Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : avril 2004

Cofidis stop !

On apprend aujourd’hui que Francois Migraine, PDG de Cofidis, a suspendu les activites de l’équipe pour une période indéterminée, jusqu’au moment du moins ou toute la lumière aura été faite sur l’affaire de dopage qui touche l’équipe. Cela signifie pas de Paris-Roubaix pour Cofidis, et cela signifie aussi que 2 champions du monde sont, pour l’instant, privés de compétition : David Millar et Igor Astarloa. Astarloa devait défendre son titre de vainqueur sortant de la Flèche Wallonne mercredi prochain.

Gageons que de tels coureurs en auront gros sur la patate et regretteront d’avoir signé pour une équipe française. Ceci étant, saluons le courage de Migraine dans cette affaire, car on a l’impression qu’il cherche vraiment a comprendre ce qui s’est passé. Les dirigeants et médecins de l’équipe continuent, pour leur part, la rengaine habituelle, c’est a dire d’hurler aux mensonges et de discréditer Gaumont.

Un dossier assez complet sur les récents événements est disponible ici, notamment sur les déclarations de Gaumont quant aux pratiques du médecin de l’équipe, Jean-Jacques Menuet.

Bienvenue en enfer !

Le 102e (!) Paris-Roubaix, surnommé l’Enfer du Nord, aura lieu dimanche entre Compiègne et Roubaix. Créée en 1896, cette course est un monument du cyclisme et représente, pour reprendre l’expression de Jacques Goddet, ancien directeur du Tour, « la dernière folie du sport cycliste ».

Dernière folie en effet puisque ses 51 secteurs pavés appartiennent a une autre époque. Une autre époque que les coureurs d’aujourd’hui doivent cependant, une fois par année, revivre s’ils carressent le rêve d’une victoire sur cette prestigieuse épreuve. En ce sens, Paris-Roubaix, plus que n’importe quelle autre course du calendrier professionnel, établit un pont direct entre le passé et le présent du cyclisme.

Au menu donc dimanche, 261 kms dont 51 de pavés, repartis en 26 secteurs, dont le plus court comporte environ 400m et le plus long 3700m. Les secteurs les plus célèbres sont la tranchée d’Aremberg au km 166, Orchies au km 201 et le mythique Carrefour de l’Arbre a 17 km de l’arrivée, souvent lieu fatidique ou les meilleurs s’envolent vers la victoire. L’arrivée sera, comme d’habitude, jugée sur la piste du vélodrome de Roubaix après un tour complet.

Les victoires: 50 victoires pour la Belgique, 30 pour la France, 11 pour l’Italie, 5 pour les Pays-Bas, 2 pour l’Irlande, 1 pour le Luxembourg, la Russie et la Suisse.

La météo annoncée sera probablement plutôt clémente (ensoleillé, léger vent de face, température dans les 10-15 degrés), ce qui favorisera une course plus ouverte ou davantage de coureurs auront leur chance. Pour les favoris, Van Petegem, Wesemann, Musseuw, Boonen en premier lieu, il faudra être vigilant et prendre l’initiative.

Paramètre incontournable de cette course, la chance. En effet, Paris-Roubaix apparaît moins difficile que le Ronde ou la Doyenne, mais la chance y joue toujours un grand rôle. Et cette chance, certains réussissent a la forcer, le plus célèbre dans ce registre étant Roger De Vlaeminck, recordman de l’épreuve avec 4 victoires (9 fois sur le podium !). « Le Gitan » avait ce don, issu du cyclo-cross, de toujours choisir la bonne trajectoire, épargnant ses boyaux et limitant les risques de chute. On reconnaît ainsi les spécialistes a leur façon de négocier les pavés, toujours sur le haut (d’ou l’expression « tenir le haut du pavé »), c’est-a-dire au milieu de la route. Les moins a l’aise choisissent plutôt les bords de route, ou les chances de trouver un silex qui perforera les pneumatiques sont plus élevées…

En cas de victoire, sa 4e (ses trois premières : 1996, 2000 et 2002), Musseuw rejoindrait Roger De Vlaeminck comme recordman. Belle façon de terminer sa carrière… Il aura cependant beaucoup d’opposition, a commencer par Boonen, son propre équipier, toujours a l’aise sur les pavés. Van Petegem, Hincapie et Wesemann voudront aussi participer a la bagarre finale. Wesemann, en particulier, pourra compter sur une belle équipe autour de lui (Aldag, Ivanov, Nardello). Hincapie pourrait de nouveau être isolé dans le final, car seul Van Hesswijk semble pouvoir répondre en ce moment. Van Petegem, pour sa part, n’a besoin de personne !

