Tous les jours, la passion du cyclisme

 

Mois : avril 2004 Page 1 of 3

Le bracelet magique ?

La revue ProCycling présente ce mois-ci, dans sa section matos, un produit surprenant pour les cyclistes puisqu’il s’agit d’un bracelet qui, en stimulant la zone du poignet, enverrait un message nerveux au cerveau qui répondrait en accroissant les niveaux d’énergie du corps. Le bracelet, qui contient notamment de la poudre de titanium, aurait donc un effet sur la force et l’endurance des cyclistes, et favoriserait une meilleure récupération !

Plus surprenant encore, on apprend (photos à l’appui) dans la revue que Simoni a utilisé ce bracelet lors du Giro 2003, qu’il a remporté. DiLuca serait un autre adepte au sein du peloton pro.

Alors, produit du charlatanisme ou réel effet ? La Flamme Rouge l’ignore, et si vous avez des informations à ce sujet, n’hésitez pas à nous les communiquer. Quoi qu’il en soit, vous pouvez toujours aller découvrir ce produit, intitulé le « Benix Kirax Reflex Stimulateur Wristband » sur le site web officiel. 24,95$US !

Un prologue révélateur?

C’est l’Australien Bradlee McGee, un spécialiste de ce genre d’effort, qui s’est imposé aujourd’hui dans le prologue du Tour de Romandie. Il pourra vraissemblablement conserver le maillot durant les deux prochaines étapes si son équipe travaille en ce sens.

Il faudra surtout retenir le beau tir groupé des Phonak, qui place 5 coureurs parmi les 10 premiers, dont Hamilton (5e) et Zulle (9e). Sevilla termine quant à lui 42e, ce qui n’est pas mauvais.

Les CSC ne déméritent pas non plus, surtout grâce à la belle performance de Basso, 12e aujourd’hui. Bien connu pour prendre de monumentales valises dans les CLM, Basso a beaucoup travaillé cet hiver ce point et il en récolte probablement les fruits maintenant. À surveiller de près cette semaine puisqu’avec Schleck, Sastre et Jaksche notamment, il possède une bonne équipe pour l’entourer.

Parmi les autres belles perfs, soulignons celle de Sandy Casar le Français, 10e aujourd’hui. À ce niveau, c’est un excellent résultat. Mancebo, 35e, semble aussi être en bonne condition, tout comme Danielson, 41e.

Déception cependant pour Stefano Garzelli qui ne termine que 56e, à 18 secondes du vainqueur. On attendait franchement mieux.

Le Tour de Romandie

tdrbcv.gifLa 58e édition du Tour de Romandie s’élance demain de Genève, pour 629 kms de course répartis sur 6 étapes. Créée en 1947, il s’agit d’une des plus belles épreuves cyclistes de la saison puisqu’elle passe par des paysages suisses tout simplement somptueux. La qualité des routes, l’organisation irréprochable ainsi que la dotation en font une épreuve particulièrement appréciée des pros, qui y viennent surtout pour mettre une touche finale à leur préparation pour le Giro qui débute, cette année, le 8 mai prochain.

Outre le prologue demain, le Tour de Romandie compte deux belles étapes de moyenne montagne lors des étapes 3 et 4, ainsi qu’un contre-la-montre le dernier jour, sur une distance de 20 kms. Un parcours équilibré donc, qui devrait convenir à des coureurs qui sont polyvalents.

Au niveau des favoris, on pense tout d’abord à Tyler Hamilton, le champion défendant, qui court en plus cette année pour une équipe suisse Phonak qui a à coeur, on suppose, de vaincre chez eux. Hamilton est bien monté en puissance récemment, et on pense qu’il devrait être dans le coup sur les routes de Romandie cette semaine. Son prologue livrera la première confirmation.

Son plus dangereux rival sera assurément Stefano Garzelli, très en vue dernièrement et préparant sa revanche sur le Giro. Il sera assurément dans le coup et à choisir, on pense que Garzelli sera le vainqueur final.

Hamilton pourra toutefois compter sur une meilleure équipe que l’Italien puisque Phonak aligne, outre Hamilton, les Suisses Zulle, Camenzind et Moos, toujours très motivés chez eux. En plus, on surveillera particulièrement la rentrée en scène d’Oscar Sevilla, qui a bien des revanches à prendre et qui constitue un atout de plus pour Hamilton…

Il ne faut pas oublier non plus les autres Suisses, notamment Laurent Dufaux, Sven Montgomery, Beat Zberg et Fabian Jeker, toujours en vue sur les routes de Romandie.

