On apprend aujourd’hui dans La Presse que Geneviève Jeanson est menaçée d’une suspension de l’UCI pour avoir manquer de se présenter à un contrôle anti-dopage à la suite de la Flèche Wallonne, courue en avril dernier.
Cette suspension, si elle est confirmée, pourrait la priver des JO d’Athènes.
Jeanson avait été contrôlée deux fois le matin même de la course. Dans le premier échantillon, l’hématocrite était à 49,3, soit 2,5 points de plus que la limite permise par l’UCI (47 chez les femmes). Le second échantillon avait rendu un taux d’hématocrite de 44,9, soit dans la limite permise. Pour cette raison, Jeanson a pu prendre le départ de la course.
Ses arguments pour ne pas s’être présentée au contrôle d’après-course donnent dans le sentimentalisme : son état d’esprit, perturbé par l’affaire du matin (on la comprend!), lui faisant oublier les obligations élémentaires du coureur de ce niveau, i.e. vérifier à l’arrivée de la course si son dossard est parmi les élus du jour pour le contrôle.
Bref, toute cette histoire n’aidera pas Mme Jeanson à se refaire une réputation ici comme ailleurs. Car on peut raisonnablement soulever quelques questions :
1 – pourquoi les deux tests du matin sont-ils si éloignés l’un de l’autre? Si on ne peut se prononcer sur cette question, il est possible qu’elle ait eu le temps, entre les deux contrôles, de s’organiser pour faire chuter ce taux rapidement. Les deux contrôles ont en effet eu lieu dans deux hôtels différents, et il serait facile, par exemple, de s’injecter un litre de sodium dans les veines en se rendant en bagnole au deuxième contrôle.
2 – il est parfaitement compréhensible que Mme Jeanson n’ait pas été dans un état d’esprit opérationnel après une course comme la Flèche Wallonne. Les événements du matin, la difficulté de la course, la fatigue ont pu la perturber grandement. Mais pourquoi alors son encadrement ne l’a-t-elle pas mieux prise en charge? À ce niveau, c’est carrément innacceptable et des gens n’ont pas fait leur travail autour d’elle, ce qui ne manque pas de la mettre dans l’eau chaude. Carément innacceptable à ce niveau encore une fois.
3 – à 44,9%, le taux d’hématocrite du 2e échantillon demeure élevé, la limite se situant à 2,1 points de pourcentage de plus. Il serait grand temps que Mme Jeanson documente son cas auprès de l’UCI si son taux d’hématocrite est « naturellement » élevé. Dans le cas contraire, on peut penser qu’elle utilise toujours la tente hypoxique dans le meilleur des cas, voire d’autres moyens pour augmenter cette valeur. Les vampires de l’UCI ne la lâcheront pas et cette nouvelle histoire risque de ne pas la faire sortir de la liste rouge de l’UCI, ces coureurs hyper-surveillés comme, chez les hommes, le Lituanien Raimondas Rumsas, avec les conséquences qu’on connaît.
Bref, c’est bien dommage, mais ca merdouille franchement.