Les outsiders : Ludo Dierckxsens semble le plus sérieux et n’hésitera pas a se lancer dans de longs raids, ce qui assure toujours le spectacle ! Chez les Italiens, on compte sur l’ancien vainqueur Tafi, dont on ignore la condition, sur Baldato, sur Pieri, sur le podium l’an dernier, et sur Michele Bartoli, qui revient sur cette course apres plusieurs annees d’absence. Peu a espérer pour lui cependant, son gabarit léger l’handicapant sur le pavé. Les CSC alignent pour leur part Hoffman, Hoj et Michaelsen qui pourraient surprendre. Vandenbroucke sera également la et dans sa condition actuelle, tout est permis même s’il n’est pas un spécialiste du pavé. Van Bon, Vainsteins, Wauters, Zanini, Knaven et Ivanov sont également tous des coureurs a surveiller dimanche.

Deux espoirs sérieux chez les Français : Didier Rous, un guerrier dur au mal, et surtout Frédéric Guesdon, ancien vainqueur de l’épreuve, dont la forme est bonne en ce moment.

Les grands absents: Erik Zabel (ALL), Lance Armstrong (USA), Oscar Freire (ESP), Paolo Bettini (ITA), Mario Cipollini (ITA), Baden Cooke (AUS), Viatcheslav Ekimov (RUS).

Les dix derniers vainqueurs:

1994: Andrei Tchmil
1995: Franco Ballerini
1996: Johan Museeuw
1997: Frédéric Guesdon
1998: Franco Ballerini
1999: Andrea Tafi
2000: Johan Museeuw
2001: Servais Knaven
2002: Johan Museeuw
2003: 1. Peter Van Petegem ; 2. Dario Pieri ; 3. Viatcheslav Ekimov (RUS) à 15 sec.

Organisée par la Société du Tour de France, le site web de la course, très bien fait, est ici. Cyclingnews tiendra, comme d’hab, son live! report et présente une intéressante rétrospective de l’épreuve. Eurosport et la radio de France Info auront également des reporters qui feront des reportages live au courant de la journée. Enfin, Michele Bartoli nous parle de ses ambitions ici.

Ca roule fort au Pays basque !

Superbe course au Pays Basque en ce moment, avec le maillot de leader qui a changé d’épaule régulièrement depuis 4 jours. Ce fut Di Luca, ce fut Valverde, c’est maintenant le prometteur Russe Denis Menchov qui tente de le défendre. Si c’est Voigt qui s’est imposé ce matin dans la première demi-étape de la journée, la bonne opération fut réalisée par David Etxebarria qui s’est replacé a la 2e place du général, a 13 secondes du leader.

Décision finale cet après-midi dans le CLM de 8 km qui comporte quelques bosses. Si Menchov sera difficile a battre, plusieurs excellents coureurs sont a portee de fusil : Etxebarria a 13 secondes, Mayo a 14, DiLuca a 29 sec, comme Valverde, Sanchez, Landis et… Leipheimer le revenant.

Cette course est importante puisque les coureurs en forme sur la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège viendront entre autres de cette course. Vus a leur avantage sur les routes basques, outre les coureurs nommés plus haut, Jullich, Rebellin, Beltran, Basso et Hamilton.

Boonen comme prévu !

C’est Tom Boonen qui a remporté aujourd’hui la classique Gent-Wevelgem en battant au sprint le Suédois Magnus Backstedt et l’Estonien Jaan Kirsipuu. On retrouve à la 4e place Georges Hincapie.

La victoire de Boonen est un ouf! de soulagement pour les amateurs belges de cyclisme, privés de victoire depuis le début de saison et mouchés par Wesemann dimanche dernier sur « leur » Ronde.

Les conditions météo ont considérablement durci la course puisque le froid, le vent et des averses parfois fortes étaient présents sur le parcours. Dans ces conditions, le travail d’équipe devient primordial et à ce jeu, les Quick Step ont fait très fort.