CSC y déploie aussi une forte équipe avec Jaksche, Jullich et Sastre. Riis et son équipe nous réserveront surement quelques surprises au cours de la semaine.

Enfin, l’équipe Fassa Bortolo y peaufinera aussi sa condition, avec notamment un Petacchi qui voudra se rassurer à l’approche du Giro et un Aitor Gonzales qui voudra se montrer digne de la confiance de Ferreti après une saison 2003 catastrophique.

Le site web officiel, très bien fait, est ici.

Petit oubli !

OUPS ! Nous avons oublié de publier le classement hier soir. Le voici :

* Didier Mangin 305
* René Rellier 286
* Nicolas Fournier 278
* Sébastien Bosvieux 271
* Simon Lemay 262
* Roger Filion 243
* Robert Mayer 220
* Paul Courtemanche 211
* Lysanne Fratelli 210
* Dominique Paget 208
* Raphaël Watbled 208
* Tomas Marchetti 207
* Natalie Dagenais 205
* Daniel Boivin 201
* Réjean Miousse 197
* Francis L.-Lemay 196
* François Bérubé 194
* Antoine Lord 193
* Arianne Levasseur 191
* Alain Levasseur 187
* Pierre Beaudoin 179
* Jean-P. Wauthier 178
* Éric Lehoux 173
* Stéphane Tremblay 158
* Patrice Beaulieu 151
* Cest Raoul 148
* Chris North 147
* Étienne Gagnon 146
* Marc Beaulieu 144
* Sylvain Lépine 138
* Maxime Caron 137
* Ronald Martel 136
* François Gaudreau 126
* Luc Langevin 122
* Éric Lepage 111
* Stéphane Martel 91
* Alain Potvin 79
* Louis Potvin 75
* Marie-C. Grégoire 75
* Luc Ostiguy 68
* Marc-A. Martel 66
* Réjean Asselin 64
* Cyclick 45
* Laurent Martel 32
* Alain Dauphin 25

Tour de Georgie

Lance Armstrong s’est imposé dans le Tour de Georgie à l’issue de la 7e et dernière étape remportée par le Canadien Gordon Fraser. Voyons ce qu’il y a à retenir de cette semaine de course aux États-Unis :

1 – les deux victoires de Gordon Fraser, un garçon d’Ottawa qui fait un bien fou au cyclisme canadien. Peu connu chez nous en comparaison à Charles Dionne ou Dominique Perras, il demeure le Canadien qui gagne probablement le plus souvent au plus haut niveau. Bravo Flash Gordon !

2 – la belle prestation d’ensemble de nos Canadiens. Outre Fraser, Wolhberg a bien fait dans le contre-la-montre et termine 10e au général. Dionne, pour sa part, a terminé 3e de la difficile 5e étape, une performance remarquable pour un garçon plutôt catalogué sprinter. Mais le plus impressionnant, à notre avis, demeure la prestation d’ensemble de Perras. Soulignons qu’il a terminé 18e du CLM à moins de 3 minutes d’Armstrong, dans une épreuve qui n’est pas sa spécialité. Une très belle performance qu’il a confirmé dans les jours suivants en limitant les dégâts, avec à la clef une très belle 17e place au général, et deuxième Canadien. Du beau boulôt pour le Champion Canadien qui a su faire honneur à son maillot.

On peut en plus penser que la préparation de Dominique pour cette épreuve ne fut pas optimale, trouvant une équipe peu de temps avant. Dans ce contexte, cela témoigne de la force de ce garçon ainsi que de sa volonté à vouloir se montrer sur de telles courses. Bravo Dominique !

3 – la victoire d’étape de Mario Cipollini, qui fera assurément beaucoup pour rebâtir sa confiance en lui. Il a toutefois été battu par Fraser et Haedo hier dans la dernière étape. Nous verrons lors du prochain Giro si Mario a pleinement retrouvé, sur les routes américaines, son niveau.

4 – la prestation d’ensemble des CSC, encore excellents avec Voigt vainqueur samedi en altitude et qui termine 2e au général. Jullich a également bien fait, se mettant au service de Voigt après le CLM. Quant à Brian Vandborg, lui-aussi de chez CSC et 9e au général, quelqu’un le connaît-il ?!

