cette année ? Chez les plus jeunes, Van Summeren est certainement celui qu’il faudra surveiller dans les années à venir. La Flamme Rouge l’a vu à l’oeuvre à Hamilton, c’était impressionnant…

5 – Cyclingnews nous a également préparé un essai du vélo de ce début de saison, le Orbea Orca.

Hamilton encore

Tyler Hamilton a remporté hier pour une deuxième année consécutive le Tour de Romandie, gagnant la dernière étape, un CLM dans les rues de Lausanne. Il laisse, dans cette ultime étape, le vainqueur du prologue Bradley McGee à 35 secondes.

On remarquera toutefois l’excellente 4e place d’Ivan Basso, pourtant peu reconnu, par le passé, pour ses perfs dans le chrono. Riis savait, en engageant l’Italien, qu’il s’agissait de son point faible et le travail fait cet hiver pour améliorer sa position et sa puissance ont l’air de porter fruit, si bien qu’on imagine mal, pour l’instant, les nouvelles limites de Basso. Garzelli (5e) et Sastre (7e) sont les autres coureurs ayant bien faits lors de ce dernier CLM.

Au général, Hamilton bat le Suisse Jeker (2e) et le petit Italien Piepoli (3e). Le surprenant Valjavec est 4e, Moos est 6e, Basso 7e et Mancebo 8e. Hamilton s’impose également dans la compétition du meilleur grimpeur.

Outre la bonne condition d’Hamilton qui se met en confiance et qui met en confiance ses employeurs aussi en vue de la Grande Boucle, on retiendra de ce Tour de Romandie la prestation de Basso, plus à l’aise que jamais dans les chronos. On aura remarqué également la bonne condition de Garzelli. Ses contre-performances au milieu de la semaine sont probablement à mettre sur un volontaire coup de frein, afin de ne pas se cramer. Son objectif est visiblement le Giro, une course ou il faudra être fort dans la 3e semaine de course.

Mancebo a également offert une belle prestation en vue du prochain Tour de France, tout comme un Sevilla visiblement mieux, mais encore un poil court. Ca ne fait rien, ils leur restent du temps pour peaufiner en vue du mois de juillet.

Chez les jeunes, l’Américain Danielson (18e) fait une entrée remarquée à ce niveau de compétition.

Enfin, la déception vient une fois de plus d’Aitor Gonzales, qui ne termine pas. À une semaine du départ du Giro, ce n’est pas brillant…

Hamilton bis

Il s’en est passé des choses depuis 3 jours en Romandie. Résumé et commentaires :

Étape 2 : victoire au haut d’une bosse de Stefano Garzelli, qui voulait probablement effacer un résultat plutôt moyen dans le prologue. Cette victoire, acquise grâce à ses talents de puncheur, n’est pas la première de sa carrière de cette façon, s’étant imposé sur des étapes du Giro au final similaire. En grapillant également les bonifications, Garzelli se replaçait aussi au général…

Étape 3 : les Phonak ont pris les choses en main puisque c’est le Suisse Alexandre Moos qui s’impose pour cette équipe qui place également 4 coureurs parmi les 10 premiers. Les Phonak ont d’ailleurs bien joué en isolant les principaux favoris, sauf Hamilton bien sôr qui est le grand bénéficiaire de la journée. Basso, par exemple, débourse une 30aine de secondes, Garzelli plus de 4 minutes ! Aie.

Étape 4 : un autre Suisse, Fabian Jeker, s’impose pour l’équipe espagnole Saunier-Duval en battant au sprint ses 4 autres compagnons d’échappée, dont Hamilton et un surprenant Valjavec de l’équipe Phonak. Hamilton n’aura eu aucun regret de concéder l’étape puisqu’il fait la bonne opération au général, s’emparant du maillot jaune. Basso est à près de 2 minutes, Garzelli à 14 minutes, Aitor Gonzales a abandonné (ca ne va pas réjouir GianCarlo Ferreti à l’approche du Giro…), tout comme Pettachi (GianCarlo Ferreti va vraiment être vachement furax !). Hamilton ne devrait plus perdre ce Tour de Romandie, surtout avec le CLM demain dans lequel il devrait creuser l’écart avec son plus proche poursuivant, Leonardo Piepoli (qui est à 19 secondes), vraiment pas à l’aise dans cet exercice puisque poids plume et plutôt grimpeur.

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