À une soixantaine de kilomètres de l’arrivée, un groupe d’une trentaine de coureurs se dégagaient, dont… 7 Quick Step. Impressionnant. Ces derniers travaillèrent sans relâche pour, d’une part, éviter que trop de coureurs reviennent de l’arrière et d’autre part pour limiter les attaques afin que ca arrive au sprint, Boonen ayant accroché le bon wagon. On a même vu les Quick Step ramener Boonen à deux reprises suite à des crevaisons. Et dans le dernier km, c’est Musseuw lui-même qui a amené le sprint de Boonen, le désignant là comme son successeur. Bref, beau travail d’équipe puisque les Quick Step ont su jouer la carte d’un seul homme, Boonen. Le résultat est là ce soir pour leur donner raison.

D’autres prestations impressionnantes : Nico Mattan, qui a bouché un trou de 50 secondes pour revenir dans le peloton de tête, sur le final. Idem pour Jimmy Casper, qui retrouve ses jambes apparemment (il est 5e à l’arrivée).

Les grands perdants ? L’équipe Lotto-Domo, inexistante aujourd’hui, sur leurs terres… Aie.

C’est faible…

Ca y est, les directeurs sportifs des deux équipes au centre d’importantes affaires de dopage, Cofidis et Kelme, jouent les veuves éplorées qui ne savaient rien de tout cela. C’est ainsi qu’Alain Bondue évoque des coureurs qui prennent seuls des initiatives durant les nuits. Il joue à fond la carte de l’innoncence, déclarant « Il y a eu l’affaire Festina (au cours de l’été 1998), je pensais qu’il y avait eu une prise de conscience effective mais… »

Pour Vicente Belda, c’est carrément loufoque car il déclare « nous allons prouver que nous sommes innocents« . Ha oui ? Et comment ? À la lecture du court article, il n’y a absolument rien de concret dans ses propos qui se résument à essayer de miner la crédibilité de Manzano qui aurait agit par vengeance ou pour l’argent. Facile, très facile Vicente.

Ces deux directeurs sportifs, comme tous les autres d’ailleurs, sont très loin d’ignorer les pratiques de leurs coureurs. Ils sont au coeur même du cyclisme, regardent chaque jour les moyennes et sont les mieux placés pour voir tous ces petits trucs qui, en course, trahissent un coureur dopé. Ils connaissent également très bien le milieu, les réseaux, les habitudes des coureurs et les produits en circulation. Ils ferment simplement les yeux, sachant qu’ils seront jugés par le sponsor aux résultats de leurs coureurs. Et si on ne se « soigne » pas, pas de résultats.

Ces déclarations prouvent selon nous que la ligne de conduite officielle des équipes restent la même depuis fort longtemps, à savoir « faites ce que vous voulez pour gagner, et gagnez. Si vous êtes pris dans un contrôle, nous nierons tout ».

La Flamme Rouge le dit, le répète, la plupart des coureurs sont victimes du système en place, système ne pouvant être modifié que par les hautes instances du cyclisme, celles qui sont en costard 3 pièces…

Épreuves de la semaine

Les commentaires reçus concernant le Ronde sont très intéressants et La Flamme Rouge remercient les auteurs, en particulier ceux vivant sur le sol européen et qui ont pu voir la course en direct à la télé. Aussi, n’hésitez jamais à nous faire part de vos impressions, car les impressions visuelles sont souvent différentes de celles qu’on peut avoir en lisant un live! coverage….

Pour en terminer sur le Ronde, voici une intéressante analyse de l’ancien coureur pro Éric Boyer, qui a notamment aidé Greg LeMond à remporter le Tour 1990 au sein de l’équipe Z. Vous trouverez également ici les excellentes photos de Graham Watson.

Cette semaine, le peloton se divise pas mal puisque 3 épreuves majeures se dérouleront : en Espagne, le Tour du pays basque comporte 5 étapes, de lundi à vendredi :

– Lundi: 1re étape Bergara-Bergara (139 km)
– Mardi: 2e étape Bergara-Zalla (180 km)
– Mercredi: 3e étape Zalla-Vitoria (169 km)
– Jeudi: 4e étape Vitoria-Lekunberri (182 km)
– Vendredi: 5e étape (1er secteur) Lekunberri-Lazkao (88 km)
– Vendredi: (2e secteur) Lazakao-Lazako (8,5 km, c-l-m individuel)

On y retrouve un intéressant plateau : l’Américain Tyler Hamilton, l’anglais David Millar, le néerlandais Michael Boogerd, le suisse Alex Zuelle, le Kazakh Aleksander Vinokourov, les Italiens Gilberto Simoni et Danilo Di Luca ainsi que les Espagnols Iban Mayo, Igor Gonzalez de Galdeano, Alessandro Valverde et Roberto Heras. Certains préparent les Ardennaises, d’autres le début des épreuves par étapes, notamment le Tour de Romandie.