5 – la victoire de Lance Armstrong. Une victoire dans son pays fait toujours du bien (et c’est bon pour les sponsors). Plus encore, Armstrong, par cette victoire, prend un ascendant psychologique important face à son grand rival Ullrich, au prise avec des difficultés dans sa préparation (abandon sur la Flèche Wallonne, forfait pour la Doyenne). Armstrong rassure, en quelque sorte, et Ullrich fait douter.

6 – l’annonce de US Postal d’arrêter le sponsorship de l’équipe à la fin de la saison. Il apparaît évident que l’après-Armstrong sera difficile à gérer pour cette équipe, comme pour le cyclisme américain qui a besoin de héros. Si on a été gâtés depuis 20 ans avec Greg LeMond, Andy Hampsten, Davis Phinney, George Hincapie et bien sôr Lance Armstrong, on voit mal la relève actuellement. Si l’actuel 2e sponsor de l’équipe, Berry Floor, s’est montré intéressé à poursuivre l’aventure, on ignore pour l’instant si le groupe pourra survivre dans sa configuration actuelle. Chose certaine, la décision d’Armstrong d’arrêter ou de poursuivre sa carrière à l’issue de la présente saison sera déterminant pour trouver un nouveau sponsor, et le prochain Tour de France sera déterminant pour Armstrong dans cette décision…

Un nouveau leader !

Le pool de cyclisme 2004 a un nouveau leader en Didier Mangin, qui ravi la 1ere place à René Rellier grâce à ses coureurs Kessler et DiLuca. Nicolas Fournier reprend quant à lui la 3e place qu’il détenait à l’issue de Milan San Remo.

Nous ne ferons aucun commentaire sur la performance de votre humble serviteur, qui a décidemment bien hâte que les grands tours commencent…

Les coureurs les plus performants de ce début de saison sont : Bettini (121 pts), Freire (101 pts), Jaksche (95 pts), Zabel (86 pts), Voigt (70 pts), Boogerd (48 pts), Boonen (51 pts), Cooke (35 pts), Jullich (46 pts), Menchov (48 pts), O’Grady (40 pts), Petacchi (47 pts), Vinokourov (32 pts) et Dekker (31 pts).

Le fichier de résultat est disponible ici, pour ceux voulant voir la performance des coureurs de leur équipe. Merci de nous signaler d’éventuelles erreurs. Le fichier a été corrigé pour les erreurs de la précédente mise à jour, merci à tous ceux ayant pris la peine de nous les signaler.

Mise à jour

Une nouvelle mise à jour du pool de cyclisme est maintenant disponible, au sortir de la saison des Classiques du printemps. Des surprises en perspective!

L’état de grâce pour Rebellin

Davide Rebellin s’est imposé aujourd’hui dans Liège-Bastogne-Liège dans ce qu’il convient d’appeler un remake de dimanche dernier puisqu’il a encore battu au sprint un Boogerd qui, décidemment, trouve en l’Italien sa bête noire. Rebellin déclarait à l’arrivée que sa victoire dans l’Amstel représentait la libération, celle de la Flèche la confirmation et celle d’aujourd’hui la réalisation, l’accomplissement.

Rebellin gagne cependant moins élégamment qu’à l’Amstel ou à la Flèche Wallonne puisqu’il a largement profité du travail des autres aujourd’hui, notamment celui de Vinokourov et de Boogerd. Bon joueur, Rebellin en est d’ailleurs conscient, ayant déclaré à l’arrivée « Si j’ai gagné, c’est aussi grâce à Boogerd, c’est lui qui a fait la sélection. J’ai basé ma course sur lui. »

Ce fut une nouvelle fois une course bizarre pour une Classique, une course d’attente ou 60 coureurs étaient encore groupés au pied de la dernière bosse à… 6 kms de l’arrivée, la côte de Saint-Nicolas. C’est là que tout s’est joué, Boogerd passant à l’offensive et Rebellin comme Vinokourov parvenant à contrer. Ces trois lascards filaient alors jusqu’à l’arrivée et c’est Rebellin qui a le mieux joué le coup à l’approche de la ligne, d’abord laissant le soin à Boogerd d’aller chercher Vinokourov à deux reprises, ce dernier essayant de se défaire de ses deux compagnons d’échappée. Rebellin savait que Boogerd irait chercher Vino puisqu’il avait davantage de pression pour gagner ; en ayant vaincu à l’Amstel et à la Flèche, Rebellin avait déjà, en quelque sorte, rempli son contrat, et non Boogerd. Une belle maîtrise des nerfs donc de la part de Rebellin dans les tous derniers hectomètres, et une victoire – certes moins spectaculaire – à la clef.