En France, le circuit cycliste de la Sarthe/Pays de Loire comporte 4 étapes, de mardi à vendredi :

1re étape: Saint-Jean-de-Monts/Vallet (181,6 km)
2e étape: Vallet/Montreuil-Juigné (198,9 km)
3e étape: Montreuil-Juigné/Evron (189 km)
4e étape: Evron- Le Mans (181 km)

Zabel et McEwen sont les têtes d’affiche et disputeront les nombreux sprints au cours de la semaine, question d’engranger les euros pour l’équipe… Autre coureur de marque, Jan Ullrich qui veut accumuler les kilomètres et qui reprend là une habitude de… Lance Armstrong, qui a participé, dans le passé (notamment en 2001), à cette épreuve française. Il faudra surveiller les coureurs français, qui seront motivés à domicile, surtout Laurent Brochard, Sandy Casar et Sylvain Chavanel.

Et les flahutes demeurent quant à eux en Belgique avec mercredi la classique Gent-Wevelgem, souvent gagnée au sprint. Boonen et Freire, notamment, font figure d’épouvantails si jamais ca arrive au sprint, les autres favoris de dimanche demeurant tous menaçants pour se glisser dans les échappées.

Épreuves de la semaine

Les commentaires reçus concernant le Ronde sont très intéressants et La Flamme Rouge remercient les auteurs, en particulier ceux vivant sur le sol européen et qui ont pu voir la course en direct à la télé. Aussi, n’hésitez jamais à nous faire part de vos impressions, car les impressions visuelles sont souvent différentes de celles qu’on peut avoir en lisant un live! coverage….

Pour en terminer sur le Ronde, voici une intéressante analyse de l’ancien coureur pro �ric Boyer, qui a notamment aidé Greg LeMond à remporter le Tour 1990 au sein de l’équipe Z. Vous trouverez également ici les excellentes photos de Graham Watson.

Cette semaine, le peloton se divise pas mal puisque 3 épreuves majeures se dérouleront : en Espagne, le Tour du pays basque comporte 5 étapes, de lundi à vendredi :

– Lundi: 1re étape Bergara-Bergara (139 km)
– Mardi: 2e étape Bergara-Zalla (180 km)
– Mercredi: 3e étape Zalla-Vitoria (169 km)
– Jeudi: 4e étape Vitoria-Lekunberri (182 km)
– Vendredi: 5e étape (1er secteur) Lekunberri-Lazkao (88 km)
– Vendredi: (2e secteur) Lazakao-Lazako (8,5 km, c-l-m individuel)

On y retrouve un intéressant plateau : l’Américain Tyler Hamilton, l’anglais David Millar, le néerlandais Michael Boogerd, le suisse Alex Zuelle, le Kazakh Aleksander Vinokourov, les Italiens Gilberto Simoni et Danilo Di Luca ainsi que les Espagnols Iban Mayo, Igor Gonzalez de Galdeano, Alessandro Valverde et Roberto Heras. Certains préparent les Ardennaises, d’autres le début des épreuves par étapes, notamment le Tour de Romandie.

En France, le circuit cycliste de la Sarthe/Pays de Loire comporte 4 étapes, de mardi à vendredi :

1re étape: Saint-Jean-de-Monts/Vallet (181,6 km)
2e étape: Vallet/Montreuil-Juigné (198,9 km)
3e étape: Montreuil-Juigné/Evron (189 km)
4e étape: Evron- Le Mans (181 km)

Zabel et McEwen sont les têtes d’affiche et disputeront les nombreux sprints au cours de la semaine, question d’engranger les euros pour l’équipe… Autre coureur de marque, Jan Ullrich qui veut accumuler les kilomètres et qui reprend là une habitude de… Lance Armstrong, qui a participé, dans le passé (notamment en 2001), à cette épreuve française. Il faudra surveiller les coureurs français, qui seront motivés à domicile, surtout Laurent Brochard, Sandy Casar et Sylvain Chavanel.