Dans l’autre grosse bosse de la Doyenne, la côte de la Redoute, c’est Bettini et Garzelli qui passèrent à l’offensive, sans créer de réels dommages au sein du peloton cependant. Un signe qu’ils évoluaient un ton en-dessous des Rebellin, Boogerd et Vinokourov. Van Petegem a également fait figure un petit moment dans les 20 derniers kms, pour s’effacer rapidement ensuite. Au classement final, certains sont à leur place compte tenu de leur condition actuelle et de leur objectif : Hamilton (9e), Basso (8e), Wesemann (11e), Freire (14e), Menchov (15e).

Les cartons rouges : Vandenbroucke (16e), Bettini (22e), Van Petegem (25e), Bartoli (27e), Popovytch (28e), Merckx (55e), Garzelli (62e) et Verbrugghe (86e).

Le Canadien Michael Barry termine au 98e rang, à 11min38 du vainqueur. On peut penser qu’il est à sa place sur ce genre de classique.

Rebellin s’impose donc dans ce qu’on appelait jadis le « week-end ardennais » qui consiste à faire le doublé Flèche Wallonne – la Doyenne. Rebellin fait même mieux puisqu’il a également triomphé sur l’Amstel il y a une semaine. Le dernier doublé dans les Ardennaises remontait à 1991 avec un autre Italien, Moreno Argentin, qui avait gagné le week-end ardennais cette année-là.

Une saison des Classiques bizarre

La Doyenne met un terme à la saison des Classiques puisqu’on s’oriente désormais vers les grands tours : Romandie, Italie, Allemagne, Dauphiné, puis Tour de France. La saison des Classiques laisse cette année un goôt amer, celui que les favoris n’assumèrent pas toujours leurs responsabilités de « coureurs protégés » en ne faisant pas la sélection. Voir des pelotons entiers dans le final de telles épreuves est inhabituel. Un signe, peut-être, que le peloton est désormais très homogène dans sa condition physique et surement trop calculateur. La faute aux oreillettes ?

Chose certaine, il faudra, dans l’avenir, que les grands leaders revoient leur stratégie car il n’est désormais plus possible d’attendre les toutes dernières difficultés d’une course pour songer tout faire pêter et s’imposer. On l’a vu dans Milan SanRemo, dans la Flèche et encore aujourd’hui, il est illusoire de penser décrocher un peloton de 50 ou 60 unités si près de l’arrivée, qui plus est quant la course n’a pas été très dure auparavant. Les grands leaders devront réapprivoiser l’art de partir de loin… ou nous (les amateurs) seront confrontés à des courses de plus en plus imprevisibles…

Liège-Bastogne-Liège

liege.jpgCréée en… 1892, la plus vieille classique du calendrier professionnel, Liège-Bastogne-Liège, surnommée « la Doyenne » pour cette raison, s’élancera dimanche matin de Liège à 10h35. Organisée par la Société du Tour de France, il s’agit également d’une des épreuves d’un jour les plus difficiles qui soit, puisqu’au 258 kms du parcours de cette 90e édition s’ajoutent 10 côtes à escalader, les plus redoutables étant Stockeu (km 170), La Redoute (km 223), Sart-Tilman (km 244) et Saint-Nicolas (km 253).

Le Dieu Eddy Merckx est le recordman des victoires sur cette épreuve, avec 5, en 7 ans (soit entre 1969 et 1975). Plus récemment, l’Italien Moreno Argentin a pu glaner 4 victoires entre 1985 et 1991. Michele Bartoli est le coureur encore en activité le plus titré sur cette course, avec 2 victoires.

L’épouvantail de dimanche s’appelle toutefois Davide Rebellin, dont le capital confiance doit actuellement être énorme après ses deux victoires cette semaine. Il aura la pancarte dans le dos dimanche c’est certain, et les autres favoris épieront ses moindres gestes. Les Italiens semblent bien placés pour que l’un des leurs s’impose puisqu’outre Rebellin, on compte Bettini, Bartoli, Di Luca, Garzelli, Celestino, Scarponi voire Basso au départ, tous semblant disposer d’une condition suffisante pour espérer faire la différence.