Et les flahutes demeurent quant à eux en Belgique avec mercredi la classique Gent-Wevelgem, souvent gagnée au sprint. Boonen et Freire, notamment, font figure d’épouvantails si jamais ca arrive au sprint, les autres favoris de dimanche demeurant tous menaçants pour se glisser dans les échappées.

Tour des Flandres : très décevant !

L’Allemand Steffen Wesemann (T-Mobile) a remporté un drôle de Ronde aujourd’hui, battant au sprint ses deux compagnons d’échappée, Leif Hoste (BEL – Lotto-Domo, 2e) et Dave Bruylandts (BEL – Chocolade Jacques-Wincor Nixdorf, 3e). Wesemann est le 2e Allemand à s’imposer sur cette épreuve après le champion Rudi Altig en… 1964.

Drôle de Ronde en effet puisqu’à l’image de la Primavera, les grands leaders ont encore merdouillé avec la gagne, refusant de prendre leurs responsabilités. Johan Musseuw a d’ailleurs déclaré à l’arrivée : « It was strange, all the favourites were looking at each other« . Bettini enchaîne : « On a passé la journée à s’observer. L’échappée du matin a tout déstabilisé. J’ai calqué ma course sur Van Petegem. » Seule mention honorable, Van Petegem qui s’est dévoilé dans Tenbosse : « Dans le Tenbosse, j’ai décidé de contrer. Si je ne l’avais pas fait, les échappés n’auraient pas été rejoints. J’ai dô payer la note dans le mur (Grammont). »

Résumé de la course :

Premier acte : le problème de ce Ronde fut l’échappée matinale qui comportait… 26 coureurs! D’habitude, l’échappée matinale, composée généralement d’équipiers espérant là quelques minutes de télé et préparant le terrain pour leur leader, ne comporte guère plus d’une dizaine de coureurs. Avec un effectif si nombreux ce matin, presque toutes les équipes importantes étaient représentées devant, cadenassant la course, chaque équipe « défendant » dans le peloton la position de leur(s) coureur(s) devant. Cette situation retarda considérablement la chasse. Conséquence de cette grande échappée, le regroupement général a eu lieu au pied du Muur de Grammont, soit à 15 km de l’arrivée !

Deuxième acte : la course aurait due exploser dans le Muur, mais il n’en fut rien, les grands leaders étant peut-être fatigués par la chasse. Le chaos d’un regroupement général dans un endroit si critique favorisa les hommes à l’avant du peloton, essentiellement les repris qui avaient encore quelques réserves. C’est ainsi que Hoste, impressionnant toute la journée, réussit à accrocher la roue de Wesemann et de Bruylands. C’était parti en costaud. Il fallait donc prendre l’initiative, ne plus retenir les chevaux, ce que ces 3 fuyards ont fait. Derrière, on se regardait, on jouait au jeu de « t’y vas, t’y vas pas ? ». Ce fut fatal.

Troisième acte : en haut du Muur, les grands leaders, sauf Van Petegem qui était représenté devant, se devaient de chasser. Il n’en fut rien, un Hincapie refusant de travailler pour les autres, attitude reprise par les Quick Step. Et ou étaient les Phonak, les Saeco et surtout les CSC ? Seuls les Rabobank, avec Dekker, refusaient de se rendre en contrant. Mais Dekker avait peu de chances dans son contre, emportant sur son porte-bagage Van Bon qui défendait Hoste devant et Klier qui en faisait tout autant pour Wesemann. On aurait eu grand besoin des Fassa Bortolo à ce moment précis de la course, mais Vandenbroucke avait crevé au pied de Tenbosse…

Quatrième acte : le sprint, une formalité pour Wesemann. Belle attaque également de Bruylands au kilomètre, contrée par l’homme fort du jour, l’impressionnant Leif Hoste, 26 ans. Un Belge qui contre un Belge dans le dernier kilomètre du Ronde, il y aura certainement des compatriotes pour le dire à Hoste ce soir et des coureurs pour lui rappeler dans les prochaines courses…

Avec 3 coureurs dans les 10 premiers (Klier 6e et Aldag 7e), T-Mobile réalise finalement un beau tir groupé. Bettini est 9e, Hincapie 10e, Musseuw 15e, Van Petegem 16e, Boogerd 20e, Freire 23e, Boonen 25e, Paolini 26e, Celestino 28e, Astarloa 35e, VDB 44e et Bartoli 57e ! Il y a pourtant pire : O’Grady, 3e l’an dernier, termine cette année 123e, soit avant-avant-dernier ! Il faut dire que chez Cofidis en ce moment, ca ne va pas fort

Le tableau d’honneur de ce Ronde : Hoste, Wesemann, Bruylands, Dierkxsens, Dekker, Van Bon, Klier, Marichal.

Mention passable : Van Petegem, Boonen.

Lamentable : Bettini, Hincapie, Musseuw, Celestino, Bartoli, Astarloa, Vainsteins, Mattan.

Les malchanceux : Vandenbroucke, Flecha, Guesdon.

Prochain rendez-vous, Gent-Wevelgem mercredi et surtout Paris-Roubaix dimanche prochain. L’Enfer du Nord est une autre course intéressante mais ou la chance a un grand mot à dire… Assisterons-nous à un sprint en peloton de 50 coureurs sur la piste du vélodrome de Roubaix ? Parti comme ce l’est cette saison, rien ne nous surprendra plus ! Effet de la mise en place du ProTour de l’UCI en 2005 ?

Par ailleurs, le grand champion belge Briek Schotte, double vainqueur du Ronde (1942 et 1948), s’est éteint ironiquement le jour de son épreuve fétiche, dans un hôpital de Kortrijk. La Flamme Rouge salue la mémoire d’un flahute.

La grand messe du cyclisme dimanche !

logo_blue_back.gifLe légendaire Tour des Flandres (Ronde Van Vlaanderen en flamand, d’ou le surnom de cette course, le « Ronde ») sera disputé dimanche avec une seule certitude, celle d’offrir à son vainqueur un ticket d’entrée immédiat dans la légende du cyclisme. Car ne gagne pas qui veut le Ronde, une course sur laquelle le temps n’a pas d’emprise.

Créée en 1913, le Ronde est en effet probablement la plus difficile course d’un jour dans le cyclisme, avec Liège-Bastogne-Liège. Sa longueur (257 kms), ses monts (dont plusieurs sont en mauvais pavés), son parcours tortueux exposant les coureurs à de multiples changements de direction et surtout sa météo souvent difficile en raison de la proximité de la Mer du Nord en font une course de flahutes, ces coureurs rares, puissants et résistants, toujours durs au mal.

Le palmarès même de cette course témoigne de sa dureté, aucun coureur n’ayant réussi à gagner plus de 3 fois l’épreuve (Merckx, en comparaison, a gagné 7 Milan-SanRemo!). Les triples vainqueurs sont au nombre de quatre : Achiel Buysse (1940, 1941 et 1943), Fiorenzi Magni (1949, 1950 et 1951), Eric Leman (1970, 1972 et 1973) et Johan Musseuw (1993, 1995 et 1998). En gagnant dimanche, Musseuw entrerait donc dans la légende du vélo comme recordman de cette épreuve mythique. C’est un défi qu’il a à coeur avant de raccrocher définitivement son vélo au clou le 14 avril prochain…

Au palmarès, on compte, lors des 87 éditions disputées depuis la création de l’épreuve, 62 victoires pour la Belgique ! Pas surprenant que les Belges considèrent cette course comme leur Championnat du monde ! Les Italiens, avec 9 victoires, suivent ce palmarès impressionnant des coureurs belges.

Ces 10 dernières années, les vainqueurs sont :

1994: Gianni Bugno
1995: Johan Museeuw
1996: Michele Bartoli
1997: Rolf Soerensen
1998: Johan Museeuw
1999: Peter Van Petegem
2000: Andrei Tchmil
2001: Gianluca Bortolami
2002: Andrea Tafi
2003: 1. Peter Van Petegem ; 2. Frank Vandenbroucke (BEL) à 02 sec. ; 3. Stuart O’Grady (AUS) à 19 sec.