Outre les Italiens, les équipes T-Mobile et Rabobank imposent le respect. Michael Boogerd, frustré dimanche dernier, est revanchard apparemment et sera à coup sôr présent dans le final de cette course qui lui réussit généralement. Dekker ajoute un atout intéressant à cette formation, et ce dernier voudra probablement essayer de partir plus tôt dans la course que Boogerd. Chez T-Mobile, Vinokourov, Kessler et Ivanov pourront également essayer de vaincre en travaillant de concert.

Le champion défendant, Tyler Hamilton, dispose en Camenzind au sein de son équipe Phonak un allié de poids. La condition d’Hamilton est ascendante actuellement et s’il sera un peu juste face aux Boogerd et Rebellin, une course tactique pourrait l’avantager comme l’an dernier.

Chez les Belges, qui jouent à domicile, les espoirs reposent sur Vandenbroucke, mystérieux depuis le début des Classiques, et sur Merckx, toujours très motivé sur cette course.

On suivra avec intérêt également la perf de Samuel Sanchez (Euskaltel) qui avait surpris l’an dernier sur cette course.

Les grands absents sont : Lance Armstrong (USA), Jan Ullrich (GER), Igor Astarloa (ESP), Iban Mayo (ESP), Dave Bruylandts (BEL), Alejandro Valverde (ESP), Francesco Casagrande (ITA).

Les derniers vainqueurs sont:

1994: Evgueni Berzin
1995: Mauro Gianetti
1996: Pascal Richard
1997: Michele Bartoli
1998: Michele Bartoli
1999: Frank Vandenbroucke
2000: Paolo Bettini
2001: Oscar Camenzind
2002: Paolo Bettini
2003: 1. Tyler Hamilton ; 2. Iban Mayo (ESP) à 12 sec ; 3. Michael Boogerd (PBS) à 14 sec.

Cyclingnews tiendra comme d’hab un live! report.

Mort de Pantani – son ex-fiançée parle

Il faut absolument lire cette (rare) entrevue de Christina Jonsson, l’ex-fiançée de Pantani, publiée ce matin par l’Hebdo et Le Parisien. Elle parle de sa relation avec Pantani, de la descente aux enfers de ce dernier et de la pression qu’il subissait quotidiennement. Extrêmement intéressant et instructif, mais triste aussi…

L’USAC accusée d’avoir dopé

Le journal Le Monde publie ce matin un article indiquant que 2 ex-membres de l’équipe junior américaine en 1990 – dont faisait partie Lance Armstrong – accuse la fédération américaine de cyclisme de les avoir dopé à ce moment, un dopage qui aurait résulté, pour les deux coureurs, en des maladies sérieuses dont ils souffrent aujourd’hui. Les deux coureurs sont Greg Strock et Erich Kaiter, ce dernier étant atteint de la maladie de Crohn.

On leur aurait administré durant leurs années junior, outre l’anti-inflammatoire bien connu Motrin en dose importante, de la cafféïne et des injections d’une substance présentée comme des extraits de cortisone.

Deux autres anciens membres de l’équipe juniors de 1990, David Francis et Gerrik Latta, sont venus appuyer les déclarations d’Erich Kaiter et Greg Strock, apportant du poids à leur accusation.

Deux entraineurs de l’équipe junior de l’époque sont au centre de la contreverse, soit René Wenzel et… Chris Carmichael, l’actuel entraineur d’Armstrong.

Voici donc une autre histoire d’horreur dans le monde du cyclisme dont il est bien difficile d’estimer la véracité. L’enquête sera longue et difficile, les entraineurs niant évidemment tout. Difficile dans ce contexte d’aller plus loin dans cette histoire, on devra donc attendre que justice fasse son chemin. Il est évidemment très tentant, avec ces nouveaux éléments d’information, de se questionner sur l’origine du cancer d’Armstrong, cancer qui s’est déclaré en 1996.

Verbruggen, pour sa part, ne nous surprend pas en nous faisant état ici de sa dose d’optimisme face à ce problème du dopage dans le cyclisme.

Une journée très riche en enseignement !

Beaucoup à dire sur les résultats du jour qui nous en disent long sur bien des aspects du cyclisme. Explications.

1 – victoire de Davide Rebellin sur la Flèche Wallonne. Il vient donc confirmer sa victoire dimanche dernier sur l’Amstel. S’il n’est pas rare de voir des doublé sur les Classiques (rappelez-vous Van Petegem l’an dernier), le phénomène reste exceptionnel vu l’énergie que ca nécessite. Rebellin serait-il un coureur qui gagne par paire ? Sa dernière victoire d’importance remonte en effet à la Classica San Sebastian 1997, alors qu’il venait de gagner dans la foulée le GP de Suisse (Championnat de Zurich).

La course fut en tout cas difficile et sélective, puisque les coureurs ont parcouru près de 49 km dans la première heure de course. Carton rouge ici à Bettini qui, devant ce départ rapide, a préféré bâcher et rentrer à l’hôtel, probablement en vue de garder ses forces pour dimanche. Piètre image d’un tel champion… Ullrich également a abandonné la course.

Le rythme rapide a été maintenu toute la course puisqu’au final, on inscrit un nouveau record au niveau de la moyenne : 44,080 km/h, excusez un peu. Aucune échappée (notamment celle de Dekker dans le final, jouant sa carte personnelle en l’absence de Boogerd) n’a ainsi pu aller au bout et c’est un peloton groupé d’environ 30 unités qui s’est présenté au pied de la dernière ascension du mur de Huy.

Après le forcing de Kessler qui croyait peut-être aux chances de Vinokourov, c’est DiLuca qui a attaqué le plus sèchement, immédiatement contré facilement par Rebellin qui s’imposait en haut du mur sans problème. Une victoire claire, éclatante, et qui fait de Davide le coureur à battre dimanche. DiLuca assurait derrière la 2e place et Kessler la 3e.

2 – chez les femmes, victoire surprise de la Française Sonia Huguet, qu’on ne connaît pas. Kupfernagel, qu’on connaît, est 2e et Pucinskaite, une autre qu’on connaît, complète le podium. Il convient de souligner la belle 4e place de la Canadienne Sue Palmer-Komar. Bessette est 19e, Jeanson 30e. Pour Jeanson, c’est un peu dommage puisqu’elle rate l’occasion d’assurer son billet pour Athènes, alors que Bessette, Palmer-Komar et Jutras l’ont déjà.

Jeanson et Bessette se sont bien échappées toutes les deux avec Brändli et Luperini autour du 70e km, mais le peloton les a rapidement repris. La preuve que dans un réel contexte international avec les meilleures mondiales au départ, Jeanson, que les Québécois aiment bien qualifier de « meilleure cycliste mondiale » ou « meilleure grimpeuse mondiale » un peu trop rapidement à notre goôt, a beaucoup plus de mal à se distinguer, tout comme Bessette d’ailleurs. Il est évident qu’en Arizona, ces filles peuvent triompher magistralement, mais ce n’est qu’une impression puisque l’opposition y est beaucoup moindre ; la réelle opposition est en Europe, notamment sur le Tour féminin, ou trône Sommariba depuis un moment.

La réaction du peloton lors de leur échappée est également un signe que le peloton féminin n’est plus disposé à leur accorder des bons de sortie. Si Bessette n’en a jamais vraiment eu en Europe en raison de ses victoires sur le Tour de l’Aude notamment, on peut penser que Jeanson, qui n’a fait jusqu’ici que de très brèves apparitions là-bas, ne représentait pas une menace pour les filles disputant le général de la Coupe du Monde. Il en est peut-être autrement aujourd’hui et cela signifie peut-être qu’elles seront dorénavant toutes deux beaucoup plus surveillées par le peloton européen, limitant leur marge de manoeuvre.

3 – victoire de Cipollini sur la 2e étape du Tour de Georgie. Voilà de quoi le mettre en confiance, même s’il n’a pas battu Petacchi mais des sprinters de moindre calibre. Chez les sprinters, la confiance est souvent déterminante et cette victoire contribuera certainement à redonner le moral à Mario, déçu de s’être fait si souvent taper au sprint par Petacchi en début de saison.

4 – 2e victoire d’étape de Damiano Cunego sur le Tour du Trentin en autant de jours. Le Tour du Trentin est une importante course par étape en vue du Giro et Simoni y tente d’y peaufiner sa condition. Cunego est un jeune coureur pro depuis l’an dernier et assurément un nom à retenir puisqu’il est présenté par Martinelli, son directeur sportif mais aussi celui de Pantani à ses belles années, comme le prochain Pantani. Quant à Simoni, il termine 2e aujourd’hui en montagne, et rassure ainsi ses supporters qui devenaient inquiets de voir Garzelli signer les succès seul.

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