Le départ officiel sera donné à Bruges dimanche à 09h40 locale et l’arrivée jugée à Meerbeke vers 16h20 locale, soit environ 10h30 heure de l’Est au Canada. Le parcours, très tortueux, exige de bien connaître cette course afin de se protéger dans le peloton pour ne pas « bouffer » du vent ; seuls les coureurs expérimentés et chanceux (car le chance, sans jouer autant qu’à Paris-Roubaix, est une composante également présente sur cette course) s’imposent donc généralement à Meerbeke. Les principales difficultés légendaires sont le Vieux Quaremont (Km 182), le Koppenberg (Km 192), le Muur de Grammont (Km 243) et le Bosberg (Km 246).

Les épouvantails pour dimanche sont, notamment selon Mr. Bookmaker, Peter Van Petegem (BEL), Frank Vandenbroucke (BEL), Johan Museeuw (BEL) et Paolo Bettini (ITA). Avec des équipes entièrement à leur service, Van Petegem et Vandenbroucke seront difficiles à battre sauf pépins mécaniques et nous referront peut-être le numéro de l’an dernier. VDB est cependant mieux entouré que Van Petegem, avec Pozzatto, Flecha, Kirchen et Sacchi notamment, que Lotto-Domo ne peuvent opposer qu’à un Baguet, un Hoste ou un Van Bon tous assez moyens ces temps-ci. Chose certaine, il est fort à parier que VDB essaiera toutefois de se présenter seul à Meerbeke cette fois-ci…

Musseuw et Bettini devront pour leur part s’entendre, et l’un d’eux pourrait devoir jouer l’équipier si l’autre se retrouve devant… Quick-Step compte également en ses rangs Boonen, Paolini et Knaven, trois autres coureurs en forme ces temps-ci. Abondance de biens nuit… Bettini nous livre ici ses impressions pour dimanche.

Juste derrière ces grands favoris, il faudra surveiller de près les Rabobank avec Oscar Freire (ESP), Michael Boogerd (PBS) et Erik Dekker (PBS). Les Saeco joueront les cartes Celestino et Pieri. T-Mobile compte sur Wesemann qui commence à avoir une bonne expérience sur cette course. CSC soutiendra Michele Bartoli (ITA), avec en renfort notamment Arvensen, Hoj, Michaelsen et le très expérimenté Sciandri. Astarloa semble isolé chez Cofidis, et se remet encore de son accident de voiture : peu à espérer de ce côté-là. Enfin, Hincapie sera à surveiller de près, mais son équipe semble faible, hormis Van Heeswijk, avec un Ekimov hors de condition et des coureurs peu expérimentés.

N’attendez rien des équipes françaises, sauf surprise majeure !

Les grands absents: Erik Zabel (ALL), Alessandro Petacchi (ITA), Lance Armstrong (USA), Alexandre Vinokourov (KZK), Alejandro Valverde (ESP), Mario Cipollini (ITA), Andrea Tafi (Alessio-Bianchi).

Cyclingnews tiendra comme à l’habitude son live! report. Le site officiel de la course, superbement bien fait, aura également un live! report. Enfin, on vous encourage fortement à visiter le site du musée du Tour des Flandres pour en apprendre plus sur cette course mythique.

Hincapie est prêt

C’est le spécialiste Hongrois Laszlo Bodrogi qui a remporté la dernière étape des Trois Jours de la Panne aujourd’hui, un CLM de 13,7 km. Georges Hincapie, troisième du CLM, remporte quant à lui le général en délogeant facilement Baden Cooke, inexistant aujourd’hui.

Pour Hincapie, cette victoire est très importante : d’une part, il ne gagne pas souvent (son palmarès se résume à un Gent-Wevelgem 2001, et c’est tout!) et cette victoire lui permettra de rassurer ses employeurs. D’autre part, il impose son leadership et met en confiance ses équipiers pour le Tour des Flandres dimanche. Ces derniers rouleront donc sans retenue pour lui, sachant qu’il est en bonne condition physique.

Le désavantage est qu’Hincapie sera désormais « marqué à la culotte » dimanche prochain puisque ses adversaires savent désormais qu’il est en forme. Et comme Hincapie a la facheuse habitude de ne jamais se dévoiler dans le final de ces grosses classiques, on est sceptique du résultat. Cette année, il devra rouler dans le final quitte à travailler un peu pour les autres, car on ne gagne jamais de course sans risquer, à un certain moment, de la perdre…

Page 3 of 3